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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

Le CULTE à MYSTÈRES (Cybèle, énarées, galéotes, sibylles, druidesses, Hyperborée, Dionysos, Orphée, Mithra, Zalmoxis, Osiris, Isis)

Contrairement au chamanisme, au polythéisme ou au panthéisme, le culte à mystères n'est pas une religion universelle. Le mystère ne s'adresse pas à tous les hommes, mais à certains seulement : les plus sages, les plus avancés dans l'initiation.

Inspirés indirectement par le culte des maîtres spirituels indiens ayant atteint l'éveil, comme Mahavira ou Bouddha, les cultes européens de Dionysos, puis ceux d’Orphée ou de Mithra, proposent à l'initié non pas un code civil, mais un code moral. Non pas une place dans la société, mais une place au ciel. Non pas une ascension sociale, mais une ascension spirituelle. Non pas des conquêtes de territoires, mais la domination sur leurs propres sens.

Véritable rupture avec les cultes à rituels du panthéisme classique, les cultes à mystères se développent en marge du clergé classique des druides ou des brahmanes, des mages et des patriarches. Plutôt que collectifs, les mystères sont personnels. Plutôt que d'assigner à l'homme une place sociale et une caste, le mystère lui dévoile une autre vie, une autre perception du monde, une autre échelle de valeurs.

En Europe, les principaux cultes à mystères étaient ceux de Mithra, de Dionysos, d’Orphée, d'Isis et de Cybèle. À part le premier d’entre eux, tous sont intimement reliés à la tradition dionysiaque-shivaïte. Les mystères de la Cybèle sont alors pratiqués par des prêtres au sexe émasculé, qui ont fait vœu d'abstinence, exactement de la même manière que les sadhus indiens auto-mutilés prononcent leurs vœux de continence.

Prêtre de Cybèle, chanteur orphique, poète efféminé, divinité androgyne, il s'agit toujours du même profile : celui de l'homme transformé, transcendé, revenu à son état primaire non marqué par la dualité.

Cybèle, Dionysos, Orphée, voilà la triade shivaïte la plus classique, celle formée par la déesse-mère, par le père de la nature, et par le fils du père et de la mère. Cette dernière figure est le prophète et roi du monde, conquérant de la Terre, enchanteur des hommes, pourvoyeur du bonheur comme du malheur du genre humain. Si la culture moderne n'a retenu d’Orphée que sa dimension musicale et son lyrisme, rappelons qu'il est surtout présenté par les traditions gréco-thraces comme un héros civilisateur, fondateur de cités, conseiller lors des conflits et même guerrier. S'il chante, ce n'est jamais que pour signifier son pouvoir sur les hommes et la nature. Comme le dieu celte Ogmios, le « Hercule gaulois » de Lucien de Samothrace, qui mène les hommes en les enchaînant par leurs oreilles à son verbe, Orphée est le roi des hommes parce qu'il chante et qu'il charme (tout comme Dionysos se rend maître des hommes en les ensorcelant de son pouvoir étrange et mystérieux lié à l'ivresse, mais aussi à la folie).

La généalogie des religions indo-européennes

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