24 Janvier 2022
Le bouddhisme et le jaïnisme se sont tous les deux développés ensemble. Les enseignements de Mahavira se présentaient comme la continuité d'une tradition ancestrale, tandis que la parole du Bouddha se voulait réformatrice et nouvelle. Si le jaïnisme demeura toujours ultra-minoritaire, le bouddhisme connut un véritable essor durant le Moyen-Âge indien (-500 à 800 apr. J.-C.)
Tandis qu'avec le bouddhisme tombaient les interdits alimentaires et la ségrégation des castes, le jaïnisme incarna plutôt un retour à la dimension strictement mystique de la vie sur Terre. Leur clergé vivait nu et ne se déplaçait pas sans balayer devant eux pour être sûr de ne pas tuer d'insectes sur leur passage. Leur respect de la vie (ahimsa) les obligeait à un régime strict, mais aussi à se recouvrir le visage d'un tissu afin de ne pas respirer de microparticules vivantes.
Dans un paysage religieux dominé par le brahmanisme aryen, ces deux mouvements voulurent incarner un retour à la justice et à la vertu. Le jaïnisme et le bouddhisme peuvent être compris comme des efforts pour remettre l'homme au centre de ses préoccupations métaphysiques et holistiques. La quête de la libération individuelle remplace l'adoration des divinités symboliques. À la famille, aux castes, ces deux courants réformateurs opposent le détachement envers toute chose, tout sentiment et toute émotion.
Mahavira et Bouddha sont deux ascètes, mais aussi deux membres de la caste des guerriers. Or, l’initiation védique était avant tout destinée aux membres de la caste brahmane.
« Suivant les prescriptions de la religion brahmanique, l’état d’anachorète comptait parmi les quatre ashramas ou stades successifs de l’existence humaine. Au début donc, les ascètes errants, les sannyasins, comme on les appelait, se recrutèrent dans la caste la plus cultivée, celle des Brahmanes. Mais de quelque supériorité que cette classe sociale s’attribuât, elle ne pouvait revendiquer comme un monopole la recherche de la Délivrance. Au même titre qu’un brahmane, les membres des autres catégories possédaient la faculté de devenir anachorètes, ascètes ou mendiants. Peu à peu des maîtres qui n’étaient pas des brahmanes apparurent, annonçant la bonne nouvelle et montrant le chemin de la Délivrance. Ainsi se constituèrent des ordres tels que ceux des jaïns et des bouddhistes, qui s’adressaient de préférence aux kshatriyas et se recrutaient dans cette caste des princes et des guerriers. Encore ne faisaient-ils preuve d’aucun exclusivisme et acceptaient-ils volontiers dans leur sein des représentants des classes inférieures. On imagine sans difficulté que ces communautés non brahmaniques furent regardées avec dédain et tenues à l’écart par les ascètes appartenant à l’orgueilleuse caste des brahmanes. La scission ne tarda sans doute pas à s’effectuer, et ces communautés se posèrent en sectes indépendantes à côté des ordres brahmaniques. » A. Guérinot, Essai de bibliographie jaïna.
Le jaïnisme connut un réel succès pour ensuite se cantonner à quelques centaines de milliers de dévoués ne cherchant pas à convertir mais seulement à faire perdurer l'enseignement de leurs treize tirthankaras. Le dernier tirthankara fut Mahavira, contemporain du Bouddha (v. -600 à -500), mais la tradition jaïne insiste sur le fait que Mahavira fut un réformateur, mais non l'inventeur de la doctrine.
Les grands thèmes de l'hindouisme tels que l'ascétisme, la nudité, le yoga, la non-violence, le végétarisme, les notions de karma, de réincarnation, de nirvana, sont très clairement des concepts jaïns adaptés à la culture védique, qui n'en possèdent pas de semblables dans les Vedas les plus anciens. La mythologie jaïne est aussi à l'origine de l'hindouisme vishnavite, et non l'inverse.
Le jaïnisme, dont la généalogie remonte jusqu'à la civilisation de l'Indus (voir les travaux de Vilas Adinath Sangave), pourrait donc être le chaînon manquant entre le védisme et l'hindouisme. En effet, quelle est donc l'origine des héros Rama et Krishna, figures centrales de l'hindouisme mais par ailleurs absolument absents des Upanishads et des Vedas ? Le Manu védique, qui est à l'origine le premier homme, comment est-il devenu le roi du monde, l'immortel gardien des Vedas de la tradition hindoue ?
Vishnou est présent dans le Rig-Veda, il entre aussi en résonance avec le monothéiste dravidien, mais ses avatars Rama et Krishna sont adaptés de références purement jaïnes. Le Chakravartin, le « roi des rois », le roi du monde, le « tourneur de roue », mais aussi le Vasudeva, le protecteur de l'Univers armé d'une massue, ou encore le Tirthankara, le saint illuminé, sont toutes des figures mythologiques et théologiques inspirées du jaïnisme et présentes dans toute la littérature épique indienne.
Il existe cependant une différence de taille entre les deux courants : à l'inverse de l'hindouisme, le jaïnisme n'est pas créationniste et n'admet pas de déluge. Les deux phases du temps cyclique, l'une ascendante, l'autre descendante, s’enchaînent à jamais, sans commencement et sans rupture. Les dieux, s'ils sont présents dans la doctrine jaïne, n'ont aucun pouvoir pour infléchir le cycle du temps, ni pour sauver les hommes de leur destin. Ils ne sont donc pas priés et à peine honorés. Seule l'application de la doctrine du non-attachement prônée par les jinas (tirthankaras) permet de trouver le salut.
Les jaïns croient à la réincarnation et pensent que s'ils enchaînent plusieurs vies vertueuses (sur Terre comme dans d'autres dimensions), ils connaîtront la libération du samsara. Idéalement, les cinq piliers du jaïnisme sont la chasteté, la non-violence, le refus des possessions et des acquisitions et l’interdiction du mensonge. Pour connaître l'éveil, il convient aux jaïns de respecter les « trois joyaux », que sont la foi juste, la connaissance véritable et la conduite correcte.
La doctrine jaïne repose essentiellement sur la non-violence à l'égard du vivant, l'Ahimsa. Selon elle, chaque existence se vaut et toutes doivent coopérer pour vivre en harmonie. Aucun dieu n'est au-dessus de la vie des hommes, des animaux et des plantes, et chaque existence possède en elle les moyens de sa propre libération. L'homme est donc libre de sa destinée, qu'il doit vivre affranchi des divinités pour n'observer que sa propre élévation morale et spirituelle. Les idoles, les divinités, mais aussi les castes, sont considérées comme des obstacles à la juste compréhension du vivant. Le jaïnisme est un enseignement transcendantal et rigoureusement ascétique, il ne reconnaît donc pas le système des castes, mais en accepte tout de même la base védique.
Ce courant religieux ne connaît pas moins de 84 sectes différentes, perdurant parfois depuis plusieurs millénaires. Il existe deux traditions principales, celles des Digambaras et des Shvetembaras. Le courant des digambaras est constitué de moines nus, qui ne possèdent rien d'autre qu'un balai, pour balayer devant eux les insectes qu'ils pourraient gêner dans leurs déplacements. Quant au courant des svetambaras, ils sont revêtus de toges blanches, la couleur du deuil en Asie et portent sur leur visage un masque de protection pour ne pas avaler les microparticules du vivant.
Les dénominations des sanyassims jaïns sont nombreuses : les sadhus sont les moines ascètes, les Upadhyayas, les professeurs, les Arihantas, les êtres non-attachés, les Acharyas, les chefs d'ordre religieux et les Siddhas, les libérés.
Les collines de Shatrunjaya (Gujarat) sont un complexe de temples, le plus important du pèlerinage jaïn, ainsi qu'une des cinq montagnes sacrées du jaïnisme, la principale étant le mont Méru, situé par-delà l'Himalaya sur le plateau tibétain (le Méru étant considéré comme l'axe du monde par les traditions védiques, hindous, bouddhistes et bons). C'est dans une grotte environnant le Kailash (Tibet), que le premier grand sage de la tradition jaïne trouva l'Illumination. Le mont Kailash et le lac Manrosvar qui le borde, sont donc deux autres lieux saints.
Afin qu'ils restent purs, c'est-à-dire vierges de toute agression contre les animaux, les temples jaïns sont interdits aux chrétiens, musulmans et athées, mais les hindous et les bouddhistes, qui pour la plupart respectent l'ahimsa et le végétarisme, peuvent y entrer. Il s'agit là d'une interdiction de forme, car dans la pratique, quiconque faisant preuve d'un véritable intérêt pour le jaïnisme et adoptant une attitude humble et respectueuse, se verra sans difficulté introduit dans l'enceinte des lieux de culte.
Au cours de ses 3000 ans d'Histoire, le jaïnisme ne s'est jamais constitué en nation, n’a converti aucun peuple de force et ne colonisa aucun lointain rivage. Mais au long du second millénaire, les jaïns furent victimes d'un génocide humain et culturel de la part des envahisseurs musulmans. Jadis présents tout au long de l'Indus et jusqu'au Cachemire, les jaïns furent chassés par les musulmans qui les considérèrent comme des adorateurs d'idoles.
Les jaïns sont aujourd'hui moins de cinq millions d'Indiens, soit 0,4 % de la population totale du pays. L'immense majorité d'entre eux fait partie des classes sociales prospères (selon le census 2011, 94,3 % des jaïns appartiennent à la « general class »). La population jaïne se concentre surtout dans les États du Gujarat et du Rajasthan, même si on la trouve partout présente dans le pays.
À l'échelle mondiale, ils seraient de 6 à 10 millions, dont près de 100 000 aux États-Unis, 70 000 au Kenya, 35 000 au Royaume-Uni et un millier en Irlande comme en Belgique.
Quelques éléments de la doctrine jaïne
Quelques concepts typiquement jaïns
« L’univers, c’est-à-dire l’ensemble des mondes et tout ce qu’ils renferment, est incréé et éternel. Il est constitué par deux sortes de substances : d’une part jiva, le principe vivant, l’âme ; d’autre part l’ajiva, qui se subdivise en cinq espèces :
1° Le dharma, la loi religieuse, le mérite, la droite conduite ;
2° L’adharma, ou principe contraire au précédent, soit le démérite, le péché ;
3° Le temps, kala, qui se déroule suivant deux modes : l’utsarpini ou période de croissance et de développement progressif, et l'avasarpini ou période de décroissance ;
4° L’espace
5° La matière : Les atomes matériels, en s’unissant, forment quatre éléments : la terre, le feu, l’eau et le vent. De la combinaison des éléments résultent enfin les corps et les êtres qui se classent selon les catégories suivantes : particules élémentaires de terre, de feu, d’eau et de vent ; plantes, habitants des enfers, animaux inférieurs, animaux supérieurs, hommes et dieux.
Le principe vivant a pour attribut caractéristique la connaissance, jnana. Il est répandu dans tout l’univers. Chaque être, chaque objet, chaque particule, si infime soit-elle, possède une âme. Ces âmes sont indépendantes les unes des autres. Dans les corps et objets inférieurs, elles sont inintelligentes, inconscientes ; leur attribut, la connaissance, est comme voilé ; il n’existe qu’à l’état de puissance. Chez les êtres supérieurs, au contraire, elles parviennent à la conscience. » Guérinot, op. cit.
Les trois joyaux du jaïnisme sont la foi authentique, la connaissance véritable et la morale juste.
« 1, La foi. : Le Jaïnisme est une religion athée. Un jaïn ne croit pas à un dieu suprême et personnel. Il accorde sa foi à un jina [être éveillé = tirthankara]. Le jina seul a trouvé et réalisé la voie de la Délivrance. C’est en lui qu’il faut chercher refuge et salut. Qu’est-ce donc qu’un Jina ? À l’origine ce fut un homme en proie comme les autres aux misères et à la douleur de ce monde. Mais de ses propres efforts, par sa volonté constante, il s’est affranchi des liens du karman ; il a découvert et enseigné le chemin de l’émancipation. [...]
2, La connaissance : [la vraie connaissance comporte cinq degrés :]
1° La perception directe. C’est la connaissance que nous obtenons à l’aide de nos sens et qui nous renseigne sur les propriétés des choses, les couleurs, les odeurs, les sons, etc.
2° De ces données sensibles nous pouvons tirer, par inférence, d’autres éléments de connaissance : c’est la connaissance claire, dite sruta.
3° L’avadhi, ou connaissance déterminative, constitue un degré déjà supérieur. Les sens n’y jouent aucun rôle. L’âme seule, de son propre pouvoir et sans aucun intermédiaire, connaît des objets qui occupent une situation définie dans le temps et dans l’espace. C’est grâce à l’avadhi, par exemple, que les sages savent ce qui s’accomplit en des lieux éloignés, ont la notion d’événements futurs, etc.
4° La connaissance du quatrième degré est d’un genre analogue. C’est le manaḥparyaya, qui permet de saisir la pensée d’autrui.
5° Enfin le degré suprême est l’omniscience, kevala. C’est la connaissance absolue et parfaite, sans limitation, à laquelle n’échappent ni le présent, ni le passé aussi reculé qu’il puisse être, ni l’avenir le plus lointain. Cette science est celle que possèdent les jinas.
[3, La morale et les vœux.] » Guérinot, op. cit.
Anekantavada, la réalité relative
« En ce qui concerne la métaphysique de la connaissance, les Jaïns ont élaboré un système d’une très vive originalité [...] C’est la doctrine du « peut-être », qui s’oppose au dogmatisme absolu du Brahmanisme, comme à la théorie du vide ou du néant (sunyata) des Bouddhistes. D’après cette doctrine, tout prédicat n’est que l’expression d’une simple possibilité. Il est donc permis, à un seul et même moment, d’affirmer ou de nier le prédicat par rapport au sujet. Aussi sept modes d’assertion sont-ils légitimes.
Nous pouvons en effet :
1° Affirmer l’existence d’une chose à un point de vue.
2° Ou bien la nier à un autre point de vue.
3° Affirmer et nier à la fois l’existence d’une chose relativement à des époques différentes.
4° S’agirait-il d’affirmer à la fois l’existence et la non-existence d’une chose sous le même rapport et au même moment, alors on ne saurait parler de cette chose. De même on ne saurait, dans certaines circonstances, dire d’une chose :
5° Ou qu’elle existe,
6° Ou qu’elle n’existe pas,
7° Ou enfin qu’elle existe ou n’existe pas tout à la fois » Guérinot, op. cit.
La fable des aveugles et de l'éléphant
La fable des aveugles et de l’éléphant illustre parfaitement l'Anekantavada :
« Six Indiens, très enclins à parfaire leurs connaissances, allèrent voir un éléphant, bien que tous fussent aveugles, afin que chacun, en l'observant, puisse satisfaire sa curiosité.
Le premier s'approcha de l'éléphant et perdant pied, alla buter contre son flanc large et robuste. Il s'exclama aussitôt :
« Mon Dieu ! Mais l'éléphant ressemble beaucoup à un mur ! »
Le second, palpant une défense, s'écria :
« Oh ! qu'est-ce que cet objet si rond, si lisse et si pointu ? Il ne fait aucun doute que cet éléphant extraordinaire ressemble beaucoup à une lance ! »
Le troisième s'avança vers l'éléphant et, saisissant par inadvertance la trompe qui se tortillait, s'écria sans hésitation :
« Je vois que l'éléphant ressemble beaucoup à un serpent ! »
Le quatrième, de sa main fébrile, se mit à palper le genou. « De toute évidence, dit-il, cet animal fabuleux ressemble à un arbre ! »
Le cinquième toucha par hasard l'oreille et dit :
« Même le plus aveugle des hommes peut dire à quoi ressemble le plus l'éléphant ; nul ne peut me prouver le contraire : ce magnifique éléphant ressemble à un éventail ! »
Le sixième commençait tout juste à tâter l'animal, lorsque la queue qui se balançait lui tomba dans la main.
« Je vois, dit-il, que l'éléphant ressemble beaucoup à une corde ! »
Ainsi, ces Indiens discutèrent longuement, chacun faisant valoir son opinion avec force et fermeté. Même si chacun avait partiellement raison, tous étaient dans l'erreur. » John Godfrey Saxe. La fable des aveugles et de l’éléphant, fable inspirée du Tattvartha Sutra (100 à 500 apr. J.-C.)
Douze réflexions
« Douze pensées intérieures [du jaïnisme] sont exprimées dans les lignes suivantes. Cependant, si l'approche traditionnelle de ces réflexions nous les présente plutôt comme sombres et tristes, le maître spirituel Chitrabhanu [1922-2019] nous les a présentées sous une forme plus positive. Pour le texte qui va suivre, les deux approches seront donc mélangées (voir Mardia K.V. 2002.)
1/ L'impermanence : tout est impermanence, tout ce qui nous entoure est impermanent. Cependant, à l'intérieur d'un corps soumis au changement, il existe une âme qui ne change pas.
2/ L'impuissance : nous sommes impuissants face à la mort, mais la force intérieure invisible ne cesse jamais de vivre.
3/ Le cycle de la renaissance : la libération du cycle de la naissance et de la mort est possible.
4/ La solitude : alors qu'il traverse ce cycle, chaque individu est absolument seul. Ainsi, il ne doit compter que sur lui-même.
5/ Au-delà du corps : l'âme et le corps sont séparés et nous sommes bien plus que notre simple enveloppe corporelle. Nous devons chercher la véritable nature de l'existence en prenant en compte l'existence de l'âme.
6/ Même le plus séduisant des corps contient des impuretés.
7/ Le karma : il faut comprendre comment se déclenchent les influx karmiques, de même qu'il faut savoir s'en tenir à l'écart et les observer [passivement].
8/ Le bouclier karmique : il faut comprendre comment se déplace le flux karmique afin de fermer la fenêtre à temps quand s'approche l'orage, lequel se présente sous la forme des Quatre Passions.
9/ Il faut savoir comment retrancher de l'âme sa matière karmique pour la purifier et lui permettre ainsi de continuer son voyage vers la réalité permanente.
10/ L'Univers est éternel et incréé. Chaque personne est donc responsable de son propre salut, car il n'existe aucun dieu qui puisse intervenir [dans son existence].
11/ La vérité intérieure est rare et rarement atteinte, car son enveloppe corporelle et ses attributs, empêchent l'homme d'atteindre le rare privilège qui est de connaître la mokia [sanskrit : moksha, illumination].
12/ La pertinence de la voie jaïne : la vérité qui est délivrée par l'enseignement des Tirthankaras mène à l'objectif ultime, qui est la paix éternelle à travers la compréhension de notre véritable nature. » Texte distribué aux pèlerins et aux visiteurs du temple de Shri Digambar Jain Shreyansnath (Sarnath, Uttar Pradesh), 2014.
Les Quatre Passions dont fait mention ce texte, sont appelées dans la tradition jaïne les Kashayas, ce sont les obstacles à l'épanouissement de l'âme. « Il s'agit de krodha (la colère), mana (l'ego), maya (la tromperie), lobha (l’avidité). Ces quatre catégories peuvent être elles-mêmes divisées en deux sous-catégories : 1) rag (l'attachement) et 2) dwesh (la haine). Rag est formé de maya et lobha, et dwesh est formé de Krodha et Mana » (Premchand B. Gada pour l'Université du Michigan).
Petite introduction au jaïnisme
Petite introduction au jaïnisme : de Visme, Grégoire, Guérinot, Armand, Saxe, John Godfrey: Amazon.fr
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