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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

Les MUNDAS

Avant l'arrivée des Aryens vers l'an 1000 av. J.-C., les Mundas peuplaient l'ensemble de la plaine gangétique, se partageant le sous-continent avec les Dravidiens, installés depuis les plaines du Sindh jusqu'à la péninsule tamoule. À la suite de la domination militaire et culturelle aryenne, associée à la montée en puissance des Royaumes et Empires dravidiens et khmers, la population munda diminua, pour ne plus se concentrer de nos jours qu'en Orissa et dans la zone du Bengale et du Bangladesh. Plus de deux millions de Mundas vivent aujourd'hui en Inde, la plupart dans des zones rurales où se pratique encore le culte de la gramadevata (déesse gardienne du village).

 

Deux Mundas

 

L'héritage munda

L'une des plis ancienne composante ethnique indienne est celle des Mundas. Originaires de l'est de la vallée gangétique, les mundas partagent la famille linguistique des peuples de Siam et d'Indochine. Ils seraient entrés en Inde vers -2000, donc avant l'arrivée des Aryens vers -1500 à -1000, les Mundas peuplaient l'ensemble de la plaine gangétique et se partageant le sous-contient avec les Dravidiens, installés depuis les plaines du Sindh jusqu'à la péninsule tamoule.

« De nos jours, la plupart des populations de langue munda parlent des dialectes d'un seul langage [...] le kherwari (la langue des Kherwar, cultivateurs du Chota Nagpur, qui sont aujourd'hui complètement aryanisés). La plus importante de ces langues est le santali (langue des Santali). [...] Dans leur aspect physique, ils présentent une certaine ressemblance avec les Reddi, population du groupe dravidien ; mais le type plus primitif de "veddide" (ceylanais) semble absent, alors que certains individus révèlent un léger élément mongoloïde. [...] Leur religion et leur folklore sont l'héritage de peuples forestiers. […] La situation des Munda s'éclairera, si l'on rappelle que leur famille linguistique se rattache à la famille austrique, qui est représentée plus à l'est par les dialectes môn-khmers, que parlent les aborigènes de la péninsule malaise et des îles Nicobar. Les Munda ont leurs connexions à l'est. » J. Dupuis, Histoire de l'Inde des origines à la fin du XXe siècle, Ed. Kailash, 2005.

À la suite de la domination militaire et culturelle aryenne, associée à la montée en puissance des Royaumes et Empires dravidiens et khmers, la population munda diminua, pour ne plus se concentrer de nos jours qu'en Orissa et dans la zone du Bengale et du Bangladesh.

La couche ethnique munda, comme l'aborigène, est composée de tribus nomades, peu nombreuses et sans développement technologique. Elles ne se constituèrent jamais en état et n'eurent pas d'âge d'or. Plutôt que d'imposer aux autres Indiens leur emprunte génétique et culturelle, ils en subirent l'acculturation religieuse, linguistique et ethnique. En conséquence, peu de traces génétiques typiquement mundas (haplogroupe Y-C) s'observent dans les populations indiennes modernes et leur espace linguistique et culturel est aujourd'hui très réduit.

La religion indigène munda, portée par plus de deux millions de personnes, est de nature pré-dharmique et dominée par un couple de divinités : Shiva et Parvati, qui incarnent la dualité primordiale genrée et ambivalente, sous la forme du lingam et du yoni (un culte en vogue sur les rives de l'Indus néolithique et antique). Les génies de la nature, les yakshas et yakshinis sont dotés de rôles importants, tout comme les semi-divinités féminines gardiennes des sources et des foyers (grammadevatas), adorées sous la forme de figurines en terre cuite.

L’influence munda est perceptible dans la littérature hindoue, à travers des mythes typiquement extrême-orientaux, donc absents du corpus védique, mais pourtant bien présents dans le corpus puranique. Mentionnons le mythe du lotus cosmogonique, celui du frère et de la sœur sauvés du déluge (deux mythes communs hérités de la tradition paléolithique initiale), celui du sanglier sauveur de la Terre et enfin celui de la tortue porteuse de l'Univers. Les mythes de Kurma la tortue qui porte le monde sur sa carapace et de Varaha le sanglier cosmique, seraient des mythes typiquement mundas, introduits dans l'hindouisme littéraire à la suite de la diffusion puis de la canonisation des légendes liées aux avatars de Vishnou (c'est en tout cas la proposition de J.-L. Le Quellec dans Avant nous le déluge.)

La nature des divinités mentionnées indique une tendance au zoomorphisme, que l'on retrouve dans des cultes encore très populaires de nos jours, tels ceux de Ganesh ou Hanuman (le roi-dieu-singe étant par ailleurs une figure extrême-orientale bien identifiée au Tibet et en Chine).

 

Les aires linguistiques munda en Inde (à gauche)

et austro-asiatique en Asie du sud (à droite)

Les MUNDAS
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