14 Janvier 2022
La loi de la cité de Ur
v. -2112 à -2095
Le premier exemplaire du code fut découvert en deux fragments à Nippur, puis fut traduit par Samuel Kramer en 1952. L'état partiellement détruit de l'exemplaire ne permit de lire que le prologue ainsi que seulement cinq lois. Des tablettes furent ensuite trouvées à Ur puis traduites en 1965 permettant la reconstitution de près de 40 des 57 lois que comprend le texte. Un autre exemplaire découvert à Sippar contient de légères variantes.
Voici les lois qui nous sont parvenues. En italique, il s'agit un début de sentence que nous avons imaginé pour combler les lacunes du texte original. Ne sont reproduites ici que les sentences qui nous sont parvenues en bon état.
Après qu'An et Enlil eurent remis la royauté de la cité d'Ur au dieu lunaire Nanna, naquit Ur-Nammu. Ur-Nammu est le fils de la déesse Ninsun, qui le porta en elle et l'éleva conformément à ses principes d'équité et de vérité.
Grâce à l'appuie de Nana, le puissant guerrier Ur-Nammu devint le roi de Sumer et d'Akkad. Puis, conformément à l'authentique parole d'Utu, il établit l'équité dans le pays en bannissant la malédiction, la violence et les conflits. C'est lui qui fixa les dépenses mensuelles du Temple à 90 gurs d'orge (27 000 litres), 30 moutons et 30 silas de beurre (30 litres). Il décréta la mesure du sila (litre), standardisa le poids d'une mina (égal à 60 sicles, soit 660 g), ainsi que le poids en pierre d'un sicle (8 g) d'argent par rapport à une mina.
Sous son règne, l'orphelin n'était pas livré au riche, ni la veuve au puissant et celui qui ne possédait qu'un sicle n'était pas livré à celui qui possédait une mina.
Sont concernés l’homicide, le vol, le viol et l’adultère :
Si un homme commet un meurtre, cet homme doit être tué.
Si un homme commet un vol, il sera tué.
Si un homme viole le droit d'un autre et dépucelle la femme vierge d'un jeune homme, cet homme peut être mis à mort.
Si la femme d'un homme fréquente un autre homme et celui-ci couche avec elle, on pourra tuer cette femme. Quant à l'homme qui a couché avec elle, il pourra être libéré.
Si un homme commet un enlèvement, il sera emprisonné et devra payer 15 sicles d'argent (environ 120 g).
Si durant une bagarre un homme casse la figure de quelqu'un et lui crève un œil, il devra donner à cette personne une demie mina d'argent (240 g).
Si un homme estropie un autre homme, il devra lui donner dix sicles (80 g.)
Si durant une bagarre un homme fracasse le membre d'un adversaire avec un gourdin, il devra lui donner une mina d'argent. (480 g.)
Si quelqu'un coupe le nez d'un autre avec un couteau en cuivre, il devra lui donner 2/3 d'une mina d'argent (320 g.)
Si quelqu'un casse la dent d'un autre, il devra lui donner deux sicles d'argent (16 g.)
Si une bagarre engendre d'autres conséquences, le responsable devra donner des esclaves à la partie adverse. S'il ne possède pas d'esclave, il devra payer dix sicles d'argent (80 g.) S'il n'a pas d'argent, il devra donner des biens qui lui appartiennent.
Si un homme est accusé de sorcellerie, il doit se plier à l'épreuve de l'eau froide ; si son innocence est prouvée, son accusateur doit payer 3 sicles (24 g.)
Si un homme accuse d'adultère la femme d'un autre et que l'accusée peut prouver son innocence, l'accusateur devra lui donner un 1/3 de mina d'argent (160 g.)
Si un homme s'est présenté comme témoin, puis s'est révélé être un menteur et s'être parjuré, il devra donner quinze sicles d'argent (120 g.)
Si un homme s'est présenté comme témoin mais a retiré son témoignage sous serment, il devra payer un dédommagement correspondant à l'importance du litige.
Si un gendre est déjà entré dans la maison d'un père, et que ce père a déjà promis sa fille à un autre prétendant, ce père devra donner à son gendre le double du montant de la dote promis pour le mariage de sa fille.
Si un homme divorce de sa première épouse, il doit lui payer une mina d'argent (480 g.)
S'il s'agit d'une ancienne veuve, il doit lui payer la moitié d'une mina d'argent (240 g.)
Si un homme a couché avec une veuve sans établir préalablement un contrat de mariage, il n'aura pas à lui donner d'argent.
Si un esclave épouse une esclave et que celle-ci gagne sa liberté, il ne pourra pas quitter la maison de son maître.
Si un esclave épouse une personne de souche (c'est-à-dire libre), il devra laisser son premier fils né à son maître.
Si un homme utilise la force et dépucelle l'esclave vierge d'un autre homme, celui-ci devra payer cinq sicles d'argent (40 g.)
Si un esclave échappé hors des limites de la cité est retourné à son propriétaire, celui-ci devra payer deux sicles à celui qui lui aura ramené (16 g.)
Si la femme-esclave d'un homme est impertinente envers la femme légitime de cet homme, qui est aussi sa maîtresse, la bouche de cette esclave sera comblée par un quart de galon de sel (un litre)
Si un homme cultive le champ d'un autre en secret et sans sa permission, et que malgré tout cet homme porte plainte contre le propriétaire de ce champ, sa plainte ne sera pas reçu et il devra abandonner ses bénéfices.
Si un homme inonde le champ d'un autre, il devra lui dédommager trois gurs d'orge (300 litres) par iku (0, 36 hectares) de terre dévastée.
Si un homme s'est vue confier la culture d'un champ arable, mais qu'il n'a pas cultivé ce champ, et que ce champ est devenu un terrain vague, il devra donner au propriétaire de ce champ trois gurs d'orge (300 l) par iku (0,36 hectares, soit 60 m sur 60) de champ laissé à l'abandon.
Le Code de Ur-Nammu (Codes et lois de l'Antiquité)
Achetez et téléchargez ebook Le Code de Ur-Nammu (Codes et lois de l'Antiquité): Boutique Kindle - Antiquité et Mythologies : Amazon.fr
https://www.amazon.fr/Code-Ur-Nammu-Codes-lois-lAntiquit%C3%A9-ebook/dp/B0BR5TL945
Ce texte est disponible dans notre boutique Amazon
Le code d'Hammurabi - Musée du louvre
Le code de Hammurabi est un ancien texte juridique babylonien où il est pour la première fois fait mention de la loi du Talion. Pour en savoir plus sur Babyl...