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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

Quelques notions ISLAMIQUES

QUELQUES NOTIONS ISLAMIQUES

 

Allah

Plus qu'aucune autre religion, l'islam est basé sur un livre unique, le Coran. La Torah et la Bible sont des compilations de textes écrits en des lieux, des époques et par des auteurs différents, parfois témoins, parfois poètes, parfois prophètes. Au contraire, le Coran n'a été produit que par un seul homme, Mahomet, inspiré directement par Dieu, qui se nomme Allah en islam. Dans le Coran, Allah parle directement à l'auditeur ou au lecteur, il le menace, il lui dit comment agir en toute occasion, le juge, le maudit et lui apprend même la bonne manière de faire ses ablutions quotidiennes.

Allah est un dieu paternel et vengeur, plein de puissance. En cela, il ressemble tout à fait au Yahvé des juifs dont il est directement inspiré. C'est avant tout un dieu jaloux, comme cela est explicitement mentionné dans le Pentateuque, la Bible juive que l'islam considère aussi comme un texte sacré :

 

« Tu ne te prosterneras point devant elles, tu ne les adoreras point ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui poursuis le crime des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième générations, pour ceux qui m’offensent. » Exode, 20, 4 (trad. Z. Khan).

« Tu ne te prosterneras point devant elles, tu ne les adoreras point ; car moi seul, l’Éternel, je suis ton Dieu, Dieu jaloux, qui poursuis le crime des pères sur la troisième et la quatrième générations, pour ceux qui m’offensent, et qui étends mes faveurs à la millième, pour ceux qui m’aiment et gardent mes commandements. » Deutéronome, 5 ; 8 et 9 (ibid).


 

La raison à la colère d'Allah est que les hommes, des créatures pourtant créées à son image, ne respectent pas assez sa gloire divine en ne vivant pas selon les principes qu'il a énoncés (à travers les différents prophètes qu'il a envoyés sur Terre afin que l'humanité soit consciente de ses volontés).

Le christianisme à travers la vision pitoyable de Jésus, fils de Dieu torturé par les hommes, avait instauré une vision plus clémente d'un dieu certes encore juge, mais qui n'intervenait plus dans la vie des hommes au gré de ses colères. L’islam, apparut vers 600 en Arabie, soit quelque mille ans après que la Torah fut entièrement compilée, se proposait de réinstaurer le dieu du Livre dans toute sa puissance et donc dans toute sa violence primitive. Se considérant comme le successeur d'Abraham et de Jésus, Mahomet (570 - 632) reconnaît tous les grands prophètes d’Israël. Les musulmans sont ainsi encouragés à étudier la Torah et la Bible ainsi qu'à révérer Jésus comme un prophète aussi important que Mahomet.

La doctrine de Mahomet se propose de rétablir la volonté de Dieu parmi les rangs d'une humanité en déperdition. L’islam se veut le champion de la vertu, l'arme impitoyable qui confondra ceux qui ne suivent pas Allah, et qui donc lui déplaisent et entraînent sa colère. Comme il est souvent répété dans le Coran, le peuple d’Israël a tellement fauté dans son Histoire, et si souvent trahi son véritable dieu, que celui-ci a choisi de les châtier et de s'en détourner, en lui déniant sa préférence et en ouvrant son culte à l'ensemble des populations de la Terre, et ceci à travers les personnages de Jésus, de Mahomet et de leurs doctrines universelles.

 

La profession de foi musulmane

Le premier des postulats que doit accepter un musulman, c'est qu'il n'existe qu’un seul dieu et que celui-ci a choisi comme porte-parole Mahomet. C'est ce premier pilier de l’islam qui est diffusé dans les mosquées lors des appels à la prière qui commencent par « Allah Akbar », « Dieu est tout-puissant ».

Pour devenir musulman, il suffit de dire trois fois d'affilée et avec conviction « Allah est le seul dieu et Mahomet est son prophète ». Cependant, s'il est facile de se convertir à l'islam, il est par contre bien plus difficile d'en sortir. En effet, l'apostasie, c'est-à-dire le fait de changer de religion, est interdite en islam, et renier Allah est condamné à mort par le Coran.

Voici quelques versets on ne peut plus clairs concernant l'apostasie :

 

« Dis à ceux qui ne croient pas : « Vous serez vaincus bientôt ; et vous serez rassemblés vers l’Enfer. Et quel mauvais endroit pour se reposer ! » Coran 3, 12.

« Et quiconque désire une religion autre que l’islam, ne sera point agréé, et il sera, dans l’au-delà, parmi les perdants. » Coran 3, 85.

« Quant à ceux qui ne croient pas et traitent de mensonge Nos preuves, ceux-là sont des gens de l’Enfer. » Coran 5, 10.

« Les infidèles parmi les gens du Livre, ainsi que les Associateurs, iront au feu de l'Enfer, pour y demeurer éternellement. De toute la création, ce sont eux les pires. » Coran 98, 6.

 

Dans l'enfer islamique, les âmes des mécréants et des mauvais musulmans endurent des souffrances éternelles. D'abord, leur peau est tancée, lacée, coupée, puis ils sont démembrés et torturés à n'en plus jamais finir. Quand toute leur peau a été arrachée, le diable leur en redonne une nouvelle, et le supplice recommence. Ainsi :

 

« Certes, ceux qui ne croient pas à Nos Versets, (le Coran) Nous les brûlerons bientôt dans le Feu. Chaque fois que leurs peaux auront été consumées, Nous leur donnerons d’autres peaux en échange afin qu’ils goûtent au châtiment. » Coran 4, 56.

 

Les cinq prières quotidiennes

Le deuxième pilier de l'islam est le respect des cinq prières quotidiennes qui rythment la journée d'un musulman, du lever au coucher du soleil. Il est extrêmement rare que les musulmans suivent ce précepte. Dans les contrées musulmanes les plus fanatiques, le temps de l'appel à la prière, la musique est coupée, les vitrines des boutiques rabaissées, le trafic routier parfois interrompu. En Iran, une police religieuse veille au respect des moments de la prière, bâton à la main, prêt à fracasser quiconque fume une cigarette au mauvais moment. Ces cinq prières quotidiennes peuvent se faire à la maison, sur le lieu de travail, dans une aire de repos ou dans un parc public. Quant à la prière collective des musulmans, elle a lieu le vendredi, au moment même où commence le sabbat juif, célébrant ainsi la création du monde et la journée de repos qui s'ensuivit.

 

L’aumône

Le troisième pilier de l'islam est le devoir de donner l’aumône aux nécessiteux, à la juste hauteur des richesses possédées par le croyant. Ce concept d’aumône obligatoire est présenté comme une taxe volontaire qui remplacerait ce que nous appelons en Occident la Sécurité sociale. Ce pilier fait aussi écho au sens de l'hospitalité et au sentiment de fraternité, traditionnellement très fort chez les peuples bédouins et arabes.

 

Le ramadan

Le quatrième pilier est le respect du jeûne du mois de ramadan. Le ramadan interdit toute consommation d'eau, de nourriture ou d'excitant d'aucune sorte, du lever au coucher du soleil. Les astrologues et chefs religieux musulmans s'accordent pour décider chaque année, en fonction du calendrier lunaire, l'heure exacte du début du ramadan.

Le jeûne a pour but de laver le corps du croyant de ses toxines mais aussi de lui faire sentir comment vivent les plus humbles d'entre les pauvres, qui eux jeûnent toute l'année. Enfin, le ramadan est une période que l'on consacre au calme, à la recherche de la sérénité, de la bienveillance et à l'étude du Coran.

Cependant, les nuits du ramadan (qui inspirèrent le mot français ramdam) sont les plus longues de l'année et les repas qui succèdent au crépuscule sont en général, de Tanger à Jakarta, gargantuesques. Dans les foyers, les femmes travaillent toute la journée en cuisine pour préparer les plats les plus succulents, à base de sucre, de beurre, de fruits rares et de fromage de brebis frais. Le soir, des méchouis s'organisent, des kebabs grillés, des poissons et de la viande rouge, les narguilés sont de sortie, et on joue aux cartes, on se goinfre de cornes de gazelle et autres baklavas fourrés au miel et aux amandes.

Les restaurants du monde musulman, ce moi-ci de l'année, croulent sous les décorations et redoublent d'efforts pour présenter leur carte sous leur meilleur aspect. Les prix s’effondrent, les plats s’enchaînent, cinq ou six, parfois une dizaine dans la même soirée, composés de soupes chorba, de pâtes, de bricks, de salades, dans lesquelles se trempent de grosses galettes de pain cuites au four… En Inde, un pays où l'immense majorité des habitants est végétarienne, à cette période de l'année les enlèvements de vaches redoublent d’intensité et les boucheries illégales tournent à plein régime.

L'obligation du ramadan est formelle, et ceux qui ne la respectent pas, peuvent être sermonnés en public, voir agressés ou même battus à mort. Inspiré pourtant de louables intentions, le ramadan n'est pourtant souvent qu'un simple festin recommencé chaque soir ; une débauche de gourmandises cachée derrière le masque de la piété.

Allah, qui est « miséricordieux et parfait », a prévu dans le Coran des dérogations et des exonérations de jeûne pour les enfants qui sont trop jeunes pour se livrer sans danger à cette pratique. Les adolescents ont le droit de boire s'ils risquent de défaillir.

 

Le hadj, le pèlerinage à La Mecque

Le dernier pilier est le hadj, le pèlerinage à La Mecque, la ville où Mahomet a rencontré l'inspiration divine, celle aussi qu'il conquit par les armes, lors de la bataille qui s'y déroula en 630 et qui le vit marcher sur la ville à la tête d'une armée de 10 000 soldats. Les autres villes saintes de l'islam sont Médine, la ville voisine à quelque 500 kilomètres de La Mecque, où Mahomet vécut en exil et consolida les bases de ce qui n'était encore qu'une secte, et Jérusalem, qui est la ville ancestrale des prophètes d’Israël, dont se réclame la tradition islamique.

La Mecque et Médine sont situées dans l'actuelle Arabie saoudite wahhabite et il est formellement interdit aux infidèles de les visiter. En particulier, la Kabbah, la pierre noire de La Mecque, ainsi que la Grande Mosquée qui l'entoure, sont des lieux si purs, si sacrés, que la simple présence d'un infidèle pourrait salir.

À La Mecque, les pèlerins doivent se couvrir d'un linge blanc, une couleur qui en Asie ne représente pas la pureté mais le deuil. C'est alors que le sens même du mot islam fait sens. L’islam, étymologiquement, voulant dire « soumission ». En tournant comme des fantômes autour de la Pierre Noire, les musulmans font le deuil de leur ego, de leur personnalité, de leur liberté d'action et de penser, pour suivre la voie d'Allah le tout-puissant.

Les croyants des contrées trop éloignées de l'Arabie et trop pauvres pour se payer le voyage à La Mecque, en sont exonérés. D'autres pèlerinages leur sont alors proposés, plus accessibles, souvent constitués d'une mosquée ou de la tombe d'un saint (ou d'un marabout en Afrique). Par exemple, sept pèlerinages à la Grande Mosquée de Kairouan équivaudraient selon certaines traditions tunisiennes à un hadj.

Par contre, pour ceux dont la vie s'achève sans avoir fait le hadj et qui en avaient pourtant les moyens, il pourra être prélevé sur leur héritage une amende forfaitaire représentant l'équivalent d'un voyage à La Mecque.

 

Le djihad

Le djihad est le combat que mène le croyant contre les forces du mal. Il peut être qualifié « d'intérieur », s'il combat contre ses propres vices et démons intérieurs, ou « d'extérieur » s'il mène une guerre sainte contre ce qui, sur Terre, déplaît à Allah. Les terroristes islamiques mènent donc un djihad extérieur en menant un combat contre les forces du mal incarnées par des mécréants décadents et pervertis qui insultent Allah en ne se soumettant pas à lui. Celui qui s'engage dans un combat militaire pour défendre la foi est appelé un moudjahid, ou moudjahidine, celle qui fait de même est une moudjahida.

Les traditions principales

Il existe trois courants religieux principaux en islam. Le plus important, plus de 90 % de la population musulmane mondiale, est les sunnites. Les sunnites considèrent comme seules bases du culte le Coran et la vie du prophète.

Les chiites, moins de 10 %, concentrés surtout en Iran et en Irak, ajoutent au Coran les hadiths, c'est-à-dire les commentaires du Coran, qui sont une sorte de pendant musulman au Talmud juif. Les chiites accordent aussi une grande importance aux différentes lignées descendantes du prophète et contrairement aux sunnites, ils pensent que l'imam Ali, le neveu de Mahomet fut le véritable dépositaire de l'islam à la suite du prophète.

Les inimitiés entre sunnites et chiites sont traditionnelles. Les uns pensant que leur doctrine est plus juste que celle des autres, les deux camps s'affublant mutuellement du qualificatif d'infidèles ou d'hérétiques.

En Inde, présents particulièrement au Cachemire, les chiites représentent 15 à 25 % de la population musulmane du pays, ce qui représente 16 à 24 millions de personnes.

Le dernier groupe religieux affilié à l'islam et de relative importance est les soufis, qui représentent selon certaines sources moins de 5 % de la population musulmane mondiale. Les soufis, qui furent souvent dans l'Histoire considérés comme hérétiques par les musulmans traditionnels, sont présents dans le nord de l'Inde, en petites communautés, entretenant des rites et célébrations qui leur sont propres. Le soufisme fut introduit en Inde dès le 8e siècle et s'est développé autour de l'an 1000, en influençant la cour du sultanat de Delhi. Au 12e et 13e siècle, c'est l'âge d'or du soufisme en Inde, alors que des fraternités s'installent au Cachemire.

Le soufisme est une gnose musulmane inspirée d'autres courants de pensées ou religieux, ayant pour but la connaissance de Dieu à travers l'initiation, l'étude et la transe. Le soufisme peut compléter le sunnisme, le chiisme et même se syncrétiser avec le zoroastrisme, l'hindouisme ou d'autres gnoses eurasiennes. La danse, la musique, mais aussi la consommation occasionnelle d’excitants ont une place importante dans le soufisme.

Enfin, les sectateurs musulmans Ahmadiyya sont environ un million en Inde, implantés surtout au Penjab.

 

Le Coran : Code civil et pénal

Le Coran est souvent présenté comme un livre si riche, si complet, qu'il résoudrait tous les conflits, et concernerait tous les sujets de l'existence. Le Coran serait alors, plutôt qu'un livre de science, une sorte de Code civil assurant la cohésion sociale.

Le talion, la lapidation, l'amputation, la flagellation sont autant de manières possibles en islam de rendre la justice et le Coran ne tarit pas de détails concernant leur cadre d'application. Les règles, les punitions et les menaces sont légion dans le Coran, qui est avant tout un livre juridique plutôt que philosophique ou mythologique.

De fait, le Coran n'est pas le récit d'un personnage divin, comme le Nouveau Testament, ni les chroniques d'une ethnie, comme l'est la Torah, ou encore un recueil de chants comme le sont les Védas… La somme considérable du Coran (500 à 700 pages en format livre de poche) a plutôt comme visée l'établissement d'un code de conduite ultime. En islam, toute action possible est catégorisée entre ce qui plaît à Allah, le « hallal », qui est autorisé ou obligatoire, et ce qui ne plaît pas à Allah, le « haram », qui est interdit, réprouvé ou déconseillé.

L'objectif principal de l'islam, porté par le Coran, est triple : il s'agit de sauvegarder le culte d'Allah, la propriété privée et la famille. La doctrine islamique n'encourage donc pas la révolte ni la revendication politique, ni même le débat d'idées. L'islam n'est pas vraiment une philosophie, ni même un déisme, car la compréhension de l'Univers occupe une place relativement peu importante dans le Coran par rapport aux nombreux versets traitant de la façon dont il faut punir les criminels, délinquants et autres mécréants. L'islam est donc un cadre moral nettement délimité dans lequel un croyant peut espérer sauver son âme, et en dehors duquel règnent la réprobation et la déperdition.

Plus encore, les rois en islam doivent prêter une allégeance totale au culte, sous peine d’être renversés. En effet, si un musulman vit sous le règne tyrannique d'un roi, il n'est autorisé à se révolter que si ce roi maltraite l'islam. Ainsi, si l’islam est sauvegardé par un puissant, alors la doctrine musulmane enjoint au croyant de tolérer ses souffrances. Au contraire, si l’islam est bafoué, une lutte à mort, un djihad ou une fatwa, peuvent être lancés à l'encontre du pouvoir temporel qu'incarnent les rois, les présidents et les dictateurs.

 

La charia

La charia est la loi de Dieu. Seul Allah, les prophètes et Mahomet la connaissent en détail. Cependant, de nombreuses lois et punitions sont énoncées dans le Coran, afin que la vie sur Terre soit sévèrement encadrée par une sorte de codicille disparate dont s'inspira Napoléon quand il créa le Code civil. Les imams et les mujtahids, qui sont les prêtres et les juristes, sont spécialisés dans l'interprétation législative du Coran et sont les seuls dépositaires de son autorité. Le Coran n'étant pas toujours clair, ni précis, il laisse une grande part d'interprétation aux juges dans l'appréciation des crimes et dans l’application des châtiments qui y correspondent.

Tout d'abord, il convient de rappeler le contexte historique qui a donné naissance au Coran. Mahomet était analphabète, mais érudit, un homme d'affaires, mais aussi un guerrier, dont la famille était spécialisée dans l'escorte des caravansérails. Au début du premier millénaire, aucune civilisation d'envergure depuis la chute de Babylone n'avait régné sur ce qui avait été jadis des vallées luxuriantes et qui n'étaient plus que des déserts. En Arabie, où est né Mahomet, l'ethnie locale était les Bédouins, des Arabes, de race sémite, des nomades, composés de tribus dirigées par un chef de guerre. L'esclavage, le pillage, la piraterie étaient monnaie courante. La soif, la faim, la mort et les paysages infinis l'étaient tout autant.

Le Coran est donc né sur cette terre décharnée, pour dompter un peuple violent, retord, insoumis et barbare. Le Coran s'est alors proposé comme solution radicale dans un monde chaotique, irrévérencieux, où la rapine était courante. C'est pourquoi le rôle principal du Coran est avant tout de sauvegarder la propriété privée, la famille et l'ordre établi, afin de favoriser la paix avant toute chose.

 

À présent, quelques points de droits islamiques :

 

La puberté étant considérée dans l'islam comme l'âge de la majorité légale, la charia ne s'applique ni aux enfants prépubères, ni d'ailleurs à ceux qui ne possèdent pas toutes leurs facultés mentales, comme les handicapés ou les fous. En cas de doute sur la culpabilité d'un accusé, la charia ne doit pas s'appliquer. En cas de culpabilité formelle, avant d'avoir recours aux châtiments de la charia, le Coran encourage la recherche d'un compromis, car le Prophète a dit :

 

« Épargnez les musulmans de l’application des peines légales autant que vous le pouvez : si vous trouvez une issue pour le musulman, libérez-le, car il vaut mieux pour le chef de pardonner par erreur que de sanctionner par erreur. » Hadith Al-Mustadrak, 4, 426.


 

Les crimes que le Coran punit ne s'appliquent qu'à ceux qui portent atteinte aux cinq impératifs de la vie, à savoir : la préservation de la religion (blasphème, apostasie), de l'intégrité physique (violence, meurtre), de la raison (atteinte à la structure familiale et à la morale), de l'honneur (viol, calomnie) et des biens (vol, pillage).

Afin d'être dissuasives, les peines en islam sont très sévères, et consistent surtout en des châtiments physiques, comme la flagellation et la lapidation, deux coutumes juives préconisées par l'Ancien Testament et réaffirmées par Mahomet. Plus sévères encore, l'amputation et la mise à mort du fautif peuvent être proposées. À la peine terrestre, s'ajoute la peine éternelle, qui attend le pécheur et l'infidèle en enfer, où ils brûleront pour le reste de l'éternité.

Pour expier ses péchés, s'ils ne sont pas du ressort des cinq impératifs, le pénitent musulman peut aussi demander à être flagellé ou lapidé de manière totalement volontaire.

Le talion est la base de la loi coranique. À chaque crime correspond une peine à sa mesure. Ainsi, celui qui a peu fauté sera peu puni, mais celui qui a gravement fauté sera très sévèrement puni.

 

« C’est dans le talion que vous aurez la préservation de la vie, ô vous doués d’intelligence ». Coran 2, 179.

 

« La sanction d’une transgression est une peine équivalente » Coran 42, 40.

 

« Et si vous punissez, infligez à l’agresseur une punition égale au tort qu’il vous a fait » Coran 16, 12.

 

La charia préconise deux types de peines : les crimes assortis de peines précises, telles que celles que nous venons d'évoquer, et les crimes et délits sans sanction précise. La deuxième catégorie est laissée au libre arbitre et à l'interprétation des mujtahids et des imams.

Parmi les peines précises, il existe deux types de crimes : ceux qui touchent les hommes entre eux, comme le vol, le meurtre, la diffamation, et ceux qui violent les droits d'Allah, comme la fornication, le blasphème ou la consommation d'alcool.

Le premier type de peines peut être commué en sanctions disciplinaires si l'accusateur retire sa plainte, mais le second type de délits, ceux qui remettent en cause les droits d'Allah, ne peuvent être annulés même si les accusateurs pardonnent ou retirent la plainte.

Des dommages et intérêts sont prévus même si la famille de la victime pardonne :

 

« Et celui à qui son frère aura pardonné en quelque façon doit faire face à une requête convenable et doit payer des dommages de bonne grâce. » Coran 2, 78.


 

Pour un meurtre, la peine de mort s'applique :

 

« Ô les croyants ! On vous a prescrit le talion au sujet des tués. » Coran 2, 178.


 

Pour un vol, qui n'est pas motivé par la faim et dont la somme dépasse un certain montant, l'amputation est préconisée :

 

« Le voleur et la voleuse, à tous deux coupez la main, en punition de ce qu’ils se sont acquis et comme châtiment de la part d’Allah. Allah est Puissant et Sage. » Coran 5, 38.


 

Le banditisme, le crime organisé sont réprimés aussi sévèrement :

 

« La récompense de ceux qui combattent Allah et Son Messager et qui sèment la corruption sur la terre, est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux une humiliation ici-bas, et ils auront dans l’au-delà un terrible châtiment, exceptés ceux qui se sont repentis avant que vous puissiez les maîtriser : sachez qu’alors, Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » Coran 5, 33 et 34.

 

La diffamation, la calomnie, la médisance sont condamnées par la flagellation :

 

« Et ceux qui lancent des accusations contre des femmes chastes sans produire par la suite quatre témoins, fouettez-les de quatre-vingts coups de fouet et n'acceptez plus jamais leur témoignage. Ceux-là sont des pervers, à l’exception de ceux qui, après cela, se repentent et se réforment, car Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » Coran 24, 4.


 

La fornication hors le lien sacré du mariage est aussi punie par la flagellation :

 

« La fornicatrice et le fornicateur, fouettez-les chacun de cent coups de fouet. » Coran 24, 2.


 

La consommation d'alcool et de drogue porte atteinte à l'intégrité physique et mentale d'un individu, de tels actes agressent Allah qui est lui-même en chaque homme. De telles conduites sont donc condamnées par la flagellation. Un terrible et éloquent extrait des hadiths nous éveille sur la manière dont sont perçus la femme et l'alcool :

 

« Évitez la mère des vices ; en effet, un homme, parmi ceux qui vous ont précédés, se consacrait à l’adoration et s’était isolé de la société ; une femme qui s’était éprise de lui envoya une servante lui dire : « Nous t’invitons pour un témoignage. » Quand il entra, elle se mit alors à fermer les portes derrière lui, au fur et à mesure qu’il les traversait, jusqu’à ce qu’il parvînt à une femme éclatante de blancheur ayant auprès d’elle un jeune enfant et une dame-jeanne contenant du vin. Alors la femme lui dit : « Nous ne t’avons pas invité pour un témoignage, mais pour que tu tues cet enfant, ou que tu aies un rapport charnel avec moi ou que tu prennes un verre de ce vin, sinon je vais crier et t’accuser (de fornication). » Quand il vit qu’il ne pouvait pas échapper à cela, il lui dit : « Sers-moi un verre de ce vin », ce qu’elle fit. Il dit à la suite : « Ajoute-moi un autre », et ne cessa de boire au point qu’il finit par avoir un rapport sexuel avec elle et tuer le garçon. Éloignez-vous du vin, car je jure par Allah que la foi et l’alcoolisme ne peuvent jamais se rassembler dans le cœur de l’homme sans que l’un ne chasse l’autre ». Sahih Ibn Hibban 12, 168, hadith 5348.


 

Si l'homme est soumis à Allah, la femme est soumise à l'homme, et le mari peut battre sa femme s'il a des soupçons sur sa conduite. Une femme est considérée comme la propriété de son mari, et si le divorce est possible, il ne permet pas à la femme de rompre elle-même le mariage mais seulement à l'homme de la répudier.

Pour divorcer, seul l'avis de l'homme est nécessaire mais essentiel. La femme garde et repart avec sa dot, et ce pour éviter les mariages suivis de répudiation, ce qui équivaudrait à voler sa dot à une femme.

Les règles alimentaires sont aussi très importantes mais n'ont pas de sanctions précises, si ce n'est l'obligation de s'en repentir. La consommation du porc est strictement interdite, de même que les produits à base de sang ou ceux sur quoi on a invoqué un autre nom que celui d'Allah. La certification que la nourriture est compatible est appelée « hallal », ce qui veut dire qu'un imam a certifié que l'endroit de production était compatible avec les lois de l'islam. Pour qu'une bête soit consommée, il faut qu'elle ait été tuée encore vivante, en gage de la fraîcheur de sa chair. Elle n'est donc pas étourdie avant d'être égorgée, ce qui est contraire au droit français des animaux, qui préconise qu'un animal ne doive pas souffrir à sa mort. Cependant, afin de ne pas froisser la communauté musulmane française, le droit français ne s'applique pas envers le commerce de la viande hallal.

 

Les droits de succession en islam

Garant de la famille le Coran est particulièrement attentif à la façon dont doit être géré un héritage. Répartir ses biens entre les membres de sa famille est une obligation. Le testament n'est pas obligatoire, mais le croyant, sentant sa mort arriver, est encouragé à le rédiger. Cependant, la capacité de léguer par testament est limitée, à hauteur de 30 % des richesses du défunt et ses créances sont remboursées avant que les héritiers ne touchent leur part.

La part des filles équivaut à une part, tandis que celle des garçons à deux parts. Cette différence de traitement peut s'expliquer par le fait que la fille touchera une dot à son mariage, qui complétera son héritage.

Enfin, un calcul mathématique doit être effectué par un spécialiste du droit musulman pour calculer les parts qui reviennent aux hommes, puis aux femmes. Ainsi, une sœur reçoit moins que son frère, et une mère moins que ses fils.

La période de veuvage des femmes dure quatre mois et dix jours, pour s'assurer qu'elles ne soient pas enceintes et qu'elles n'introduisent pas de bâtard dans le nouveau foyer qui sera le sien, si elle est de nouveau demandée en mariage. La tradition veut que la femme revienne au frère du défunt, mais elle peut aussi se remarier. La période à respecter entre la mort du mari et l'entrée dans un nouveau foyer est sévèrement encadrée. Durant cette période d'idda, de deuil, la femme n'a pas le droit d’exciter le désir, et le maquillage, le parfum et les bijoux lui sont donc interdits.

Il n'est pas bon qu'une femme pleure la mort d'un autre homme que son mari plus de trois jours. De même, durant sa période de veuvage, la femme ne devra pas quitter le domicile familial. Si elle doit absolument sortir, elle devra être rentrée avant la nuit. Une coutume musulmane, largement diffusée aujourd’hui d'Arabie en Afghanistan, interdit aux femmes dans leur ensemble de sortir de chez elle sans l'accord d'un homme de leur famille, que ce soit leur mari, leur père ou leur frère.

L’islam étant une religion assurant le respect du patriarcat familial, en cas de divorce ou de décès, la garde de l’enfant revient au père, ou si le père est décédé, au grand-père, puis à l'oncle et par défaut au plus proche parent masculin et consanguin. La mère, passés les neuf ans de son enfant, n'a plus aucun droit sur lui. Libre de la charge des enfants, la veuve est alors moins contrainte de se remarier car elle n'emporte pas avec elle le poids d'une famille.

Ainsi, Allah montre sa miséricorde car il permet à l'homme d'assurer sa descendance et à la femme de continuer à vivre sans le poids d'une famille à élever et à nourrir.

Si le parent qui reçoit la garde de l'enfant n'est pas en mesure d'assurer sa piété et de s'occuper convenablement de lui, la garde peut lui être retirée. Si la personne qui a la garde de l'enfant se révèle être un infidèle, un pervers ou un malade contagieux, la garde lui est immédiatement retirée.

Les bénéfices étant prohibés mais indispensables à toute société, le Coran propose que le croyant paie une taxe sur les bénéfices qui ne sont pas le fruit du travail, comme le sont les offrandes, les revenus du capital ou les héritages. À la mort du croyant, une part de l'héritage peut donc être prélevée et être reversée aux œuvres islamiques.

Enfin, un non-croyant ne peut recevoir le lègue d'un musulman, de même qu'un enfant adultérin n'hérite pas de son père et qu'un assassin ne peut hériter de la personne qu'il a tuée, même en cas d'homicide involontaire.

 

La famille

D'autres règles et coutumes, inspirées du Coran ou de sa tradition s'appliquent aussi au nom de l'islam. Ainsi, l'hétérosexualité est obligatoire. L'homosexualité masculine, si elle n'est pas explicitement condamnée dans le Coran, de même que le lesbianisme, est condamnée par les hadiths à la peine de mort. La sodomie est strictement interdite, dans un cadre homosexuel comme hétérosexuel.

La famille ne doit pas être remise en cause. Un homme peut posséder jusqu'à quatre femmes. Un musulman ne peut se marier avec une agnostique, une athée ou une polythéiste. Le panthéisme, le totémisme, le chamanisme ou toute autre forme de croyances dérivées de l’animisme sont considérés par l'islam comme de la sorcellerie, du satanisme ou de l’idolâtrie. Un musulman peut par contre se marier avec une chrétienne ou une juive, mais il est strictement interdit à un chrétien ou à un juif de se marier et même d'avoir des rapports sexuels avec une musulmane, même consentante. Si tel est le cas, la punition est la mort ou la saisie des biens du contrevenant.

 

Le statut des mécréants

Le statut des « mécréants » et autres infidèles est tout à fait clair en islam : on distinguera les gens du Livre, de tradition monothéiste et prophétique, et les païens adorateurs d'idoles.

Pour ces derniers, il n'existe aucune considération et même s'ils doivent payer dans le Dar Al Islam un impôt de soumission, ils n'ont pas la liberté de culte, leurs femmes doivent être cachées, et ils peuvent être réduits en esclavage ou tués. Dans un cadre djihadiste, leur mort peut même plaire à Dieu.

Les païens en islam ressemblent aux goïm du judaïsme, ce sont la sous-humanité composée de tous ceux qui ne sont pas le peuple d’Israël, élu de Yahvé. En islam, les sous-hommes ne sont pas ceux que Dieu n'a pas choisis, mais plutôt ceux qui ont fait le choix de ne pas se soumettre à Allah.

Voici quelques passages du Coran condamnant l'existence des infidèles et autres mécréants :

 

« Qui est plus injuste que celui à qui les versets d'Allah sont rappelés et qui ensuite s'en détourne ? Nous nous vengerons certes des criminels. » 32, 22.

 

« Les plus viles créatures pour Dieu sont les infidèles obstinément réfractaires à la foi. » 8, 55.

 

« Et ceux qui traitent de mensonges Nos preuves ainsi que la rencontre de l'au-delà, leurs œuvres sont vaines. Seraient-ils rétribués autrement que selon leurs œuvres ? » 7, 147.

 

De tels versets ont pu justifier dans l'Histoire le meurtre de centaines de milliers de maîtres spirituels hindous, qui se disaient gourous et se prétendaient réincarnation de Shiva ou de Vishnou, et qui pour cela furent passés par les armes. Car se prétendre Dieu, ou prophète, est puni de la peine de mort par la charia (Coran, 21, 19).

 

Les « gens du livre » sont les juifs et les chrétiens. La tradition chiite iranienne ajoute à cette courte liste le prophète Zarathoustra dont l'enseignement est consigné dans l'Avestan, le livre ancestral de la sagesse perse antique. Les croyants du monothéisme abrahamique sont appelés en islam les dhimmis. Ils ont la liberté de culte, ne peuvent être réduits en esclavage et possèdent même un statut qui les met à l'abri de la maltraitance et de la haine. Cependant, pour bénéficier de ce statut et demeurer en Dar Al Islam, le dhimmi doit lui aussi se soumettre, en payant un impôt de soumission, la jizya et une capitation plus forte que celle d'un musulman, la khara.

 

La barbe

Un musulman doit tendre à ressembler à Adam, le premier homme, mais aussi à Mahomet le prophète, c'est pour cela que sa pilosité est sacrée. Un bon musulman n’altère pas son physique, ni ne se tatoue, ni ne se perce la peau. Ainsi, le port de la barbe est un signe de virilité et de respect envers ce que Allah fait pousser. De même, pour ressembler au prophète Mahomet qui en possédait une de la taille d'une main, les musulmans ont coutume d'en porter une semblable pour ressembler à leur prophète. Cette coutume liée à la pilosité et à la barbe fut tout à fait reprise à son compte par la tradition sikhe, dont les membres cachent sous un épais turban des cheveux qu'ils ne coupent plus depuis leur puberté. C'est aussi afin de ressembler au prophète Mahomet, que les musulmans du monde entier adoptent la djellaba ou tout autre habit traditionnel arabe. Ainsi, malgré une doctrine universelle, l'islam possède de nombreuses caractéristiques panarabiques.

 

L'interdiction de la représentation divine

De même que dans le judaïsme on ne prononce pas le nom de Dieu, en islam, par humilité et parce que Allah dépasse l’entendement, on ne représente ni Allah ni Mahomet, ni les autres figures mystiques et prophétiques sous aucune forme, ni décorative, ni symbolique. De même, les idoles sont strictement interdites. L'intérieur des mosquées est dépouillé, seulement décoré de ce que l'on appelle des arabesques, qui sont de séduisantes enluminures. Quand elles ne sont pas strictement décoratives, elles contiennent les mots des versets du Coran.

 

La propreté

Se tenir propre est une obligation, ne serait-ce que parce que les ablutions sont une étape nécessaire avant l’accès à la salle de prières. Dans les cours des mosquées, des fontaines ou des robinets, permettent aux fidèles de laver leurs pieds et leur visage, avant d'entrer pieds nus et humbles dans la salle de prière.

 

Le voile

Enfin, le purdah et le hijab sont deux coutumes qui consistent à couvrir les femmes du regard des hommes. Les femmes étant vues comme des tentatrices, les couvrir permet aux hommes d’évoluer dans la vie sans être sans cesse tentés par leur présence. Une femme suscite les convoitises, les jalousies, les envies, la cacher est donc un gage de paix d'esprit pour les mâles musulmans.

Le hijab, c'est le voile qui couvre la chevelure d'une musulmane en signe d'alliance avec Allah et du respect de sa volonté. Le purdah est l'interdiction des femmes de se montrer en public, et qui peut être imposée aux musulmanes, comme aux femmes infidèles, afin qu'elles ne tentent pas les bons musulmans. Des millions de femmes hindoues en furent victimes 800 années durant, sous le joug des conquérants arabes puis moghols.

 

Oumma et Dar al-islam

L'oumma est le nom donné à la communauté des croyants, indistinctement de leurs origines, de leur pays ou de leur langue. C'est la nation de l'islam, sans frontière ni barrière idéologique ou nationale, sans clergé, ni chef suprême. Tout musulman fait partie de l'oumma. De nos jours, l’oumma est composée de plus d'un milliard et demi de musulmans, surtout présents en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud.

Le Dar al-Islam est quant à lui l'ensemble des nations où règne l'islam. Par exemple, la population musulmane du Maroc ou de l'Indonésie, deux pays où l'islam est ultra majoritaire, fait partie du Dar al-Islam, contrairement aux musulmans français ou indiens, qui sont minoritaires dans leur pays. Traditionnellement, le Dar al-Islam est présenté comme le royaume des croyants tandis que le reste du monde est vu comme un enfer peuplé de nations mécréantes, c'est-à-dire ne s'étant pas soumises à Allah et à ses règles énoncées par le prophète Mahomet.

 

Le Coran et la science

Le Coran est souvent présenté comme un livre miraculeux qui mentionnerait des vérités scientifiques qui auraient été encore inconnues à l'époque de Mahomet. L'argument revenant très souvent dans la bouche des musulmans quand ils essaient de témoigner de la justesse de leur foi, il convient donc de se pencher sur ces révélations, dont le Coran tire tant de crédit.

Le Coran décrit ainsi la formation du fœtus :

 

« Nous avons certes créé l'homme d'un extrait d'argile, puis Nous en fîmes une goutte de sperme dans un reposoir solide. Ensuite, Nous avons fait du sperme une « alaqah » (sangsue, chose suspendue, caillot de sang), et de la alaqah, Nous avons créé une « moudghah » (morceau de chair, substance mâchée, bouillie). Puis de cette masse nous avons créé des os. Puis nous avons revêtu les os de chair, produisant ainsi une autre création » Coran 23, 12.


 

Outre qu'il n'y a là rien de particulièrement avancé par rapport aux connaissances chirurgicales de l'époque, et que ce langage métaphorique prête à confusion, la réalité du phénomène embryonnaire puis fœtale, serait plutôt, et cela est facilement observable, que la chair apparaît avant les os.

 

Des versets coraniques feraient référence à une cosmogonie tout à fait proche, mais non semblable à la science moderne, tel :

 

« Le ciel, Nous l'avons construit par Notre puissance : et Nous l'étendons constamment dans l'immensité. » 51, 47.

 

Le Coran décrirait ainsi le Big Bang et proposerait une vision de l'espace qui aurait été encore inédite à l'époque de Mahomet et qui concorderait avec les dernières découvertes spatiales. Mahomet, qui avait vécu avec des juifs et subit l'influence culturelle des chrétiens, reprend pourtant largement la Bible, où il est écrit que : « Seul, Il étend les cieux, Il marche sur les hauteurs de la mer » (Job, 9,8).

Par ailleurs, l'idée d'une matière initiale en perpétuelle expansion était déjà clairement exposée deux millénaires plus tôt dans les chants védiques qui mentionnaient Garbhodaka, l'océan primordial (« en expansion ») d'où provient toute création. L'idée était même tout à fait courante chez les peuples indo-européens. Les Romains l'appelaient Éther, les Grecs Chaos et les Scandinaves Ginnungagap.

L'origine aquatique de la vie est suggérée dans le Coran par le verset suivant :

 

« Et qu'au moyen de l'eau nous donnons la vie à toute chose. » 21, 31.


 

Cependant, cette théorie était déjà décrite de manière métaphorique dans les cosmologies indiennes liées à Brahma et à Vishnou. En outre, les travaux du Grec Anaximandre de Milet (v. -610 à v. -546), menés 900 ans avant la naissance de Mahomet, théorisaient déjà que le poisson était l'ancêtre de l'amphibien et de l'homme.

 

La cosmogonie

La cosmogonie islamique reprend celle de la Genèse : « Certes votre Seigneur est Dieu qui a créé les cieux et la terre en six jours puis S'est établi sur le Trône. » Coran, 7, 54.

Outre que le trône ici mentionné évoque le trône de lotus de Brahma, le dieu créateur des hindous, on pourra rapprocher cette sourate du verset 14, 4 de la Bagavad Gita, dont la composition précède de plusieurs siècles la naissance de Mahomet :

 

« Toutes les formes de vie proviennent du sein de la nature matérielle, et J’en suis le père, qui donne la semence. »

 

Le brahmanisme est en effet une influence du Coran, en tant que substrat déiste sur lequel la doctrine islamique s'est fondée. Ce verset en témoigne :

 

« Ceux qui ont mécru, n'ont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte ? Ensuite Nous les avons séparés » Coran 21, 30.


 

Il s'agit ici d'un récit similaire au mythe cosmogonique védique de la séparation initiale entre le ciel Dyaus et de la terre Prithvi (ou encore entre la matière, Prakriti et la lumière, Aditi.)

D'autres versets coraniques, reprenant la doctrine initiale exprimée dans le védisme, font mention de la création divine comme émanant du verbe ou de la pensée, suivant ainsi les traditions chrétiennes et brahmaniques :

 

« Il est le créateur des cieux et de la terre à partir du néant ! Lorsqu'il décide une chose, il dit seulement : « sois », et elle est aussitôt » 2, 17.


 

Ce qui inspira directement Mahomet se trouve au commencement du premier chapitre de l'Évangile de Saint Jean (80 à 120 apr. J.-C.) :

 

« Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut. De tout être il était la vie, et la vie était la lumière des hommes, et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres n’ont pu l’atteindre. »


 

Dans le védisme et brahmanisme, Brahma donne naissance à Vak, la déesse du verbe et des paroles convaincantes.

 

« Dans le commencement Brahma régla d'après les paroles du Véda le nom, la fonction et la condition de chaque chose individuellement. Et le Seigneur créa la troupe subtile des dieux doués de vie. » Loi de Manu, 18, 19.

« Quand les fonctions du mental se sont résorbées en paramatman, en Brahman, en l'Absolu, le monde phénoménal cesse entièrement d'être perçu ; ce monde n'est, par conséquent, qu'une simple expression verbale. » Shankara, Le plus beau fleuron de la discrimination, 398.


 

Le son originel de l'univers, le « ôm » régénérateur et créateur, peut être lui aussi relié au mythe du verbe créateur.

 

« Le Ôm primordial résonnait quand Brahma proclama dans l'univers le mantra magique suivant : Je suis le substrat de l'univers, je suis le brahman, libéré des sortilèges et de l'illusion, libre de tout ce qui équipait mon corps et qui m'attachait à lui : je suis l’œil de la sagesse. »

 

Par ailleurs, le Coran recèle des observations astrologiques indéniables, et fait même mention de l'orbite des planètes, à travers de nombreuses sourates, telles :

 

« C'est Dieu qui a créé la nuit et le jour, le Soleil et la Lune. Chacun de ces derniers navigant dans une sphère. » 21, 33.

 

« Le Soleil et la Lune évoluent selon un calcul minutieux. » 55, 5.

 

« Le Soleil ne peut rattraper la Lune, ni la nuit devancer le jour ; et chacun vogue dans une orbite. » 36, 40.

 

« Par le ciel aux voies parfaitement tracées ! » 51, 7.

 

Cependant, toutes ces découvertes avaient été faites presque un millénaire plus tôt en Grèce. En Mésopotamie, en Égypte ancienne, déjà on avait su que les constellations d'étoiles naviguaient en cercle autour d'une orbite. Leurs voyages sont même décrits en détail à travers les douze stations zodiacales.

L’astrologie est un des mystères les plus persistants de la race humaine. Des peuplades africaines préhistoriques ne connaissant ni l'écriture ni le fer, ni l'agriculture, connaissaient tout de même l’emplacement de constellations lointaines comme Orion, de même que leurs déplacements dans l'espace. Mais encore, des théories archéologiques crédibles présentent les peintures rupestres du Paléolithique comme des repères muraux qui auraient permis de prédire les saisons : en fonction du déplacement du Soleil et des rayons qui entraient, ou pas, dans les grottes.

En somme, depuis la nuit des temps, l'homme a été capable d'observer fidèlement le ciel et d'en décrire justement les mouvements des astres et des planètes qui l'entourent. Les quelques lignes allusives du Coran à ces sujets ne représentent donc aucun apport particulier à l'Histoire des sciences et de l'astronomie, ni aucune révélation d'aucune sorte.

Mahomet est parfois présenté comme un humble analphabète, incapable d'inventer de telles remarques scientifiques, ce qui ferait de ces versets des preuves irréfutables de l'inspiration divine du prophète lors de la rédaction du Coran. En vérité, Mahomet appartenait à une caste aisée et respectée de gardes du corps et de protecteurs de caravanes. Membre d'une famille de caravaniers, il était éduqué et cultivé, et vécut entouré de gens de biens. En Bédouin respectable, il côtoyait des marchands et subissait l'influence de la culture juive, grecque mais aussi indo-perse… Les quelques allusions astrologiques et proto-astronomiques du Coran seraient donc des emprunts, parfois maladroits, à des poncifs astrologiques en vogue dans le monde antique, de Rome à Varanasi.

Dans le Coran, la forme de la Terre est très vaguement décrite, de sorte qu'elle peut être interprétée comme plate par certains, et ronde par d'autres. Dans un verset, la Terre est comparée à un tapis déployé sous les pieds des hommes, ce qui tendrait à croire que la Terre serait plate :

 

« Et quant à la terre, après cela, il l'a étendue. » 79, 30.

 

« Et c'est Allah qui vous a fait de la terre un tapis… » 71, 19.

 

Un autre verset fait bien état d'une sorte de mouvement des montagnes mais en des termes encore une fois très vagues :

 

« Et tu verras les montagnes - tu les crois figées - alors qu'elles passent comme des nuages. Telle est l’œuvre d'Allah qui a tout façonné à la perfection. Il est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites ! » 27, 88.


 

S'agirait-il de la tectonique des plaques, qui décrit les montagnes mouvantes et la croûte terrestre se déplaçant en entraînant des tremblements de terre, cette supposition serait contredite par la sourate 21, verset 31, qui stipule :

 

« Nous avons placé des montagnes fermes dans la terre, afin qu'elle n'ébranle pas les hommes en les entraînant. »


 

Ou encore :

 

« N’avons-nous pas placé la terre comme un lit, et les montagnes comme des piquets ? » 78, 6 à 7.

Les jardins de l'Alhambra (Grenade, Andalousie, Espagne)

Les jardins de l'Alhambra (Grenade, Andalousie, Espagne)

Bibliographie sélective

Al-Sheha, Abdurrahman, Les Droits de l’Homme en Islam : Halte aux Préjugés ! Ed. Assia, bureau de prêche de Rabwah, Riyad, Arabie saoudite, 2001.

Hamidullah, Muhammad (Trad.) Le Saint Coran. Albouraq, Beyrouth, 2008.

Mukanda, Mariam. Les droits de succession en Islam, http://www.bostani.com/livre/les-droits-de-succession-en-islam.htm, 2009.

Quelques notions ISLAMIQUES
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