3 Août 2024
Selon, entre autres règlements, la loi française ; l'usage, la détention et le commerce de produits illégaux (drogues naturelles ou de synthèse), ainsi que la consommation de certaines plantes toxiques sont des activités strictement interdites et sévèrement réprimées par des amendes et des peines de prison. L'auteur de cet article déconseille donc fortement d'enfreindre les lois de son pays ou de sa communauté. Les informations diffusées dans cet ouvrage ne le sont qu'à titre indicatif et à visée ethnographique.
Il semble intéressant de dresser la liste des principales plantes qui permettent une expérience psychédélique puissante. Nous constaterons alors que si les enthéogènes ne sont plus employés de nos jours qu'en de rares régions d'Asie et d'Amérique latine, des plantes psychédéliques à la toxicité comparable, se trouvent en Europe, en Afrique et même dans le Pacifique, où elles furent jadis employées pour les mêmes raisons que le sont les champignons hallucinogènes, les cactus à mescaline et la liane yagé en Amérique.
En Afrique, l'iboga et son alcaloïde, l'ibogaïne, est un enthéogène puissant dont les longs effets violents peuvent être comparés à l'ayawaska et au datura. Le kanna est utilisé en Afrique du sud, son effet est relaxant et non psychédélique.
1. Éphédra (Eurasie, Caspienne, Asie centrale, Chine)
2. Pavot (Méditerranée, Anatolie, Pamir, Himalaya, Indochine)
3. Datura (Europe, Inde)
4. Lotus (Égypte, Inde)
5. Cannabis (Méditerranée, Eurasie, Himalaya, Inde)
6. Belladone (Europe de l'ouest)
7. Mandragore (Méditerranée)
8. Jusquiame noire (Méditerranée)
9. Psilocybe (Eurasie, Inde)
10. Amanite muscaria « tue-mouches »
(Europe du nord, Eurasie, Sibérie, Kamtchatka)
En Eurasie, on observe la présence très diffuse de l'éphédra (possiblement le soma des Aryens) qui est un euphorisant non psychédélique et du datura (qualifié par les hindous de « plante de Shiva »1). Les Indiens Zunis (Arizona) chiquent les feuilles de datura pour communiquer avec l’âme des ancêtres et faire tomber la pluie. Ses très puissants effets se définiraient par l'agitation, l'incoordination motrice, la désorientation spatio-temporelle, l'incohérence des propos, la confusion mentale (paranoïa et agressivité), l'excitation sexuelle, des vertiges, l'incapacité à rester debout, une forte mydriase, de la tachycardie, des douleurs cardiaques, l'engourdissement musculaire, des délires furieux, la congestion du visage, la paralysie des membres, des convulsions pouvant entraîner un coma et la mort.2 Pour toutes ces propriétés, le datura est aussi la plante des vols et des viols, au même titre que la mandragore. Avec la mandragore (présente sur les murs des tombeaux en Égypte), la belladone (surnommée « herbe des druidesses » et plus tard « herbe des sorcières ») et la jusquiame, le datura fait partie des enthéogènes les plus toxiques et les plus puissants d'Occident, souvent mentionnés dans les rapports sur la sorcellerie (onguent des sorcières).
La mandragore est la racine utilisée par les sorcières « pour se rendre au sabbat. »3 En Germanie, la mandragore dont la racine ressemble à deux jambes, est divinisée sous la forme de la déesse Alruna. La plante fut longtemps (jusqu'à la fin du 16e siècle) utilisée comme hypnotique et anesthésique (Hippocrate, Celse, Galien, Pline, Dioscoride).
La lycanthropie ou zoomorphie est une autre caractéristique de la psychose induite par ces plantes toxico-psychédéliques riches en scopolamine et jusquiamine, comme la mandragore, la belladone et le datura : la personne intoxiquée s'imagine transformée en animal, a la sensation d'avoir des plumes ou un pelage. Porta, chroniqueur de l'Inquisition (1589), explique que « pour qu'un homme puisse se croire métamorphosé en oiseau ou animal, il lui fallait absorber une potion à base de jusquiame, de mandragore, de stramonium [datura] et de belladone. Sous l'effet de cette drogue, l'homme pouvait parfois sembler transformé en poisson et, faisant des mouvements avec ses bras, nager à même le sol : parfois il fera mine de remonter à la surface, puis de plonger [...] »
Aussi nommée « herbe de Sainte Apolline », la jusquiame noire est moins connue. Originaire de climats plus humides et froids que les précédentes plantes que nous avons citées, ses alcaloïdes sont similaires à ceux du datura et de l'ayawaska (DMT). Les Philistins la consommaient de manière rituelle et collective, sous forme de décoction. On la trouve mentionnée sur des tablettes sumériennes (-4000) et sur des papyrus médicinaux égyptiens (-2800). Les Scandinaves faisaient de la bière brassée avec de la jusquiame. À la fin du 19e siècle, « on servait de la jusquiame en Perse à la fin des repas, à toute petite dose dans un breuvage [qui] faisait ressentir une joie inexprimable. »4
Les champignons de type psilocybine et amanite tue-mouches demeurent les enthéogènes les plus communément utilisés en Eurasie.
L'amanite muscaria dite « tue-mouches » est consommée à des fins orgiaques5 et dans des rituels religieux en Sibérie (Samoyèdes, Ostyaks, Yakoutes, Kamchadal, Itelmen, Koyrak, Tchouktches) et en Amérique du nord (Athabaskans, Dogrib du Canada, Ojibwés6 du Michigan).
La muscarine est l’élément déclencheur des effets hallucinogènes, ainsi que l’acide iboténique et ses deux dérivés, le muscimole (hallucinogène) et la muscazone. Son culte et son utilisation se retrouvent sur tous les continents et son usage remonterait à au moins 9000 à 7000 ans avant J.-C.
Des peintures rupestres au Sahara et le long du fleuve Ienisseï en Sibérie et au Kamtchatka, datant de l’âge de bronze, témoignent de sa présence. « On retrouve le culte de l’Amanite tue-mouches jusqu’en Amérique centrale, chez les Mayas, où elle était employée comme médecine magico-religieuse. Associée à Rajaw Kakuljá, le dieu de l’éclair, ils la baptisèrent kakuljá-ikox, " champignon de l’éclair. " »7
Le champignon psilocybe est probablement l'enthéogène le plus diffus sur la planète, étant présent absolument partout. Dans la région d'Udupi, au sud de la péninsule indienne, le psilocybe est encore consommé de nos jours en lien avec le culte initiatique et saisonnier de Shiva.
www.discoverlife.org, août 2023.
100 espèces de champignons psychédéliques de type psilocybe à travers le monde, depuis G. Guzmán, A worldwide geographical distribution of the neurotropic fungi, an analysis and discussion, Annali del Museo Civico di Rovereto : Sezione Archeologia, Storia, Scienze Naturali, 2000. La répartition des Amanites muscaria est similaire.
D’Égypte en Inde, les lotus (Nymphaea caerulea) blancs, roses et bleus sont utilisés pour leurs propriétés narcotiques. D'autres nénuphars le sont aussi, mais le lotus bleu d’Égypte semble le plus puissant de tous. Dans cette région, les feuilles et fleurs sont bues après macération dans une boisson alcoolique.
En haut à gauche: Mexique. Au centre: Bouddha, Inde. à Droite: Horus-enfant, Egypte. En bas, de gauche à droite: Brahma et Sarasvati, Vishnou et Lakshmi, Shiva et Parvati.
Depuis l'Anatolie jusqu'en Asie du Sud-Est et en Australie, vivent les abeilles les plus grandes du monde, les Apis dorsata, dont le miel est psychotrope8. Outre les effets hallucinogènes, ce miel altère le rythme cardiaque. Il est utilisé par le peuple kulung9 (Népal) pour calmer la toux, soulager les douleurs articulaires et comme antiseptique. Il serait en outre aphrodisiaque. Les effets de ce « Miel fou » sont causés par les grayanotoxines contenues dans le pollen des rhododendrons orientaux.
En Inde shivaïte, le cannabis (bhang) est l'attribut de Shiva, il permet d'entrer en méditation et donc en connexion avec lui. Shiva lui-même est nommé « Seigneur du Bhang » et durant son festival anniversaire, la Shivaratri, le contexte pousse à l'intoxication massive de ses adorateurs. Pour les Aryens védiques, le cannabis est considéré comme « une des cinq plantes sacrées du monde » (Atharva-Veda) et les plus anciennes pipes en pierre (chilom) furent retrouvées dans l'Himalaya et estimées entre -1200 à -900 ans.10 Le cannabis était aussi utilisé au Japon par les populations préhistoriques jomones.
Chez les Aryens zoroastriens du Livre d'Arda Viraf, le héro psychonaute, avant de s'envoler pour le paradis, ...
« se lava la tête et le corps, revêtit des vêtements neufs et s'entoura de la fumée de l'encens, puis plaça un tapis neuf et propre sous lui et en fit une couche. Il consacra les offrandes de nourriture, se souvint des ancêtres, et mangea. Les prêtres remplirent ses trois coupes en or avec du vin et du bhang. Ils tendirent la première coupe à Viraf en lui disant « voici la juste pensée », puis la seconde en disant « voici la juste parole », puis ils remplirent la troisième coupe en disant : « voici l'acte juste. » Alors, Viraf but le breuvage de vin et de narcotique. Encore conscient, il chanta quelques instants les grâces, puis s'endormit sur sa paillasse. »11
Pour Eliade, il ne fait aucun doute que « l'extase chamanique provoquée par les fumées de chanvre était connue dans l'Iran ancien. »12 Selon le témoignage d'Hérodote, les Scythes brûlaient effectivement le chanvre dans d'immenses bûchers dont tous les membres du village humaient la fumée. « Quelques Thraces, surnommés kapnobatais (« ceux qui marchent sur la fumée »), utilisaient probablement la fumée du chanvre comme agent hallucinogène. »13
Les Alains, peuple iranien du Caucase, utilisaient le haschisch (charas en Inde) dans des brûloirs qui ressemblent beaucoup à des petits chiloms. En Afrique, le cannabis était utilisé dans les rituels de chasse et les cérémonies religieuses des tribus du Kilimandjaro.
L'espèce première est le cannabis sativa, originaire d'un climat chaud et ensoleillé. L'Indica est une adaptation montagneuse et orientale, donc plus petite et avec un cycle de floraison plus court. Avant l'arrivée des colons, le chanvre ne se trouvait pas en Amérique. Ce sont les émigrés tamouls aux Caraïbes et en Guyane puis les rastafaris de Jamaïque qui firent de cette plante un enthéogène populaire.
De la Méditerranée jusqu'en Asie du sud, l'opium est connu depuis l'aube des temps pour ses nombreux attributs : surnommé la plante du bonheur (« Hul Gul »14) par les Sumériens, il est depuis la nuit des temps à la base de toute pharmacopée, permettant de soigner la colique infantile, de donner l'entrain au paysan et de la bravoure au guerrier. C'est la plante du sommeil et de la mort chez les Grecs, associée à Morphée et Hypnos.
Au Yémen, mentionnons le kat, dont la douce ivresse serait comparable à celle du haschich ou de l'opium. En Syrie, citons le harmal aux effets relaxants.
Citons encore le kawa, utilisé par les populations du Pacifique et des îles polynésiennes pour ses effets apaisants et euphoriques, et qui, à forte dose, possède des effets psychotropes.
En Australie, l'enthéogène local le plus commun est le pituri, aussi connu sous le nom de mingkulpa. À forte dose, il serait psychotrope, à faible, il relaxerait. Plus que d'une véritable plante psychédélique, il s'agirait ici plutôt d'un complément alimentaire associé aux tâches quotidiennes harassantes, plus proche dans son utilisation de la coca, du café, du thé ou de la noix de bétel, que des plantes à rituel hallucinatoire. Par ailleurs, la D.M.T est présente à l'état naturel dans la faune locale.
En Amérique, il faudrait mentionner le cactus à mescaline (San Pedro au Pérou et Peyotl au Mexique), le champignon à psilocybine (type Cubensis)15, la sauge divinatoire16 des Mazatèques. Citons aussi les champignons de bois de liane connus sous le nom de « morning glory »17 qui contiennent l’alcaloïde LSA, dont la composition et les effets sont proches du LSD. Le LSA est présent dans la composition de l'Argyreia nervosa des îles pacifiques et dans l'ipomée d'Europe. L'ololiuqui18 des Aztèques est aussi une plante (ou plutôt un mélange de graines) à LSA.
« Déjà en Égypte, des représentations sculptées sur des frises de temples attestent de l’utilisation ancienne de Convolvulus scammoniae à fin purgative, ainsi qu’en obstétrique afin de permettre de faire progresser l’accouchement des femmes. Au Gabon, une symbolique particulière est conférée à certaines variétés d’Ipomoacées, Ipomoea cairica portait bonheur aux pêcheurs, promettant de bonnes pêches et de gros poissons, ou bien Ipomoea involucrata symbolisant la fécondité. En Inde, les feuilles et racines d’Argyreia nervosa sont utilisées dans la médecine ayurvédique. Les feuilles sont utilisées dans les troubles stomachiques, mais aussi comme stimulant. […] Dans la mythologie des aborigènes australiens, Ipomoea costata fut élevé au statut de plante totémique, utilisant les énormes tubercules dans leur alimentation. En Asie tropicale, les feuilles d’une plante aquatique Ipomoea aquatica sont couramment utilisées comme légumes dans l’alimentation, ainsi que de manière plus anecdotique, les fleurs séchées et les pédoncules floraux d’Ipomoea alba. Dans les îles Canaries, on recense une utilisation insolite du bois de Convolvulus floridus, et Convolvulus scoparius permettant de produire le « bois de rose », utilisé sous forme d’une poudre parfumée. En Amérique du nord, les Iroquois ont sacralisé Ipomoea panduratta, ou « liseron des jardins » ; cette espèce devait être récoltée avec précaution et respect, car elle pouvait à la fois nuire ou guérir, associée aux graines de tournesol ; elle servait également aux pratiques des rituels saisonniers, tandis qu’Ipomoea jalapa fournissait une résine purgative et laxative, connue sous le nom de « Jalap ». Plus au sud, ce sont les tribus mexicaines primitives qui utilisaient les graines d’Ipomoea tricolor et de Turbina corymbosa pour leurs propriétés hallucinogènes afin d’entrer en « communion » avec leurs croyances cultuelles, que ce soit à des fins spirituelles ou religieuses. [...] [L'ipomée] était utilisée par les sociétés précolombiennes de manières ancestrales comme en témoignent les fresques et autres pièces de poteries retrouvées à Teotihuacan et à Tepantitla, et datant de 400 ou 500 après J.-C, ces différents mélanges de graines sont encore consommés de nos jours notamment par les Zapotèques, les Mazatèques, les Chinantèques et les Mixtèques au Mexique. »19
Tout comme le miel de rhododendron oriental a pu nous surprendre, mentionnons le crapaud et la grenouille à bufoténine (Amazonie), qui sécrètent sur leur peau un alcaloïde dérivé de la sérotonine et de la D.M.T. Cette molécule proche de la psilocybine se trouve dans le venin de certaines abeilles et dans certains champignons de type Amanite.
Au sud du continent s'ajoute la coca et tout à travers l’Amérique, le tabac (Nicotiana rustica), deux plantes qui sont utilisées comme adjuvant aux travaux quotidiens mais qui prises à forte dose se révèlent de puissants toxiques. L'usage du tabac et de la pipe est même un des principaux points communs entre toutes les populations du Nouveau monde. Les Illinois voient le calumet de paix « tout auréolé de poésie. Ils l’ornent, lui mettent des ailes et souvent des cheveux. Ils le fêtent par une danse spéciale. [...] C’est le feu tiré du silex, symbole de pureté qui doit servir à allumer le calumet de paix et celui du conseil. Le même feu doit consumer les offrandes qu’on fait aux divinités. »20 Le rituel qui entoure l'usage de la pipe rappelle l'usage indien du chilom : « La pipe joue un grand rôle dans la médecine indienne. Ils l’allument, tirent deux ou trois bouffées, l’élèvent en l’air, la présentent au soleil, puis à la terre comme s’ils fumaient en l’honneur du soleil et de la terre.21 L’homme de médecine aspire ou avale, je ne sais comment, une bonne quantité de fumée, puis la souffle pendant près d’une minute sur tout le corps du malade. Les uns envoient la fumée par la bouche ; d’autres, ayant couvert la pipe d’un mouchoir, soufflent dedans de manière à faire sortir la fumée par le tuyau et la promènent ainsi sur le malade de la tête aux pieds. »22
L'hallucinogène endogène le plus puissant du sud de ce continent est l'ayawaska (Banisteria caapi, « liane des morts », yáji au Pérou « celui qui emmène au loin »)23, qui se consomme sous forme de décoction avec comme additif le plus employé la Chakruna (Psychotria viridis) et le tabac. Toujours en Amazonie, se trouve une plante à fleurs, la Brugmansia arborea, qui contient l’alcaloïde présent dans la datura. Cet enthéogène est utilisé lors du rituel d'initiation des Jivaros ; le père en fait alors manger à son fils.
Outre ces enthéogènes hallucinogènes, sédatifs ou euphoriques, à la puissance certaine, il en existe d'autres plus bénins. L'aneth est célèbre pour procurer une grande vitalité. La bourrache, apporte « le courage et l'audace. »24 Ses feuilles mélangées au vin, elle est l'« herbe de joie ». La menthe excite et augmente la tension. Selon Pline, « l'odeur de la menthe éveille l'esprit. » Les odeurs d'origan et de marjolaine sont considérées comme toniques et « apportent la joie aux opprimés. »25 Le romarin « avait, dans la Grèce antique, la réputation d'améliorer la mémoire et les facultés intellectuelles. »26 L'ashwagandha (Withania somnifera), de la famille des solanacées, fait partie de la pharmacopée traditionnelle de l'ayurveda en Inde, ses effets bénéfiques concernent l'anxiété et les capacités cognitives. Le ginseng (sacré en Chine), le gingembre, le thé (cérémonie zen), le café, le cacao, le yucca27, le piment, le poivre, sont d'autres toniques mineurs et bénins.
Continuons à nous éloigner des enthéogènes puissants pour nous rapprocher de l'effet placebo, mentionnons les aphrodisiaques, dont le nom même suffit à mettre en branle l'imagination. Le Parinari campestris est une plante originaire d'Afrique de l'Ouest. Les feuilles, les tiges et les racines sont utilisées pour préparer des décoctions ou des teintures qui sont utilisées pour traiter diverses affections, notamment les troubles de l'érection, l'infertilité et les problèmes de prostate. Le thym augmente la virilité. L'orchis est aussi nommé Satyrion, avec le poivre, le ginseng, les cornes de rhinocéros, et le musc (de daim en Himalaya), c'est un excitant sexuel classique. Le marquis de Sade faisait préparer des gâteaux d'ancolie, qui est aphrodisiaque, la preuve en était que les vierges vestales romaines se voilaient la face quand elles passaient devant. Le Bois bandé est le nom vernaculaire donné à plusieurs espèces végétales en raison de leurs propriétés aphrodisiaques supposées. Les espèces les plus couramment utilisées incluent : Richeria grandis originaire de Guyane française et de la région Amérique du Nord, Ptychopetalum olacoides, Roupala montana. Muira Puama, qui poussent principalement en Amérique du Sud. L'enthéogène aphrodisiaque le plus connu étant certainement la Damiana (Turnera diffusa), un arbuste présent au Texas, en Amérique centrale, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes. Il appartient à la famille des passifloracées. Les feuilles étaient traditionnellement utilisées en infusion et en encens, pour ses effets relaxants. Les mêmes peuples sud-américains utilisaient aussi le sucre comme aphrodisiaque.
Notes, sources et bibliographie :
1« Sous l'influence du DMT, le monde se change en un labyrinthe mauresque, un palais, un joyau martien au-delàdu possible, immense et pourvu de motifs qui inondent l'esprit d'un respect complexe et indicible. La couleur et le sens d'un secret tout proche qui pourrait expliquer la réalité filtrent à travers cette expérience. Il y règne comme la conscience d'autres temps, et de sa propre enfance, et de merveilles, de merveilles, encore de merveilles. C'est une audience étrange auprès du nonce de l'étrange. […] Il y a là une immensité dont on peut à peine parler, une épiphanie au-delà de nos rêves les plus fous. […] Les mystères révélés sont bien réels et, s'ils venaient à être entièrement divulgués, il ne laisseraient pas pierre sur pierre du petit monde dans lequel nous fûmes de si mauvais acteurs. » T. McKenna, La nourriture des dieux.
2A. Soubrouillard, Le chamanisme et les plantes hallucinogènes.
3« Des témoins rapportent les étranges visions et la sensation d'immatérialité éprouvées par les utilisateurs d'onguents à base de mandragore. » M. Bilimoff, Enquête sur les plantes magiques, Éditions Ouest-France, 2003.
4E. Gilbert, Les Plantes magiques et la sorcellerie, Moulins, H. Durond, 1899.
5A. Soubrouillard, Le chamanisme et les plantes hallucinogènes.
6« Tout comme chez les Koryaks d'Asie, on retrouve l’Amanite tue-mouches dans les mythes Ojibwés en tant que source de guérison et de bonheur, et comme chemin vers les esprits. » Soubrouillard, op. cit.
7Soubrouillard.
8 « Vous êtes incapable de vous déplacer mais vous êtes complètement lucide » propos de l'apiculteur Jangi Kulung, dans un documentaire National Geographic.
9Nord-est du Népal, Sikkim.
10La plus ancienne pipe en bois, utilisée probablement pour fumer du tabac, fut découverte au Mexique et est attribuée à la civilisation olmèque, qui débute au second millénaire avant notre ère
11Trad. de l'auteur, livret disponible aux éditions Arya-Dharma.
12« Il est hors de doute que la technique la plus élémentaire de l'extase, l'ivresse par le chanvre, était connue des anciens Iraniens. […] L'importance de l'ivresse demandée au chanvre est confirmée, d'autre part, par l'énorme diffusion du terme iranien à travers l'Asie centrale. Le mot iranien désignant le chanvre, bangha, en est venu à désigner, dans nombre de langues ougriennes, aussi bien le champignon chamanique par excellence, agaricus muscarius (qui est justement utilisé comme moyen d'intoxication avant ou pendant la séance) que l'ivresse (1) : cf. p. ex. le vogoul panhh, champignon » (agaricus muscarius), mordvin panga, pango, tchérémisse pongo, champignon ». Dans le vogoul septentrional, pânhh signifie également ivresse, ivrognerie. Les hymnes aux divinités font aussi allusion à l'extase provoquée par l'intoxication avec les champignons (Munkâcsi, p. 344). Ces constatations prouvent que le prestige magico-religieux de l'intoxication à fin extatique est d'origine iranienne. […] le bangha illustre le degré qu'atteignit le prestige religieux de l'Iran. Il est possible que la technique de l'intoxication chamanique soit, chez les Ougriens, d'origine iranienne. » Eliade, Le Chamanisme.
13Couliano, Eliade.
14Attention, cette définition ne fait plus consensus : « Hul Gil » pourrait signifier concombre !
15« Les auteurs du XVIe siècle, dans leur description des cultures indiennes du Mexique, rapportaient que certains champignons jouaient un rôle divinatoire dans la religion indigène. Des objets lithiques précolombiens, affectant la forme d'un champignon, d'environ 30 cm de hauteur, étaient découverts en nombre croissant dans les hautes terres guatémaltèques. Faute d'un meilleur nom, les archéologues les appelaient « pierres-champignons », la chaire des dieux, le culte était encore pratiqué dans la sierra Mazatèque, dans l'État d'Oaxaca. Le culte des Huitchols était encore pratiqué il y a quelques décennies. Celui des Tarahumaras, il y a moins d'un siècle. » R. G. Wasson, Le Champignon divin de l'immortalité.
16Salvia divinorum.
17De la famille des Ipomoea.
18Ipomoea burmannii est l'ololiuqui des Aztèques, des Zapothèques, des Chinanthèques, des Mazatèques et des Mixtèques : « L’Ololiuqui fait partie des hallucinogènes les plus importants du Mexique, à l’usage très ancien, mais reste sûrement l’un des moins connus. Il est formé à partir des graines d’une belle-de-nuit, une liane grimpante appelée coaxihuitl dans la langue Nahuatl des Aztèques, signifiant « plante-serpent ». [...] Les symptômes de l’ivresse provoquée par l’Ololiuqui ressemblent à ceux du Datura, sans toutefois en posséder la dangerosité […]. » A. Soubrouillard, Le chamanisme et les plantes hallucinogènes. Sciences pharmaceutiques. 2017.
19Pierre Delpey, Morning Glory : Ipomoea tricolor – Aspects pharmacologiques, psychiatriques et usages d'un hallucinogène naturel. Thèse en pharmacie, Université Paris Cescartes, 2016.
20A. Guindon, En Mocassins.
21« Pourquoi la pipe de cérémonie et le tabac ? [...] Le fourneau est un autel ; le tuyau est un cours pour la respiration la vie ; la fumée qui s'élève au ciel est comme une prière. » H. B. Alexander, L'Art et la philosophie des Indiens de l’Amérique du nord, 1926.
et : « Ouamenitonka, un des chefs des Sioux, alluma le grand calumet de paix et de concorde éternelle. [...] Il présenta horizontalement le calumet à l’est et à l’ouest, ensuite perpendiculairement au ciel et à la terre, invoquant ainsi le Grand-Esprit ou le soleil, et les bons et mauvais esprits. » G. C. Beltrami, Amérique du Nord. Les Cypohais.
22P. V. Baudot, Au Pays des Peaux-Rouges, St-Augustin, Desclée, De Brouwer, 1912.
23Aussi nommé yage.
24M. Bilimoff, Enquête sur les plantes magiques, Éditions Ouest-France, 2003.
25Bilimoff, op. cit.
26Bilimoff.
27Ou Yoka, « une plante que les Indiens emploient pour combattre la faim et la fatigue durant les longs voyages à travers la jungle. » W. S. Burroughs, Lettres du Yage.
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