3 Août 2024
Selon, entre autres règlements, la loi française ; l'usage, la détention et le commerce de produits illégaux (drogues naturelles ou de synthèse), ainsi que la consommation de certaines plantes toxiques sont des activités strictement interdites et sévèrement réprimées par des amendes et des peines de prison. L'auteur de cet article déconseille donc fortement d'enfreindre les lois de son pays ou de sa communauté. Les informations diffusées dans cet ouvrage ne le sont qu'à titre indicatif et à visée ethnographique.
Le terme psychédélique accompagne celui d'enthéogène. Le psychédélisme définit tout ce qui devient perceptible à la suite de la prise de ce que l'Occident appelle vulgairement une drogue. Tout ce qui est le fruit d'une modification psychologique provoquée par la consommation d'un produit psychotrope appartient au domaine psychédélique.
En Occident, la notion de « drogue » relève du domaine pathologique : la drogue isole socialement l'individu, elle lui fait entrevoir un « Paradis artificiel » dont la vision n'est pourtant ni souhaitable ni préconisée. Loin de distinguer ce qui ressort d'une drogue naturelle ou d'une drogue chimique, d'une pratique rurale ancestrale ou d'un passe-temps urbain décadent, « drogue » est un terme moralisateur et fourre-tout qui ne peut être utilisé sans prêter à confusion.
Nous lui préférons donc celui d'enthéogène, voire celui d'excitant ou d'adjuvant mystique. C'est de cela dont il s'agit : le chamane consomme une plante, typique de son écosystème et réputée pour ses propriétés psychédéliques, afin d'exciter à la fois son imagination et son mysticisme, qui le mèneront alors vers un souhaité état second, que l'on appelle la transe.
« Les chamanes n'ont pas tous recours à l'intoxication par les plantes pour atteindre l'extase ; en revanche, toute pratique chamanique a pour but de susciter l'extase. Les tambours, l'altération du rythme respiratoire, les épreuves, les jeûnes, les illusions théâtrales, l'abstinence sexuelle : telles sont les méthodes, consacrées par le temps, qui permettent d'entrer en transe, état indispensable au travail chamanique. Cependant, aucune de ces méthodes n'est aussi efficace, ancienne et bouleversante que l'utilisation de plantes contenant des substances chimiques hallucinogènes. [...] En général, c'est le chamane (et non pas le patient) qui, le cas échéant, a recours à des substances actives. Le mobile aussi est tout autre : les plantes utilisées par le chamane ne sont pas censées stimuler le système immunitaire (ou quelques autres défenses naturelles du corps contre la maladie), mais plutôt lui permettre de voyager dans un royaume invisible, où la causalité du monde ordinaire est remplacée par la logique d'une magie naturelle. » T. McKenna, La Nourriture des dieux, en quête de la connaissance originelle, Terra Magna, Georg éditeur, 1998.
Cette transe, loin d'être nihiliste ou sauvage, demeure totalement contrôlée et même codifiée : le chamane fera l'expérience de sa propre culture psychédélique et son imagination ne s'ouvrira jamais au-delà de ce que cette culture lui permet de concevoir. La transe chamanique n'est donc pas uniquement un dérèglement des sens, une ivresse passagère et factice, c'est au contraire la mise en action (« en voyage ») d'une culture tribale qui relève à la fois du mysticisme (le voyage spirituel est avant tout un voyage métaphysique entre des mondes qui seraient, sans cette expérience, imperceptibles), de l'art (musique et danse) et de la pure et totale transcendance (l'ivresse physique accompagne l'ivresse métaphysique, que l'on nomme parfois « sentiment océanique »).
Le concept de drogue récréative peut être envisagé en ce qui concerne l'usage traditionnel et médicinal du khat, du harmal, de l'opium, du cannabis ou de la coca, mais ce ne sont habituellement pas ces enthéogènes qui permettent les voyages vers le « monde-autre » et les autres dimensions de l'existence. À la base de la plupart des expériences chamaniques, se trouvent d'autres enthéogènes, spécialement consacrés pour les expériences intenses, dont les effets sont puissants, avec un fort potentiel hallucinogène et des effets se faisant sentir plusieurs dizaines d'heures : ce sont principalement les cactus à mescaline, les champignons à psilocybine et muscarine, les racines, lianes et feuilles à DMT ou encore les graines à LSA.
Les « voyages » ainsi engendrés durent plusieurs heures à plusieurs jours et peuvent donc potentiellement dégrader la santé mentale de ceux qui les entreprennent (dissociation de la personnalité, automutilation, …) Certains enthéogènes, tels que la bryone, la salvia divinorum, le datura, la mandragore ou encore la belladone relèvent en effet plus du poison que du plaisir.
L'expérience psychédélique des sociétés premières est donc une expérience totale, constituée par un rite initiatique qui fait côtoyer la mort à celui qui y participe.
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