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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

La RELIGION ÉGYPTIENNE

La RELIGION ÉGYPTIENNE

Les villes saintes, capitales théologiques et universités sacrés sont Memphis, Edfou, Éléphantine-Philea, Hermopolis, Héliopolis, Abydos, Crocodilopolis… jusqu'à la tardive Alexandrie. Les nécropoles de Haute-Égypte sont les Vallées des Rois et des Reines, à Thèbes. La nécropole principale de Basse-Égypte est à Memphis.

On distingue quatre centres de culte importants : « Héliopolis, Memphis, Hermopolis et Thèbes ont chacun développé des théories particulières. Ces différentes thèses ne datent cependant pas de la même époque et ont été remaniées au cours de l'histoire. En plus, la mise en avant de leur dieu propre n'était sans doute pas toujours exempte de pensées de pouvoir et de rivalité de la part du clergé » (E. Fahmuller, dans A. Eggebrecht (sous la dir.), La Civilisation égyptienne, 1985.)

On relève paradoxalement peu de mythes mais beaucoup d'interprétations, qui s'expliquent par une langue hermétique difficile à saisir. Par exemple, les lectures du Livre des morts comme des Textes des Pyramides sont très difficiles. Malgré tout ce que l'on croit savoir d'elle, la mystique égyptienne demeure donc un véritable mystère.

 

Le panthéon de la Haute-Égypte

Khnoum est vénéré à île d'Éléphantine. Éléphantine accueillera le dernier chantier magistral égyptien, celui du temple d'Isis de Philae, le dernier refuge du polythéisme égyptien ; où l'on a gravé les paroles des prières sur les murs de peur de bientôt ne plus les connaître. Satis, un temple de l'île, fut en activité 3000 ans durant, un record. À Éléphantine-Esna, Khnoum, le dieu-bélier associé à Amon, forme une triade avec Satis (déesse antilope) et sa fille Anoukis (déesse nubienne de la première cataracte : des sources du Nil).

Satis et Anoukis, sont les déesses de la 1ère cataracte. Satis a des cornes d'antilopes, elle est la compagne de Khnoum, et est célébrée sur l'île de Sehel. Anukis est vénérée dans les temples nubiens d'Abu Simbel, de Beit el-Ouali et de Kalabsha.La parèdre de Khnoum est Heket, la déesse-grenouille de l'enfantement. Khnoum façonne son Ka avec un tour de potier, tout comme le fait le dieu céleste et démiurge Amma, dans la mythologie outre-saharienne dogone.

Amon est le dieu suprême de la cosmogonie de thébaine. « C'est seulement à partir du moment où Thèbes fut promue capitale du pays que son dieu local, Amon, devint dieu de l'empire. Thèbes, ayant pris du retard par rapport aux autres centres, eut des difficultés à rendre plausibles ses prétentions à avoir créé le monde la première. La théorie d'Amon comme dieu originel qui a tout créé est par conséquent un conglomérat de motifs plus anciens et d'origines diverses » (E. Fahmuller, op. cit.) Le clergé de Thèbes est très puissant, plus puissant même que le pharaon. Dieu de Thèbes, Amon fut ensuite importé vers le sud-ouest, où il entre en résonance avec Amma-Khounso le potier.

Thot (Hermès) est le dieu d'Hermopolis, maître de la cosmogonie d'Hermopolis-Shmounou (v. -2055 à -1650.) Hermès est accompagné d'Anubis. Un de ses avatars est l'Hermès Trismégiste de la tradition alchimiste. Le clergé d'Hermopolis Magna importe à Thèbes la figure haute-égyptienne d'Amon. Le clergé est très puissant à Thèbes, plus puissant peut-être que le pharaon lui-même. On distingue alors Amon de Khéménou (« celui qui a achevé son moment »), qu'accompagnent 8 babouins saluant le soleil levant, et 4 paires de dieux qui forment 8 dieux.

Seth donne la mort mais permet aussi la résurrection et la vie après la mort. À propos, l'objet qui est utilisé lors du rituel de l'ouverture de la bouche (du mort, de la momie) est une patte avant de renard, qui est un symbole de sethien. Seth semble être le dieu de Nagada. Il semblerait qu'avant la réunification des Deux Terres, Seth, le dieu de Haute-Égypte, y aurait eu son principal culte, puis qu'il aurait faibli tandis que dans le delta du Nil la triade Isis, Osiris et Horus-le-Jeune, prenait de l'ampleur. C'est en tout cas à Nagada que les vestiges du temple de Seth ont été découverts. Des fondations au nom de Thoutmosis III démontrent même que le temple a été remanié voire agrandi lors du règne de ce dernier.

Montou est une divinité guerrière thébaine pré-Amon.

Hathor est la divinité de Dendera. Sekhmet (associée à Tafnout, Hathor) est la déesse de Nubie. Un mythe la fait revenir en Égypte près de son père .

Horus est le roi ancien associé à la Haute-Égypte. On distingue Horus père et Horus fils.

Bès est une influence de Nubie. Divinité des accouchements et du foyer.

Aton est le « Soleil » de la doctrine d'Akhenaton-ville, entre Memphis et Thèbes (cité éphémère et capitale d'Akhenaton).

 

Les traditions de Basse-Égypte

Isis est vénérée à Bouto. Elle est associée dans le bassin méditerranéen à Cybèle, Aphrodite, Nerthus et son culte est diffus jusqu'à Lutèce et le long des frontières germaniques de l'Empire romain.

Ouadjyt est la très ancienne déesse-cobra, résidente du marécage et du sanctuaire de Bouto. Elle est la déesse tutélaire de Basse-Égypte.

Les déesses sont concentrées à Memphis : Shekhmet, Pakhet, Mout, Hathor, Bastet, ...

La cosmogonie de Memphis est dominée par le démiurge Ptah. Sa stèle cosmogonique est rédigée en ancien égyptien, mais daterait de -1100, période ramséside. La grande déesse Isis est présente en Basse-Égypte, ainsi qu'Osiris, mais n'ont pas la place et le rôle prédominant de Ptah. Ptah est anthropomorphe et non zoomorphe. Ptah est créateur grâce au pouvoir des noms : il crée ainsi le soleil, les dieux, la culture, etc. Il impose l'ordre sur le chaos de Noun. Ptah est « le père des dieux dont provient toute vie, il a conçu le monde par la pensée et le réalisa par le verbe. » Il créa d'abord les dieux puis les villes et les sanctuaires. Il fournit le bois, l'argile et les statues de pierre pour y loger les esprits et le pouvoir divin du Ka. C'est grâce au verbe, qu'il créa le ka, la puissance de création, l'âme, le double éthéré. Ptah nomma ensuite les hommes, la faune et la flore. Psychopompe, il est l'inventeur du rituel d'ouverture de bouche. Sa stèle cosmogonique est rédigé en ancien égyptien, mais daterait de -1100, période ramséside. Selon la doctrine qui lui est associée, le cœur est le siège de la pensée et le défunt est jugé en fonction du poids de son cœur par rapport à la plume du maat (Justice).

La cosmogonie d'Héliopolis (Yunu ou Onou, près de Memphis) est dominée par le Noun et Atoum. Son Ennéade est mentionnée pour la première fois dans les textes des pyramides v. -2350. La création se fait alors par démultiplications successives et régulières, comme au Japon ou en Inde (1 puis 3). Atoum donne naissance à Geb et Nout, tout comme Vishnou, donne naissance à Brahma, que rejoint spontanément Rudra, ou encore de Shiva émergent Vishnou et Brahma (chez Tirumular et la tradition shivaïte). Selon ce mythe cosmogonique, une colline primordiale émerge du chaos, tandis que les eaux se retirent pour laisser le dépôt fertile.

Atoum est le dieu créateur, qui émerge du Noun, chaos primordial. Par la salive ou la masturbation, il est associé à des couples mâle / femelle, qui sont aussi des couples divins consanguins.

Nout le ciel est représenté comme une vache ou une femme nue allongée sur le monde.

Nout et Geb sont unis jusqu'à ce que Shou le dieu de l'air les sépare. De même, à Sumer, Enki sépare Ki de An. Chez les Indo-Européens, Dyaus et Prithvi sont séparés par Aditi, la lumière primordiale, personnification de l'espace en expansion.

La cosmogonie d'Edfou, au sud de Memphis, est marquée par les zones marécageuses du Delta. Les légendes qui y sont nées insistent sur les épais fourrés de papyrus en tant que premières manifestations de la vie.

est un marqueur de la Basse-Égypte. Rê parcourt le ciel dans sa barque dorée. Il n'et jamais le même mais change d'apparence selon les différentes étapes de son voyage. Au matin il est Khepri le scarabée, le jour il est faucon, . Au milieu du ciel il est Harakhty, le soir il redevient Atoum le démiurge, en tant que soleil couchant il est un vieillard. Néfertoum soleil enfant apparaissant au cœur du lotus. Représenté dans les Textes des pyramides, son mythe le présente combattant chaque jour et chaque nuit le serpent (dragon) Apophis.

Sobek est originaire du Fayoum.

Sérapis est une divinité ptolémaïque très tardive, évoquant à la fois Pluton, Apollon, Osiris-Apis, Dionysos, et Amon.

 

En résumé

Les solaires : Rê, Horus, Osiris

Les créateurs : Khnoum, Ptah, Amon

Les déesses-mères : Isis (Basse-Époque), Mout, Satis, Hathor

Les locaux : Thot, Sobek

Les secondaires : Sekhmet, Anubis

Les repoussoirs : Seth, Apophis

Les politiques (les rois) : Horus, Rê, Amon, Aton

Les importés : Sérapis, Yam, Anat

 

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