Des traces de narcotiques américains dans les momies égyptiennes ?

Des études scientifiques ont relevé la présence de cocaïne et de tabac sur des momies égyptiennes, notamment sur celle de Ramsès II (-1301 à -1236). Or, ces deux plantes enthéogènes sont endogènes à l'Amérique.

La problématique soulevée par ces relevés est passionnante : si tel était le cas, cela prouverait l'existence de rapports commerciaux entre l’Égypte et l’Amérique plusieurs milliers d'années avant la découverte de ce continent par les Vikings ou Christophe Colomb. Cependant, il n'en est rien... Malheureusement pourrait-on dire, car l'hypothèse aurait ouvert bien des champs d'études...

Au grand dame de notre imagination, il existe en effet une plante riche en nicotine en Afrique subsaharienne, qui fut découverte récemment : la Nicotiana africanum. Comme l'on sait que les commerçants égyptiens échangeaient de l'autre côté du désert saharien, vers le nord, l'ouest et bien sûr le sud, il n'y a aucune raison de penser qu'ils n’étaient pas capables de se procurer n'importe quelle flore africaine, même endogène à une région subsaharienne éloignée de la vallée du Nil.

Quant à la présence de cocaïne, Si les premières analyses menées en 1992 ont décelé la trace de cet alcaloïde endogène de l’Amérique, une nouvelle étude menée en 1997 n'a pas confirmé cette découverte. Depuis, le consensus universitaire consiste à penser que la première analyse fut faussée par une erreur de méthode, de relevé ou d'analyse, de sorte qu'il n'y aurait jamais eu de cocaïne dans les momies mais juste un alcaloïde que l'on a pris pour de la cocaïne mais que ne l'était pas.

En outre, du T.H.C issu du haschisch (cannabis) fut retrouvé dans les momies. En revanche, il n'y a là aucun mystère : le cannabis étant un produit commun de la pharmacopée eurasiatique. Pour ses propriétés physiques (fabrication de vêtements, corde), médicinales et enthéogéniques, le cannabis fut une des premières plantes cultivées au Néolithique méditerranéen. La concentration de sa résine, qui contient son principe actif, est une technique que l'on retrouve dans le Caucase, l'Atlas et l'Himalaya ; autant de régions montagneuses propices à la culture de cette plante, et avec lesquelles commerçaient l’Égypte ancienne.