23 Décembre 2021
Je suis tout ce qui a été, tout ce qui est, tout ce qui sera; et nul mortel n'a encore soulevé mon voile.
L'importance de la déesse mère et de son fils, ou jeune amant, est un des points communs entre le panthéon dravidien, celui des anciens Égyptiens, mais aussi celui des mystérieux Minoens, ce fameux « peuple de la mer », tels que les nommaient leurs voisins des rives méridionales de la Méditerranée. Parmi les références indo-européennes, citons le mythe phrygien de Cybèle et Attis.
En Égypte, Isis est la mère de l'enfant-dieu Horus, souvent représenté sur ses genoux. Dans la mythologie minoenne, la déesse mère est présentée avec un enfant (ou un adolescent) sur ses genoux. Il s'agit du « dieu éphèbe » et de « la Grande Mère », « la vierge » Britomartis-Dictynna, qui inspirera l'Artémis-Diane gréco-romaine. L'iconographie la présente assise sur un trône, maîtresse et créatrice de l'Univers, tandis que son partenaire est dompteur et enchanteur des bêtes sauvages. Figure proche de Skanda-Murugan ou de Dionysos, la jeune divinité masculine est alors accompagnée d'un lion, d'un chevreuil et d'un griffon, armé d'un arc et suivi d'un démon porteur de vases à libation.
Ce couple « déesse mère - dieu enfant » se retrouve dans le mythe chrétien de Marie. Comme Britomartis, Marie est une vierge représentée accompagnée de son bébé, l'enfant Jésus, le fils de Dieu, qu'elle montre fièrement à l'Univers, dans la même posture que prenaient jadis Isis ou Amman, en prenant sur leurs genoux Horus ou Murugan.
Florence Quentin : " Isis l'Eternelle " [Les Racines du Ciel]
France Culture, émission "Les Racines du Ciel" par Frédéric Lenoir, émission du avec Florence Quentin. Egyptologue, journaliste, rédactrice en chef du magazi...