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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

INTRODUCTION AU JAÏNISME

Sculpture de Jina Rishabhanatha en position du lotus, L.A Museum

Sculpture de Jina Rishabhanatha en position du lotus, L.A Museum

Les enseignements de Mahavira (v. -600), gourou réformateur du jaïnisme, se présentent comme la continuité d'une tradition ancestrale, tandis que la parole du Bouddha se veut réformatrice et nouvelle.

Tandis qu'avec le bouddhisme tombaient les interdits alimentaires et la ségrégation des castes, le jaïnisme incarna plutôt un retour à la dimension strictement mystique de la vie sur Terre. Leur clergé vivait nu et ne se déplaçait pas sans balayer devant eux pour être sûr de ne pas tuer d'insectes sur leur passage. Leur respect de la vie (ahimsa) les obligeait à un régime strict, mais aussi à se recouvrir le visage d'un tissu afin de ne pas respirer de microparticules vivantes.

Dans un paysage religieux dominé par le brahmanisme aryen, ces deux mouvements voulurent incarner un retour à la justice et à la vertu. Le jaïnisme et le bouddhisme peuvent être compris comme des efforts pour remettre l'homme au centre de ses préoccupations métaphysiques et holistiques. La quête de la libération individuelle remplace l'adoration des divinités symboliques. À la famille, aux castes, ces deux courants réformateurs opposent le détachement envers toute chose, tout sentiment et toute émotion.

Mahavira et Bouddha sont deux ascètes, mais aussi deux membres de la caste des guerriers. Or, l’initiation védique était avant tout destinée aux membres de la caste brahmane1.

Le jaïnisme connut un réel succès pour ensuite se cantonner à quelques centaines de milliers de dévoués ne cherchant pas à convertir mais seulement à faire perdurer l'enseignement de leurs treize tirthankaras. Le dernier tirthankara fut Mahavira, contemporain du Bouddha (v. -600 à -500), mais la tradition jaïne insiste sur le fait que Mahavira fut un réformateur, mais non l'inventeur de la doctrine.

Le jaïnisme est une doctrine qui porte en elle des signes de la culture et de la spiritualité indo-européenne, mais sans présenter d'influence védique ou aryenne. Si l'opposition jaïne au polythéisme védique est de nature doctrinale, la doctrine jaïne elle-même ne présente aucune trace d'influence védique.

À l'inverse, prenons l'exemple du bouddhisme : le bouddhisme se construit en opposition face au jaïnisme et au védisme, mais il porte en lui tous les signes de la culture jaïne et védique. En cela, le bouddhisme est clairement un culte descendant généalogiquement du védisme comme du jaïnisme.

Pour la doctrine jaïne, c'est tout autre : si elle porte en elle des signes évidents de la culture paléolithique initiale, elle ne porte pas les signes de l’influence aryenne. Par exemple, son calendrier cosmique est cyclique, mais ne comprend pas les quatre yugas.

De très nombreux points essentiels de la doctrine jaïne ne trouvent pas leur correspondance dans le védisme, comme la réincarnation, l'ascétisme fanatique, le refus de la sexualité, la non-violence envers le vivant ou encore le régime alimentaire à base de végétarisme et de jeûne... Autant de coutumes pourtant typiquement indo-européennes que l'on retrouve pratiquées dans le druidisme et les cultes apolliniens scythiques, daces et thraces (orphisme).

Plus encore : quand on se penche sur les influences entre le védisme et le jaïnisme, on observe que si le védisme, le brahmanisme et l'hindouisme n'ont pas influencé la doctrine jaïne, à l'inverse le jaïnisme n'a cessé d'influencer avec puissance l'hindouisme.

Par exemple, Rama et Krishna semblent des personnages mythologiques empruntés tardivement par les vishnouïtes à la mythologie et à la généalogie royale des jaïns.

De même, le végétarisme et le respect de la vache sacrée semblent aussi des coutumes typiquement jaïnes. L’interdiction de manger sa chair n'est pourtant pas exprimée dans le Rig-Véda (composé avant l'entrée des Aryens en Inde) tandis qu'elle l'est clairement dans les védas plus tardifs (qui furent composés après l'entrée des Aryens en Inde et donc après avoir été soumis à l'influence jaïne et indusienne).

Enfin, lorsque les Aryens entrent en Inde, le jaïnisme est déjà une spiritualité mature et donc probablement très ancienne. En tout cas, elle est métaphysiquement assez riche pour ne pas être séduite par le culte aryen (et perdurer jusqu'à nos jours). Alors que les Aryens et leur religion s'imposent en Inde (de -1200 à -500), le jaïnisme demeure toujours en vogue. Sa doctrine ne disparaît pas car elle est ancestrale, populaire, ancrée dans le territoire.

Tout juste importé des steppes, le culte aryen était très simpliste à son arrivée en Inde. Ce n'est que plus tard, après avoir très fortement subi l'influence des maîtres spirituels jaïns (sannyasins) et de leur redoutable métaphysique nihiliste, que le védisme se complexifia pour devenir le brahmanisme (qui devint une véritable philosophie de l'éveil, sur le modèle du jaïnisme et du bouddhisme). C'est alors la naissance de la philosophie du vedanta, qui est littéralement « la fin du véda », c'est-à-dire la fin du culte rituel aryen et la naissance d'une philosophie non dualiste.

Notre hypothèse est donc la suivante : le jaïnisme est un reliquat, si ce n'est la véritable doctrine de la spiritualité de la civilisation de la vallée de l'Indus.

Les indices et les concordances laissant à penser que le jaïnisme peut raisonnablement être associé à la spiritualité de l'Indus sont en effet nombreux. Citons :

- le culte des gourous, que la statuaire représente assis en tailleur (comme le Pashupati des sceaux de l'Indus ou les tirthankaras).

- l'athéisme doctrinale,

- le refus du polythéisme,

- l'importance de la pureté (donc de l'eau),

- l'apologie de l'ascétisme et de la raison,

- la non-violence absolue (ahimsa).

En outre, le jaïnisme influença énormément le védisme (qui devint le brahmanisme), mais aussi le bouddhisme (qui reprit l'essentiel de sa doctrine), et enfin l'hindouisme (qui lui emprunta une partie de sa mythologie, dont probablement les personnages de Krishna et Balarama).

Les grands thèmes de l'hindouisme tels que l'ascétisme, la nudité, le yoga, la non-violence, le végétarisme, les notions de karma, de réincarnation, de nirvana, sont très clairement des concepts jaïns adaptés à la culture védique, qui n'en possèdent pas de semblables dans les Vedas les plus anciens. La mythologie jaïne est aussi à l'origine de l'hindouisme vishnavite, et non l'inverse.

Le jaïnisme, dont la généalogie remonte jusqu'à la civilisation de l'Indus (voir les travaux de Vilas Adinath Sangave), pourrait donc être le chaînon manquant entre le védisme et l'hindouisme. En effet, quelle est donc l'origine des héros Rama et Krishna, figures centrales de l'hindouisme mais par ailleurs absolument absents des Upanishads et des Vedas ? Le Manu védique, qui est à l'origine le premier homme, comment est-il devenu le roi du monde, l'immortel gardien des Vedas de la tradition hindoue ?

Vishnou est présent dans le Rig-Veda, il entre aussi en résonance avec le monothéiste dravidien, mais ses avatars Rama et Krishna sont adaptés de références purement jaïnes. Le Chakravartin, le « roi des rois », le roi du monde, le « tourneur de roue », mais aussi le Vasudeva, le protecteur de l'Univers armé d'une massue, ou encore le Tirthankara, le saint illuminé, sont toutes des figures mythologiques et théologiques inspirées du jaïnisme et présentes dans toute la littérature épique indienne.

Il existe cependant une différence de taille entre les deux courants : à l'inverse de l'hindouisme, le jaïnisme n'est pas créationniste et n'admet pas de déluge. Les deux phases du temps cyclique, l'une ascendante, l'autre descendante, s’enchaînent à jamais, sans commencement et sans rupture. Les dieux, s'ils sont présents dans la doctrine jaïne, n'ont aucun pouvoir pour infléchir le cycle du temps, ni pour sauver les hommes de leur destin. Ils ne sont donc pas priés et à peine honorés. Seule l'application de la doctrine du non-attachement prônée par les jinas (tirthankaras) permet de trouver le salut.

Les jaïns croient à la réincarnation et pensent que s'ils enchaînent plusieurs vies vertueuses (sur Terre comme dans d'autres dimensions), ils connaîtront la libération du samsara. Idéalement, les cinq piliers du jaïnisme sont la chasteté, la non-violence, le refus des possessions et des acquisitions et l’interdiction du mensonge. Pour connaître l'éveil, il convient aux jaïns de respecter les « trois joyaux », que sont la foi juste, la connaissance véritable et la conduite correcte.

La doctrine jaïne repose essentiellement sur la non-violence à l'égard du vivant, l'Ahimsa. Selon elle, chaque existence se vaut et toutes doivent coopérer pour vivre en harmonie. Aucun dieu n'est au-dessus de la vie des hommes, des animaux et des plantes, et chaque existence possède en elle les moyens de sa propre libération. L'homme est donc libre de sa destinée, qu'il doit vivre affranchi des divinités pour n'observer que sa propre élévation morale et spirituelle. Les idoles, les divinités, mais aussi les castes, sont considérées comme des obstacles à la juste compréhension du vivant. Le jaïnisme est un enseignement transcendantal et rigoureusement ascétique, il ne reconnaît donc pas le système des castes, mais en accepte tout de même la base védique.

Le régime alimentaire jaïn est parmi les plus stricts qui soient. La consommation de chair est interdite, ce qui en fait la population indienne la plus végétarienne, avec près de 100 % des jaïns qui ne mangent pas de bœuf. La volaille, le poisson sont aussi strictement interdits, de même que les œufs, les champignons mais aussi toute forme de vie qui pousse sous la terre. Les légumes pour leur majorité sont donc aussi prohibés.

Les raisons de tels comportements peuvent être variées. Soit la plante est jugée vivante et la déterrer pour la manger équivaudrait à un meurtre. Soit, en la récoltant, manuellement ou industriellement, le sol agricole sera dérangé et pourrait entraîner la mort d'insectes, d'araignées et de vers de terre.

Les produits issus du labeur des animaux sont aussi mis à l'amende, comme le miel ou les produits issus de l'exploitation intensive des vaches et brebis. La consommation d'alcool et de drogue est elle aussi interdite, car il s'agit de vices qui perturbent l'homme dans sa quête mystique du calme intérieur et de la vie juste. De même, les épices sont rares dans la cuisine jaïne, car elles sont pour la plupart vues comme des excitants ou comme le produit de l'exploitation d'un arbre, ou d'une plante et de ses racines.

La nourriture, dans son ensemble, est vue comme un moindre mal à consentir pour rester en vie, sans infliger de violence sur le vivant. S'ils pouvaient vivre sans manger, les jaïns seraient les plus heureux du monde. La tradition jaïne impose donc une attention très particulière à l'alimentation. Les produits consommés devant être frais, les jaïns cuisinent trois fois par jour.

Leur cuisine est à base de pois chiches, de céréales bouillies, de yaourts et de fruits. Les fruits cueillis doivent attendre 48 minutes avant d'être consommés, ce qui est le temps nécessaire à l'âme du fruit pour passer de vie à trépas, permettant au fruit de ne pas souffrir d'être mangé.

Afin de favoriser la digestion et la frugalité, la tradition jaïne juge contraire à sa doctrine de manger après le coucher du soleil. L'origine d'une telle tradition remonte à des temps pas si lointains où l'on s'éclairait à la bougie, ce qui attirait de nombreux insectes à venir mourir dans les flammes.

Enfin, les jaïns pensent que la frugalité associée à la pratique régulière du jeûne, outre le fait de faciliter la digestion et d'améliorer le sommeil, leur permet d'avoir l'esprit plus vif et le corps plus alerte.

Les prêtres jaïns appartiennent à de nombreuses congrégations indépendantes, dont plus de 80 sont dénombrées aujourd'hui. Les digambaras et les svetambaras sont deux des castes des communautés de prêtres jaïns les plus populaires. Les digambaras ne portent pas de vêtements et balaient devant eux pour ne pas écraser d'insectes, ils vont de villes en villes pour visiter les congrégations impatientes d'écouter leurs conseils. Les svetambaras sont quant à eux habillés d'une large et fine toile blanche et portent un masque devant le visage pour ne pas avaler d'êtres vivants microscopiques. Les moines célibataires du jaïnisme sont les incarnations vivantes du renoncement le plus total.

Le jina Rishisaba fut le premier d'entre eux. Surnommé Adinath, « le père des ascètes », il est le premier des tirthankaras jaïns. D'abord roi d'Ayodhya, il délaissa l'exercice du pouvoir pour se consacrer à l'ascétisme1.

Les moines jaïns ne mangent qu'une fois par jour et passent leur vie à voyager, d'une communauté jaïne à une autre, vivant en reclus dans les temples, dormant sur une paillasse. Ils célèbrent les mariages et enseignent la doctrine aux adeptes. Traditionnellement, les moines jaïns ne voyagent pas lors des saisons trop clémentes aux insectes, afin de ne pas les déranger durant leurs déplacements.

Ils prononcent cinq vœux au moment de leur ordination : ne pas exercer de violence sur le vivant, ne pas mentir, ne pas voler, ne pas commettre d’impuretés sexuelles et ne pas s'attacher aux biens matériels. À ces vœux principaux s'ajoutent le devoir de méditer, le devoir de s'abstenir de parole et d'acte inutiles et l'importance d'effectuer régulièrement un jeûne.

Les laïcs peuvent aussi suivre ces vœux. Cependant, si ces règles sont strictement observées par les moines jaïns, elles ne s'appliquent pas nécessairement à ses adeptes. Le jaïnisme, bien que fanatiquement ascétique, n'en demeure pas moins relativement facile à vivre, car il permet à chacun de s'adapter à ses règles et de les suivre volontairement. L'obligation la plus importante est le végétarisme, pour le reste, il revient aux adeptes de choisir le degré d'exigence qu'ils veulent s'imposer.

Ce courant religieux ne connaît pas moins de 84 sectes différentes, perdurant parfois depuis plusieurs millénaires. Il existe deux traditions principales, celles des Digambaras et des Shvetembaras. Le courant des digambaras est constitué de moines nus, qui ne possèdent rien d'autre qu'un balai, pour balayer devant eux les insectes qu'ils pourraient gêner dans leurs déplacements. Quant au courant des svetambaras, ils sont revêtus de toges blanches, la couleur du deuil en Asie et portent sur leur visage un masque de protection pour ne pas avaler les microparticules du vivant.

Les dénominations des sanyassims jaïns sont nombreuses : les sadhus sont les moines ascètes, les Upadhyayas, les professeurs, les Arihantas, les êtres non-attachés, les Acharyas, les chefs d'ordre religieux et les Siddhas, les libérés.

Les collines de Shatrunjaya (Gujarat) sont un complexe de temples, le plus important du pèlerinage jaïn, ainsi qu'une des cinq montagnes sacrées du jaïnisme, la principale étant le mont Méru, situé par-delà l'Himalaya sur le plateau tibétain (le Méru étant considéré comme l'axe du monde par les traditions védiques, hindous, bouddhistes et bons). C'est dans une grotte environnant le Kailash (Tibet), que le premier grand sage de la tradition jaïne trouva l'Illumination. Le mont Kailash et le lac Manrosvar qui le borde, sont donc deux autres lieux saints.

Afin qu'ils restent purs, c'est-à-dire vierges de toute agression contre les animaux, les temples jaïns sont interdits aux chrétiens, musulmans et athées, mais les hindous et les bouddhistes, qui pour la plupart respectent l'ahimsa et le végétarisme, peuvent y entrer. Il s'agit là d'une interdiction de forme, car dans la pratique, quiconque faisant preuve d'un véritable intérêt pour le jaïnisme et adoptant une attitude humble et respectueuse, se verra sans difficulté introduit dans l'enceinte des lieux de culte.

Au cours de ses 3000 ans d'Histoire, le jaïnisme ne s'est jamais constitué en nation, n’a converti aucun peuple de force et ne colonisa aucun lointain rivage. Mais au long du second millénaire, les jaïns furent victimes d'un génocide humain et culturel de la part des envahisseurs musulmans. Jadis présents tout au long de l'Indus et jusqu'au Cachemire, les jaïns furent chassés par les musulmans qui les considérèrent comme des adorateurs d'idoles.

Les jaïns sont aujourd'hui moins de cinq millions d'Indiens, soit 0,4 % de la population totale du pays. L'immense majorité d'entre eux fait partie des classes sociales prospères (selon le census 2011, 94,3 % des jaïns appartiennent à la « general class »). La population jaïne se concentre surtout dans les États du Gujarat et du Rajasthan, même si on la trouve partout présente dans le pays.

À l'échelle mondiale, ils seraient de 6 à 10 millions, dont près de 100 000 aux États-Unis, 70 000 au Kenya, 35 000 au Royaume-Uni et un millier en Irlande comme en Belgique.

 

1« Suivant les prescriptions de la religion brahmanique, l’état d’anachorète comptait parmi les quatre ashramas ou stades successifs de l’existence humaine. Au début donc, les ascètes errants, les sannyasins, comme on les appelait, se recrutèrent dans la caste la plus cultivée, celle des Brahmanes. Mais de quelque supériorité que cette classe sociale s’attribuât, elle ne pouvait revendiquer comme un monopole la recherche de la Délivrance. Au même titre qu’un brahmane, les membres des autres catégories possédaient la faculté de devenir anachorètes, ascètes ou mendiants. Peu à peu des maîtres qui n’étaient pas des brahmanes apparurent, annonçant la bonne nouvelle et montrant le chemin de la Délivrance. Ainsi se constituèrent des ordres tels que ceux des jaïns et des bouddhistes, qui s’adressaient de préférence aux kshatriyas et se recrutaient dans cette caste des princes et des guerriers. Encore ne faisaient-ils preuve d’aucun exclusivisme et acceptaient-ils volontiers dans leur sein des représentants des classes inférieures. On imagine sans difficulté que ces communautés non brahmaniques furent regardées avec dédain et tenues à l’écart par les ascètes appartenant à l’orgueilleuse caste des brahmanes. La scission ne tarda sans doute pas à s’effectuer, et ces communautés se posèrent en sectes indépendantes à côté des ordres brahmaniques. » A. Guérinot, Essai de bibliographie jaïna.

1« Après un temps très long, il commença à perdre tout intérêt dans les choses et les activités du monde et à tendre au détachement. Il sentit qu’il devait transférer toutes ses responsabilités à ses fils et s’orienter vers la libération, par des pratiques spirituelles. Il désira aussi atteindre l’omniscience et il montra, en conséquence, la voie de la vie disciplinée et des pratiques spirituelles. Son concept fut que s’adonner aux choses du monde ne donne pas le bonheur mais seulement une illusion de celui-ci. Le véritable bonheur vient de la libération des activités du monde.

Suivant le flot de ses pensées, Rishabhdev divisa le territoire de son royaume entre ses cent fils. Bharat reçut l’état d’Ayodhya et Bahubali celui de Taxila. Libéré des responsabilités de son royaume, Rishabhdev décida de prendre la « diksha » [l’initiation officielle dans la voie ascétique].

Suivant l’exemple de Rishabhdev, beaucoup de ses subordonnés et de gens ordinaires furent inspirés d’adopter la façon de vivre ascétique. Il est mentionné, dans les écritures, qu’avec Rishabhdev quatre mille autres personnes reçurent aussi la « diksha ».

Après être devenu un ascète, Rishabhdev fit le vœu de silence total et commença à errer en compagnie d’autres sadhus.

Lorsque, après sa pénitence, il alla mendier sa nourriture, il n’eut rien à manger. Les gens, à cette époque, ignoraient la pratique de donner de la nourriture en aumône. Ils ne comprenaient même pas le besoin de le faire. Chaque fois que Rishabhdev s’approchait d’eux, ils lui manifestaient leur respect et lui faisaient des offrandes, comme s’il s’agissait d’un roi. Rishabhdev s’en allait alors sans rien accepter. » Up. Shri Amar Muni, Les Vies authentiques des vingt-quatre Tirthankars (jainworld.com).

Le jina / tirthankara Neminatha

Le jina / tirthankara Neminatha

INTRODUCTION AU JAÏNISME
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