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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

DUMUZI (divinité mésopotamienne)

Dumuzi

Mentionner Attis ne peut se faire sans évoquer Dumuzi (Tammouz à Babylone), divinité mésopotamienne de la fertilité, dont le culte est associé à Ishtar-Inana (déesse de la fertilité, elle est la Cybèle-Aphrodite céleste des Mésopotamiens). Dumuzi évoque aussi le mythe de Dionysos, c’est-à-dire l'être cosmique démembré, puis marchant parmi les hommes pour leur apporter la prospérité, la culture et la civilisation. Divinité ambivalente, influencée par sa parèdre (il est sacrifié par Ishtar), Dumuzi meurt puis renaît. Il offre l'abondance printanière en revenant au monde, mais impose les rigueurs hivernales tandis qu'il en repart.

Le mythe de Dumuzi quittant la Terre pour rejoindre l'enfer, symbolise l'entrée de l'année dans la période chaude du printemps puis de l'été. La retraite de Dumuzi dans l’infra-monde dure tout l'automne et l'hiver, saisons durant lesquelles la nature meurt. Ce n'est qu'au printemps que Dumuzi revient à la vie, amenant avec lui le renouveau de la nature et la promesse de la vie (dans un mouvement qui rappelle celui d'Apollon revenant d'Hyperborée). L'enchaînement des saisons évoque aussi les quatre âges de la vie, chers aux peuples antiques et indo-européens en particulier. L'hiver présenté comme une saison morte, est alors à mettre en relation avec le sandhya, la période de repos qui suit un déluge destructeur et qui précède une nouvelle création du monde.

Dumuzi envoyé en enfer était un sujet de tristesse pour ses adorateurs. Son retour à la vie, inversement, était une raison de joie. C'est ainsi que l’anniversaire de la résurrection de Dumuzi était pour eux un des evènements les plus importants de l'année. Ces célébrations duraient en effet des semaines entières et Dumuzi et Ishtar étaient adorés afin qu'ils favorisent les récoltes à venir.

Par ailleurs, le mythe d'un dieu infernal partageant la gestion des enfers avec une autre divinité plus lumineuse, à raison de six mois chacun dans l'année, se retrouve dans la légende folklorique européenne du cavalier nocturne accompagné de sa meute de chiens.

 

Damu est une autre appellation de Dumuzi. C'est aussi un dieu de la nature, représenté sous la forme d'un enfant. Damu est la nature printanière incarnée, l'incarnation de la sève qui coule dans les plantes et les arbres. Enfin, sous le vocable Ama-ushumgal-anna, se cache Dumuzi sous la forme d'un dattier, dont les fruits étaient tenus en très haute estime.

Divinité des champs et de l'agriculture, Dumuzi est le dieu des semences et des récoltes, donc des céréales, de la bière, des fermentations et de l'ivresse. Associé au bétail, il est le « dieu-vacher », fils de la déesse du bétail, dieu tutélaire des vaches et de leur précieux lait (le lait, indispensable à la survie des nourrissons, tout comme la vache, symbolise la manne céleste qui permet la vie sur Terre). Alternativement, Dumuzi est aussi le dieu-berger, fils de la déesse des chèvres.

Dumuzi est la plus ancienne mention du mythe de Shiva-Dionysos que nous possédions. Du 3e millénaire en Mésopotamie jusqu'à nos jours en Inde, que ce soit à travers la religion polythéiste ou monothéiste, l'être humain a célébré ce mythe du dieu qui meurt et qui revit, et à qui l’on doit l'agriculture, la fertilité des champs et des femmes. Le mythe de Jésus fils de Dieu mort sur la croix mais ressuscité au ciel, est une des variations de ce mythe.

DUMUZI (divinité mésopotamienne)
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