24 Décembre 2021
Parashurama et son élève Karna
Plusieurs années après les guerres sanguinaires qu'il mena pour nettoyer la Terre des indignes kshatriyas qui la tyrannisaient, Parashurama rencontra le roi Rama dont il reconnut la suprématie et se soumit à lui.
Il se retira alors encore plus haut dans la montagne de Mahendra-Giri, dans le Pays Tamoul, où il est dit qu'il vit encore, tel un ermite spécialiste des arts martiaux, occupé à faire pénitence de ses actes.
Immortel, Parashurama traversa les époques, et durant l'âge suivant du Dvapara Yuga, l'âge de bronze, c'est lui qui forma le vénérable et puissant Bishma aux arts de la guerre. Il fut aussi le maître d'arme de Drona, lui-même le maître d'arme des Kauravas et des Pandavas.
C'est aussi Parashurama qui fut, malgré son opposition, le maître d'arme de Kana, le demi-frère rival d'Arjuna et l’ennemi des Pandavas.
Kana avait une force physique et une dextérité que n'avait aucun Pandavas, pas même Arjuna, qui craignait même de se mesurer à lui, ne serait-ce qu'au tir à l'arc. Cependant, Kana était né sans que son père ne l'eût reconnu officiellement et ne pouvait donc prétendre au titre de brahmane. De fait, comme il était interdit par les Règles de Manou d'enseigner la science védique à un non-initié, et qu'il eut fallut obligatoirement être un brahmane de sexe masculin pour prétendre à l'initiation, Kana avait trouvé porte close devant chaque ashram.
Le Mahabarata raconte que Kana, après avoir fait tant d'effort pour se faire accepter d'un brahmane qui lui enseignerait l'art de la guerre à travers la maîtrise des armes mystiques, en fut réduit à prétendre qu'il était lui-même un brahmane. Parashu-rama, le plus prestigieux et le plus puissant de tous les gourous capables d'enseigner la maîtrise de l'arme céleste, crut son mensonge et l'accepta comme élève.
Un temps, Parashurama accueillit donc Kana à ses côtés afin de l'instruire dans le maniement des armes divines, jusqu'au jour où Parashurama fit une sieste, la tête reposant sur un cailloux. Karna, qui n'avait pas un mauvais font et était un disciple dévoué, lui proposa de reposer plutôt sa tête sur son genou, ce qu'accepta Parashurama. Malheureusement, une guêpe vint bientôt se poser sur le pied de Karna. Sans risquer de réveiller son maître, Karna ne put pas chasser l'insecte. La guêpe était en vérité Vishnou lui-même, et afin que la guerre prochaine du Kurukshetra ne connût pas un dénouement autre que la victoire des Pandavas, dont Krishna avait pris la tête, elle piqua Karna.
L'intense douleur, Karna la ré-freina en lui et fit tous ses effort pour ne pas réveiller Parashurama par ses cris ou ses gestes. Quelques temps plus tard, alors que son gourou se réveillait, il constata que Kana saignait et que son sang coulait. Or, un authentique brahmane ne pouvait supporter une telle douleur. Karna devait donc être un kshatriya. Pour avoir menti à son gourou, Karna dût quitter sur- le- champ l'ashram de Parashurama.
Parashurama réservait en effet son enseignement exclusivement aux membres de le caste brahmane afin qu'un soldat, un paysan ou un commerçant mal intentionné n'utilise pas son enseignement à mauvais escient. Parashurama était tant en colère d'avoir été ainsi dupé, qu'il maudit Karna en lui prédisant qu'au moment où il en aurait le plus besoin, tout ce qu'il avait appris de lui, lui ferait défaut. C'est cette malédiction qui causa la défaite de Kana lors de son ultime combat face à Arjuna.
Avant de partir, Parashurama reconnut cependant en Karna le meilleur élève qu'il n'eût jamais eu et faute d'avoir complété son enseignement, il lui offrit son propre arc et quelques flèches magiques.
Lors de l'âge final du Kali Yuga, l'âge du fer et de la destruction, la tradition annonce que Parashurama sera l'instructeur de Kalki, la dernière incarnation de Vishnou, qui sera à la fois le sauveur et le destructeur des mondes.
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Le mythe de Karna s'infligeant les pires sévices pour prouver à son maître qu'il est digne de son enseignement, est une variation sur le thème de l’autoflagellation, afin de dominer sa douleur, et donc son corps.
À propos de l'éducation des jeunes spartiates :
« On raconte qu'un jour un enfant vola un petit renard et le cacha sous son manteau. Des gens vinrent à passer et entrèrent en conversation avec lui. Pendant ce temps, le renard furieux lui déchirait le ventre à coups de dent. L'enfant, pour n'être pas découvert, souffrit cette atroce douleur sans une plainte. Pour habituer les enfants à supporter bravement la souffrance, une coutume barbare et cruelle régnait à Sparte. Chaque année, il y avait un concours de flagellation devant l'autel d'Artémis, déesse de la chasse. C’était à qui se laisserait fouetter le plus longtemps sans se plaindre ni cesser de sourire. Celui qui avait reçu le plus grand nombre de coups sans faiblir était proclamé vainqueur. » Tony Severin, La Grèce antique.
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Plotin et l'Advaita-Vedânta de Shankara
France Culture - Les Vivants Et Les Dieux du 10 juin 2006 par Michel Cazenave. Mise en ligne sur la chaîne "Résonance[s] avec l'amical accord de Michel Cazen...