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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

Le bûcher de SATI (mythe indien)

Inspiré du Bhagavata Purana, le récit suivant présente l'autre célèbre suicide de princesse de la mythologie indienne :

*

Sati, la fille du rishi céleste Daksha, et dont le nom signifie Vérité, était une jeune fille qui avait décidé de dédicacer sa vie à l'adoration de Rudra avec lequel elle voulait se marier. Son père avait pourtant interdit leur mariage et lui refusait cette destinée de dévotion, pensant que le dieu sauvage était un lunatique qui n'appartenait pas à la descendance de Brahma et donc à la caste des brahmanes.

Sati s'entêtait pourtant dans son projet et Daksha, pour la forcer à prendre une autre voie que celle qu'elle voulait prendre, invita tous les dieux, sauf Shiva, à un sacrifice dédié à Vishnou. Or, durant cette cérémonie, où seraient présents les prajapatis, les dieux, ainsi que les plus héroïques des êtres humains, tous seraient invités à considérer Sati comme une fille à marier.

Alors que le rituel avait commencé, Sati se mit à accabler son père d'injures, puis elle s'assit en silence par terre, se tourna du côté nord, porta de l'eau à ses lèvres et s'enveloppa dans un sari safran, la couleur du combat, de la pureté, de la recherche de la vérité, ainsi que du chemin vers la Moksha. Ensuite, Sati ferma les yeux et entra dans la voie du yoga.

Refusant de céder à un autre que Shiva et voulant abandonner son corps, que son amant immatériel avait tant de fois placé par tendresse sur son sein, la vertueuse Sati, poussée par l'entêtement et la colère de son père, se soumit donc à l'épreuve qui consiste à renfermer en soi-même le feu du souffle vital. D'abord, elle cessa d'inspirer tout comme d'expirer, puis, par la force de sa pensée, elle fit monter de son nombril son souffle vital jusqu'à son cœur, puis le fit remonter jusqu'à sa gorge puis jusqu'au milieu de ses deux sourcils. Alors, pensant au nectar qu'elle boirait bientôt avec son époux et, purifiée de tout péché, elle entra alors dans une profonde méditation, faisant jaillir d'elle une flamme qui l’immola en quelques instants.

Rudra, le dieu omniscient, ayant appris la mort de sa disciple, se précipita là où se déroulait la cérémonie, tua un grand nombre d'invités et décapita même Daksha. Cependant, comme il venait de se livrer à un brahmanicide, c'est à dire au meurtre d'un brahmane, Rudra dut redonner vie au rishi dont il remplaça la tête atrophiée par celle d'un bélier, un animal entêté, violent mais symbole de fertilité, et qui était donc tout à fait à l'image de Daksha.

Rudra prit alors le corps de Sati entre ses bras et fou de douleur, il parcourut l'univers en pleure. Des larmes de Shiva tombèrent en quelques endroits sur Terre, dès lors doté du pouvoir de purifier quiconque les visiterait. Ivre de douleur, Rudra cessa aussitôt de méditer au maintien de la vie et aussitôt l’univers tout entier déclina.

Alors, afin de sauver une nouvelle fois sa création, et pour séparer le dieu en fureur du cadavre consumé de Sati, Vishnou lança dans l'espace son disque cosmique, qui plusieurs fois tourna autour du corps de Sati en le découpant. Des gouttes du sang de Sati tombèrent sur Terre, consacrant aussitôt autant les lieux miraculeux où seraient bâtis les principaux temples que les hommes érigeraient en l'honneur de Shakti, la déesse initiale, et de ses très nombreuses incarnations, dont Aditi, la Lumière et Sati, la Vérité, furent parmi les plus ancestrales.

Le bûcher de SATI (mythe indien)
Le bûcher de SATI (mythe indien)

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