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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

La représentation VÉDIQUE du monde

Ils prirent ensuite les étincelles volantes qui s’échappaient de Muspelheim, et les placèrent dans le ciel immense, dessus et dessous, pour éclairer le ciel et la terre. Ils donnèrent aussi une place à tous les feux lancés par les éclairs ; les uns furent fixés au ciel, les autres restèrent mobiles sous la voûte céleste, et les fils de Bœrr tracèrent la route que les astres devaient parcourir. Suivant les scaldes antiques, ces astres servent à compter les jours et les années.

Le Voyage de Gylfe, 8. Trad. du Puget

La représentation védique du monde : les dvipas

Comme nous l'enseigne le Mahabarata, les védiques représentaient la Terre plate, sous la forme d'un dessin géométrique et concentrique (mandala) composé de 7 parties distinctes, appelées les dvipas (un terme traduisible par « continents » ou plus littéralement « îles »). Les Dvipas entourent la Terre de manière concentrique et chacun de ces continents est entouré d'un océan dans lequel coule un liquide différent. Plus le dvipa, est éloigné du centre de la Terre, plus il est vaste. Chaque dvipa est nommé en considération de sa faune et de sa flore.

Bhu-loka, le domaine de la réalité matérielle et de la Terre est composé en son centre de Jambu-dvipa, le pays des baies. Jambu correspond au sous-continent indien, il est entouré d'un océan d'eau salée. Au centre de ce continent s'élève l'axe du monde, que les anciens Aryens se représentaient comme une gigantesque montagne en cône inversé. Celle-ci relie la voûte céleste aux enfers. Son sommet est plat ; sa circonférence est marquée par des villes dont les maires sont les divinités gardiennes des points cardinaux (Kubéra, Varuna, etc.) Au centre de ce cercle de villes, se trouve la capitale Brahmapoura (ou Indrapura, selon les traditions), villes respectives de Brahma (ou Indra).

Après cet océan d'eau salée, c'est le dvipa de Plaksa, le pays du figuier sacré. Deux fois plus grand que Jambu, Plaksa est entouré de l'océan de sel d'un côté et de l'océan de jus de canne à sucre de l'autre.

Après l'océan de jus de canne à sucre, c'est le continent de Salmali, le pays de l'arbre à coton, qui est utilisé en médecine ayurvédique. Salmali est deux fois plus grand que Plaksa ; il est entouré d'un côté par l'océan de jus de canne à sucre, et de l'autre par l'océan de vin.

Après l'océan de liqueur, c'est le continent de Kusa, marqué par un paysage de steppes et de savanes. Kusa est deux fois plus vaste que Salmali ; il est entouré d'un côté par l'océan de vin et de l'autre par l'océan de beurre.

Après l'océan de beurre, c'est le continent de Krauncha, marqué par ses très hautes montagnes. Krauncha est deux fois plus grand que Salmali ; il est entouré d'un côté d'un océan de liqueur et de l'autre par un océan de yaourt.

Après l'océan de yaourt, c'est le continent de Shaka, où s'étendent de très vastes forêts de teck qui parfume l'île tout entière. Vit à Shaka un peuple d'ascètes qui prient en méditant et adorent Vayu, le vent, comme divinité principale. Leur système de caste est semblable à celui du védisme. Shaka est deux fois plus grand que Kraucha ; il est entouré d'un océan de lait.

Après l'océan de lait, le dernier continent est Pushkara, deux fois plus vaste que Shaka et composé d'immenses forêts d'érables. Au centre du continent s’élève un lotus aux cent millions de pétales : c'est la demeure sur Terre de Brahma, qui est adoré par les habitants de ce dvipa. Dans les cours d'eau de Pushkara coule de l'eau si bonne et si fraîche que les dieux viennent s'y baigner par plaisir. Ces cours d'eau se jettent dans l'océan de lait d'un côté et dans l'océan du nectar de l'autre.

Plus loin encore, au-delà même de Bhu-mandala et de ses différents dvipas, à la limite de l'Univers, se trouve une île toujours ensoleillée, séparée par la montagne Lola-loka d'une île plus petite et toujours plongée dans l'obscurité. Depuis cette île éternellement sombre, le bord de l'Univers est situé à 1,6 milliard de kilomètres, soit à une heure et demie de la vitesse de la lumière.

La forme de l'Univers ressemblant à celle d'un œuf, Jambu-dvipa et le Mont Méru sont donc au centre de cet œuf et les limites de l'Univers sont les parois de la coquille.

Cet œuf baigne dans Garbhodaka, l'océan primordial, aussi appelé matière noire. Cet océan est en perpétuelle expansion.

 

L'espace

Le Bhuvar-loka est le domaine qui regroupe les planètes et l'océan d'air qui les entoure. C'est ici que vivent les demi-dieux et certains asuras. Au-delà de notre système solaire, chaque constellation possède un nom et une divinité associée, comme par exemple Kritika, qui est la Pléiade. C'est par la station Kritika que commence le zodiac indien, le Naksatra.

Mentionnons aussi les domaines célestes Caran-loka et Vidyadhara-loka. Il s'agit de mondes peuplés d'êtres aux pouvoirs magiques, qui se téléportent et se déplacent sans effort. Ils contrôlent le temps, la gravité et l'espace. Les arts, les sciences et les cultures y sont bien sûr immensément supérieurs à ce qui leur correspondrait sur Terre.

Plus loin encore, au-delà de notre perception, inaccessibles, se trouvent les domaines mystérieux de Siddha-loka, où vivent les sages qui ont atteint l'illumination et dépassé leur existence matérielle. Là, vit le sage Narada, le messager des dieux.

 

L'astrologie

Selon les traditions astrologiques védiques, neuf planètes existent dans notre système solaire, appelées les Navagrahas. S’ajoutent donc à la Terre :

Surya et Chandra, le Soleil et la Lune. Dans le Soleil vivent les demi-dieux, dont la plupart ont combattu lors de la légendaire guerre du Mahabarata, tels Bishma, Bhima, Arjuna, Karna ou Youdishtura.

Mangal, la planète Mars, attribuée à Mangala, le fils de Shiva, ou de Vishnou, selon les traditions.

Budh, la planète Mercure, attribuée à Budha, le frère de Budhi, l'intelligence.

Guru, la planète Jupiter est attribuée à Brihaspati, le gourou des dieux.

Shukra, la planète Venus.

Shani, la planète Saturne.

Enfin, Rahu, et Kétu sont quant à elles deux planètes qui s'incarnent d'une manière différente. Ces deux planètes sont vides, creuses, transparentes ou fantômes, et représentant les phases croissantes et décroissantes de la Lune. Elles sont aussi responsables des éclipses. Le passage de Rahu et Kétu proche de l'orbite de la Terre est un signe de mauvais augure. Kétu veut dire comète. Rahu est responsable des éclipses.

 

Les Lokas, les différents domaines de l'Univers et de l'existence

Texte composé de l'Hymne à l’Âme Primordiale de l'Univers, de l'Hymne à Purusha (Rig-Véda), ainsi que d'extraits du Gopatha Brahmanas (Atharva-Véda). Op. cit.

De sa coquille cassée, Brahma fit alors Dyaus, le Ciel, qui est l'espace en expansion ainsi que le support de la Création. De sa coquille, Brahma fit aussi la matière, incarnée en Prithvi, la Terre. C'est elle qui fut le support de la conscience initiale qui germa aussitôt dans chaque parcelle de l'univers. Dans le Ciel, Brahma étendit l'espace infinie du Svarga, le domaine divin, tandis qu'il fit de la Terre le lieu ou s'incarneraient la matière et la matérialité.

Dans l’intervalle qui les séparait, Brahma répandit l’air.

La Terre nageait sur les eaux qui l’entouraient. Au dessus d'elle, les régions célestes furent établies au nombre de six. Il s'agit, dans leur ordre d'éloignement par rapport à la terre, du Svargaloka, le domaine que peupleront bientôt les dieux, des Maharloka, Janloka, et Taploka, les domaines qu'arpenteront les sages libérés de leur propre existence et le Satya-Loka, le domaine indescriptible du brahman, qui est l'âme éternelle et collective que partagent chaque existence incarnée dans l'univers.

Entre la Terre et le Svarga fut placé le Bhuvarloka, constitué des planètes et de l'océan d'air qui les entoure. Entre la terre et le Bhuvar, du plus loin que souffle le vent depuis la terre jusque dans l'espace, où l'oxygène vient à manquer, Brahma consacra le Rakshabaloka, qu'arpenteront bientôt démons et fantômes.

Sous la Terre, furent désignés sept mondes souterrains et infernaux, les Patalas.

Enfin, comme axe de rotation de l'univers, Brahma créa le Mont Mérou, une montagne en cône inversé qui traverse les quatorze domaines de l'existence, du Satya Loka aux Patalas.

La représentation VÉDIQUE du monde
La représentation VÉDIQUE du monde

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