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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

La nuit du SABBAT (mythe européen)

Dans Littérature orale de la Picardie, le folkloriste Henry Carnoy (1861 - 1930) retrouve lui aussi la trace d'un culte magique ancestral qui devance de très loin l'apparition du christianisme, mais ne lui a pas survécu :

"Dans les contes populaires et dans les légendes que jusqu’ici j’ai pu recueillir en Picardie, le rôle joué par les fées se réduit à bien peu de choses. Partout où dans les contes similaires des autres pays on rencontre une fée, on ne trouve ici qu’une sorcière ou la main du diable ou du bon Dieu. On voit pourtant leur souvenir dans nombre de dénominations : Montagne des Fées, Trou aux Fées et surtout dans les Champs aux Fées. Il n’est presque pas de village où l’on ne montre un espace circulaire où, d’après la tradition, les fées, les sorcières, les lutins et le diable se réunissaient certains jours pour y faire le sabbat. Les sorcières prenaient leur manche de balai et récitaient la formule sacramentelle : « Saute haies, saute buissons, fais-moi aller où ils sont. » Et immédiatement elles se trouvaient portées au Champ aux Fées. Elles s’y livraient à des danses, à des chants, à des orgies sans nom et ne rentraient que fort tard dans la nuit. Leur âme jouissait même de la faculté de quitter le corps pour se rendre à ces réunions, et pendant ce temps la sorcière paraissait morte pour se ranimer au retour de l’esprit. […] De nos jours encore les paysans n’osent traverser les cercles fantastiques tracés par les sorcières et les lutins dans les Champs aux Fées, et l’on raconte mille aventures terribles arrivées aux audacieux qui essayèrent de découvrir les secrets des sorcières."

*

Le démonologue Jacques Collin de Plancy, dans son Dictionnaire infernal (article Cercles magiques), complète cette description des cercles de fées, et autres sorcières « réunies pour le sabbat » :

« On les appelle cercles du sabbat ou cercles des fées, parce qu’on croyait que les fées traçaient de ces cercles magiques dans leurs danses au clair de la lune. Ils ont quelquefois douze ou quinze toises de diamètre [23 à 30 m] et contiennent un gazon pelé à la ronde de la largeur d’un pied, avec un gazon vert au milieu. Quelquefois aussi tout le milieu est aride, desséché, et la bordure tapissée d’un gazon vert. [...] On regarde encore aujourd’hui, dans les campagnes peu éclairées, les places arides comme le rond du sabbat. Dans la Lorraine, les traces que forment sur le gazon les tourbillons des vents et les sillons de la foudre passent toujours pour les vestiges de la danse des fées, et les paysans ne s’en approchent qu’avec terreur » .

La nuit du SABBAT (mythe européen)
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