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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

L'errance du BOUDDHA

Récit adapté de A.-F. Hérold, La Vie du Bouddha.

*

Pendant six ans, il resta à arpenter les collines rouges, et à méditer sur les rives des fleuves asséchés. Il s’adonnait alors à la plus grave contemplation et était si attentif à sa pensée, qu’il ne s’abritait ni du vent, ni du soleil, ni de la pluie. Il se laissait piquer par les taons, les moustiques et les serpents. Les jeunes hommes et les jeunes filles qui passaient, les bergers et les bûcherons lui jetaient parfois de la boue et lui criaient des railleries, mais il ne s’apercevait de rien.

Il mangeait à peine : un fruit, quelques grains de riz ou de sésame suffisaient à sa nourriture. Il devint très maigre. Ses côtes et ses vertèbres étaient saillantes. Mais, sous son front desséché, ses yeux agrandis brillaient comme des étoiles.

Pourtant, la vraie science ne se manifestait toujours pas à lui. Et il pensa qu’il devenait très faible, et que, si toutes ses forces s’épuisaient, il n’arriverait point à l'objectif qu’il s’était prescrit. Aussi résolut-il de mieux se nourrir désormais.

Près du lieu où Siddhartha méditait était un village nommé Uruvilva [Bodhgaya]. Le chef de ce village avait dix filles, qui toutes admiraient le siddha et qui lui apportaient en aumônes quotidiennement quelques grains et quelques fruits. D’ordinaire, il y touchait à peine. Or, un jour, les jeunes filles remarquèrent qu’il avait mangé tout ce qu’elles avaient offert. Le lendemain, elles vinrent avec un grand plat, plein de bouillie de riz et l'ascète le vida entièrement.

Les jours suivants, chacune apporta un mets différent et Siddhartha les mangea tous. Commençant à reprendre des forces, il prit la coutume d’aller au village d'Uruvilva quêter sa nourriture. Les habitants lui faisaient l’aumône, à l’envi, et il redevint fort et beau. »

 

L'errance du BOUDDHA
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