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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

BODHGAYA (lieu saint bouddhiste)

Bodhgaya

En Inde, le lieu de naissance du Bouddha historique, Lumbini, le lieu supposé de Kapilavastu, la capitale des Shakyas à la frontière népalaise, ainsi que Bodhgaya, le village à côté duquel le Bouddha trouva l'Illumination, mais aussi Sarnath, le lieu de son premier sermon d'importance, à quelques kilomètres de Varanasi, sont des villages sacrés. Ces villes forment pour les bouddhistes du monde entier un circuit de pèlerinage essentiel.

Dans les temples, on observe soit le dépouillement le plus total (comme pour le temple japonais qui voit trôner en son milieu un immense bol tibétain de quatre mètres d'envergure) ou bien au contraire des formes psychédéliques (comme dans le temple thaïlandais, qui ne paie pas de mine depuis son extérieur, mais dont les murs intérieurs sont remplis de dessins illustrant toutes les différentes étapes de la vie du Bouddha, de son éveil, de son enseignement, ainsi que sa descendance). En somme, chaque temple de Bodhgaya rend hommage à sa manière au Bouddha, en représentant les différentes spécificités culturelles des nations bouddhistes. Ainsi, si dans le temple thaïlandais, Bouddha apparaît entre des volutes d'eaux tourbillonnantes, dans les temples tibétains, celui-ci combat les démons asuras, quand ailleurs encore il ressuscite, coiffé d'une auréole de feu, ainsi que le présentent les traditions prophétiques hindoues et perses.

 

Temples bouddhistes à Bodhgaya

Dans chaque temple, est représenté l'arbre de la Bodhi, le fameux figuier sacré sous lequel le prince Siddhartha Gotama trouva l'éveil. L'authentique et original arbre de la connaissance est encore présent dans la cour du temple principal de Bodhgaya, le temple Mahabodhi (« grand éveil »), situé au cœur du village. Cependant, il ne s'agit pas véritablement de l'arbre original, qui aurait aujourd'hui quelque 2 500 ans, mais d'une bouture, issue d'une autre bouture, qui fut prélevée jadis afin d'être transplantée au Sri Lanka. Suite aux invasions musulmanes, la doctrine islamique ne tolérant pas que cohabite avec elle une religion païenne qui érige l'arbre en totem, celui-ci fut coupé et brûlé. Ainsi, l'arbre qui trône aujourd'hui majestueusement au cœur de Bodhgaya fut replanté grâce à une bouture, elle-même extraite du clone sri lankais de l'arbre originel.

Le dôme principal du temple Mahabodhi est très haut, pointu et en pierres, sur lesquelles sont gravées en bas-relief les étapes spirituelles de la vie du Bouddha. Autour du Mahabodhi, s'étale un jardin initiatique, composé de dizaines de stupas recouverts de plâtre, de couleur blanche ou rouge, de toutes formes et de toutes tailles, sont disposés dans une cour parsemée par des petits arbustes. Dans l'air flottent des volutes d'encens, et régulièrement des bonzes chantent des mantras de leur voix gutturale. En face du dôme, à l'intérieur des enceintes du complexe, un étang, au milieu duquel, protégée par un serpent en stuc, une statue du Bouddha en tailleur, les yeux mi-clos, accueille les pèlerins venus du monde entier pour visiter ce qui est considéré comme le plus haut lieu du bouddhisme. Cependant, Bodhgaya n'est encore qu'un gros bourg paysan, perdu dans la campagne du Bihar, à une quinzaine de kilomètres de Gaya (première ville d'importance avec 400 000 habitants).

Il y a encore 20 ans, Bodhgaya n'était qu'un village, tandis que plusieurs siècles en arrière, ce lieu était connu pour son complexe de temples jaïns et hindous, situé alors le long des berges de la Falgu, la rivière quasiment asséchée au long de laquelle s’étale le village. Ce complexe est aujourd’hui recouvert de lierre et réduit en bien des endroits à l'état de ruine, mais quelques vieux hindous y méditent encore.

Lieu de pèlerinage oblige, Bodhgaya connaît aujourd'hui un boom touristique encore inimaginable quelques années plus tôt, pour atteindre de nos jours (2019) 50 000 habitants, soit autant qu'en compte Évreux, préfecture de l'Eure. Ce sont surtout des touristes indiens qui affluent, pour la plupart originaires du Bengale, du Penjab, de la vallée du Gange. Ce sont des familles en pèlerinage touristique, ou des couples en voyage de noces. Tous ces touristes indiens ne sont pas bouddhistes, tant s'en faut, l'immense majorité d'entre eux étant hindous, mais le vishnavisme révérant aussi Bouddha comme l'une des incarnations (avatar) de Vishnou, leur visite n'est pas dénuée de considération mystique. Des centaines de bus déposent donc du matin au soir des milliers de gens, venus des quatre coins de l'Inde, appartenant aux classes moyennes, qui se comporteront à Bodhgaya comme d'autres au Mont Saint Michel ou sous la Tour Eiffel.

Depuis les années 2000, de très nombreux ashrams ont été construits aux alentours de la ville, et bientôt, Bodhgaya deviendra une sorte de musée à ciel ouvert, frappée par la gentrification, où la hausse des prix des matières premières. De même, la hausse du loyer délogera les villageois autochtones, qui s'en retourneront à la campagne désertique, ou s'entasseront dans la banlieue de bidonville de Gaya, en laissant derrière eux leur village devenu une ville dont les rues bétonnées seront foulées par les pieds des milliers de visiteurs étrangers quotidiens, touristes comme pèlerins.

En juillet 2013, une série de bombes explosa un matin dans le temple Mahabodhi et aux alentours de celui-ci. L'action sera revendiquée par une mystérieuse organisation terroriste islamiste. Afin de sécuriser la zone, le marché du centre-ville est alors déplacé en périphérie. Un mur de parpaings est érigé autour du complexe du Mahabodhi, et les camps de réfugiés tibétains situés non loin de là sont évacués. Depuis, la ville est livrée aux promoteurs, afin qu'elle se développe le plus rapidement possible. Il va sans dire que le charme suranné de ce village du Bihar s'en est depuis fortement ressenti.

La ville de Bodhgaya
La ville de Bodhgaya
La ville de Bodhgaya

La ville de Bodhgaya

Depuis les années 2000, de très nombreux ashrams ont été construits aux alentours de la ville, et bientôt, Bodhgaya deviendra une sorte de musée à ciel ouvert, frappée par la gentrification, où la hausse des prix des matières premières. De même, la hausse du loyer délogera les villageois autochtones, qui s'en retourneront à la campagne désertique, ou s'entasseront dans la banlieue de bidonville de Gaya, en laissant derrière eux leur village devenu une ville dont les rues bétonnées seront foulées par les pieds des milliers de visiteurs étrangers quotidiens, touristes comme pèlerins.

En juillet 2013, une série de bombes explosa un matin dans le temple Mahabodhi et aux alentours de celui-ci. L'action sera revendiquée par une mystérieuse organisation terroriste islamiste. Afin de sécuriser la zone, le marché du centre-ville est alors déplacé en périphérie. Un mur de parpaings est érigé autour du complexe du Mahabodhi, et les camps de réfugiés tibétains situés non loin de là sont évacués. Depuis, la ville est livrée aux promoteurs, afin qu'elle se développe le plus rapidement possible. Il va sans dire que le charme suranné de ce village du Bihar s'en est depuis fortement ressenti.

La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya
La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya
La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya
La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya
La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya
La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya
La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya
La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya
La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya
La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya
La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya
La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya
La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya
La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya
La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya
La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya
La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya

La campagne du Bihar aux alentours de Bodhgaya

BODHGAYA (lieu saint bouddhiste)
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