22 Décembre 2021
« De tous les sages de la Grèce, Pythagore est celui dont le nom a été le plus entouré de légendes merveilleuses. Une tradition généralement adoptée le fait naître dans l’ile de Samos, vers l’an 580 avant Jésus-Christ. Il avait pour père Mnésarque, riche commerçant, qui lui fit donner une éducation distinguée. » Louis Humbert, Notice sur Pythagore, Poètes Moralistes de la Grèce, Garnier Frères, 1892. Prif au lycée Condorcet, plus de 70 œuvres enregistré à la BNF.
« Il eut des frères, dont l’aîné se nommait Eunome, et le puîné Tyrrhénus ; son domestique s’appelait Zamolxis, auquel, dit Hérodote, sacrifient les Gètes, dans la supposition qu’il est Saturne. » Diogène Laerce.
« Mnésarche, le père de Pythagore, était né à Lemnos, mais il s’était établi dans l’île de Samos, alors soumise à l’autorité de Polycrate l’ancien. Il se livrait au commerce du blé et visitait fréquemment les îles grecques et les villes du littoral de la Méditerranée. C’est dans un de ces voyages que naquit Pythagore, à Tyr, en 569 avant notre ère. Pendant son enfance, il fit plusieurs voyages avec son père et visita notamment les villes alors si florissantes de l’Italie méridionale. Le riche marchand de blé avait de hautes visées pour son fils, qui manifestait de brillantes dispositions pour les sciences et pour la philosophie. Dès l’âge de dix-huit ans, Pythagore résolut de voyager pour s’instruire ; mais les tyrans ne permettaient pas toujours aux jeunes gens de s’expatrier, ni même de faire des voyages. Pythagore fut obligé de s’enfuir la nuit, et il se rendit d’abord à Lesbos. Il y fut bien reçu chez un de ses oncles, et commença par suivre les leçons de Phérécide, penseur sans grande originalité, mais familier avec quelques-uns des enseignemens de la science égyptienne. » Auguste Laugel, Pythagore, sa doctrine et son histoire d’après la critique allemande, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 52, 1864
« à Lesbos, Zoïle, son oncle paternel, le recommanda à Phérécyde ; qu’il y fabriqua trois coupes d’argent, et qu’il en fit présent à chacun des trois prêtres d’Égypte. […] Pythagore fut donc disciple de Phérécyde de Syros, après la mort duquel il se rendit à Samos, et y étudia sous Hermodamante, déjà avancé en âge, et neveu de Créophile. Jeune et plein d’envie de s’instruire » Diogène Laërce. Vies et doctrines des philosophes de l'Antiquité, Traduction par Jacques Georges Chauffepié. Lefèvre, 1840 (p. 355-376)
« Il alla suivre à Milet les leçons d’Anaximandre et de Thalès. Ces nouveaux maîtres lui confièrent leurs conceptions encore informes et grossières sur la figure de la terre, sur les principaux phénomènes astronomiques. Thalès avait apporté d’Égypte la notion de ce que l’on nomme l’année solaire ; il avait appris à mesurer la hauteur des pyramides par la longueur de leurs ombres à midi ; ses connaissances géométriques étaient assez avancées déjà ; il savait par exemple que tout angle inscrit dans un demi-cercle est un angle droit, et connaissait quelques autres propositions aussi élégantes. Pour Anaximandre, il avait construit la première sphère céleste, il y avait tracé non-seulement la figure des constellations principales, mais il l’avait couverte du premier réseau des grands cercles qui servent à fixer la position des étoiles dans le ciel ; il connaissait le gnomon ; il savait s’en servir pour mesurer la hauteur du soleil au méridien et l’employer comme une montre horaire ; il avait élevé la géographie à la hauteur d’une science et gravé les premières cartes sur des plaques métalliques. Auprès de ces maîtres éminens, Pythagore se familiarisa bientôt avec l’astronomie et la géométrie grecques, et c’est sans doute à leur école qu’il apprit à mêler les spéculations métaphysiques aux considérations scientifiques. » Auguste Laugel, Pythagore, sa doctrine et son histoire d’après la critique allemande, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 52, 1864
« Après avoir parcouru la Grèce où il assiste aux jeux olympiques où il eut de longs entretiens avec la prêtresse du temple de Delphes, il visita l’Égypte où il séjourna plusieurs années, s’initiant auprès des prêtres à la connaissance de la religion et des sciences du pays. Ce ne fut pas sans peine qu’il y parvint. Pour y réussir, il dut avoir recours à l’autorité du roi Amasis, qui aimait les Grecs, et auquel il avait été recommandé par Polycrate, tyran de Samos. » Louis Humbert, Notice sur Pythagore, Poètes Moralistes de la Grèce, Garnier Frères, 1892 :
« Pythagore quitta sa patrie, et se fit initier à tous les mystères, tant de la religion des Grecs que des religions étrangères. Il passa enfin en Égypte, muni de lettres de recommandation que Polycrate lui donna pour Amasis. Antiphon, dans l’ouvrage où il parle de ceux qui se sont distingués par la vertu, rapporte qu’il apprit la langue égyptienne, et fréquenta beaucoup les Chaldéens. » Diogène Laerce.
« Ce roi [Amasis], le recommanda à son tour aux prêtres ; ceux d’Héliopolis l’envoyèrent aux prêtres de Memphis, comme étant les plus anciens ; de leur côté les prêtres de Memphis, se servant du même prétexte, l’adressèrent aux prêtres de Thèbes. Ceux-ci n’osant le renvoyer par crainte du roi et espérant, à force de tribulations, lui faire abandonner son projet, lui imposèrent un noviciat bien dur. Pythagore subit ses épreuves avec tant de courage que les prêtres eux-mêmes s’en étonnèrent et l’admirent aux cérémonies de leur culte, ce qui n’avait encore été accordé à aucun étranger. » Porphyre, Vie de Pythagore.
« Ce fut aux prêtres égyptiens qu’il emprunta ses doctrines concernant la divinité, la géométrie, l’arithmétique et la transmigration de l’âme dans les corps de toutes sortes d’animaux. » Diodore de Sicile.
« L’Égypte était alors le sphinx qui attirait la Grèce ; comme de nos jours la Chine a été ouverte aux peuples européens, elle commençait à subir le contact des étrangers. Psamméticus n’avait réussi à établir sa puissance qu’avec l’aide de mercenaires ioniens et cariens : devenu roi par le secours des Hellènes, Psamméticus en appela beaucoup auprès de lui, leur donna des terres et leur accorda des places de sûreté. Pythagore voulut profiter de ces circonstances pour visiter la vallée du Nil. » Auguste Laugel, Pythagore, sa doctrine et son histoire d’après la critique allemande, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 52, 1864
« C'est ce que témoignent les plus éclairés d'entre les Grecs: Solon, Thalès, Platon, Eudoxe, Pythagore, et aussi, d'après quelques-uns, Lycurgue. Ils étaient allés en Égypte et avaient eu des conférences avec les prêtres. Ainsi Eudoxe, dit-on, avait conversé avec Onupheus («Ounefer » à savoir « l’Etre parfait », ce mathématicien africain qui enseignait au Grand Temple d’Iounou à savoir Héliopolis) de Memphis, Solon, avec Sonchis le Saïtien ; l'Héliopolitain Enuphis avait parlé à Pythagore. C'est ce dernier Grec, surtout, à ce qu'il paraît, qui plein d'admiration pour ces prêtres, auxquels il avait inspiré le même sentiment, voulut imiter leur langage symbolique et mystérieux, en enveloppant d'allégories tous ses dogmes. En effet il n'y a aucune différence entre ce qu'on appelle des hiéroglyphes et la plupart des préceptes de Pythagore. Tels sont ceux-ci : Ne point manger sur un char. — Ne point s'asseoir sur le boisseau. — Ne point planter de palmier. — Ne point attiser le feu avec une épée dans sa maison. De plus je crois, pour ma part, que les Pythagoriciens en appelant Apollon l'unité, Diane le nombre deux, Minerve le nombre sept, Neptune le premier cube, ont voulu imiter ce qui se pratique dans les temples d'Égypte; et je trouve en cela certaine ressemblance avec les consécrations, avec les pratiques usitées dans ces temples et les inscriptions qui s'y trouvent tracées. » Plutarque, Isis et Osiris, 10.
« On ne trouve pas seulement ce système dans l’écriture hiératique et démotique de la vallée du Nil ; il existe aussi en Chine, chez les Indiens de race aryenne, et des besoins semblables l’ont fait naître chez les Azteks en Amérique. Où Pythagore prit-il les signes qui sont devenus nos chiffres modernes ? Ces signes dérivent très probablement des chiffres dévanagaris ou de l’écriture des dieux, comme on appelait l’écriture sanscrite : on a essayé de rattacher ces chiffres dévanagaris eux-mêmes aux chiffres singhalais, mais l’origine véritable en reste un mystère. L’arithmétique des savans babyloniens était trop avancée pour qu’ils n’aient pas eu une numération cursive différente de la numération cunéiforme, visiblement incommode et compliquée. Est-ce à Babylone ou en Égypte que Pythagore apprit à connaître les signes dont il se servit pour représenter les nombres depuis 1 jusqu’à 10 ? » Auguste Laugel, Pythagore, sa doctrine et son histoire d’après la critique allemande, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 52, 1864 :
« Nous avons laissé Pythagore à Babylone. Il y resta pendant douze ans prisonnier, mais sans doute jouissant d’une demi-liberté qui lui permit de se livrer à ses recherches et à ses études favorites. Il recouvra la liberté en 513. […] Le grand philosophe revint dans son pays, après une si longue absence, à l’âge de cinquante-six ans, et il eut encore le temps de fermer les yeux à son premier maître Phérécide. Il voyagea pendant un an dans toutes les parties de la Grèce pour revoir les lieux d’où il avait été si longtemps éloigné. C’est seulement après ce voyage qu’il ouvrit sa célèbre école. » Auguste Laugel, Pythagore, sa doctrine et son histoire d’après la critique allemande.
Autre version qui ne mentionne pas la captivité ni le voyage à Babylone.
« Étant en Crète avec Épiménide, il descendit dans la caverne du mont Ida ; et après être entré dans les sanctuaires des temples d’Egypte, où il s’instruisit des choses les plus secrètes de la religion, il revint à Samos, qu’il trouva opprimée par Polycrate. Il en sortit pour aller se fixer à Crotone en Italie, où il donna des lois aux Italiotes[1]. Il se chargea du maniement des affaires publiques, qu’il administra conjointement avec ses disciples, qui étaient au nombre de trois cents, ou à peu près ; mais avec tant de sagesse, qu’on pouvait avec justice regarder leur gouvernement comme une véritable aristocratie. » Diogène Laërce, Vies et doctrines des philosophes de l'Antiquité.
« Revenu à Samos, Pythagore ouvrit une école, dans un lieu qu’on appelle l’Hémicycle et qui servit plus tard de salle de séances aux assemblées politiques de la ville. Outre cette école en quelque sorte publique, il y aurait eu en dehors de la ville une retraite mystérieuse que ses biographes désignent sous le nom d’antre et dans laquelle il aurait passé la plus grande partie de sa vie, méditant solitairement ou initiant quelques-uns de ses disciples à ses doctrines les plus secrètes.
On ne sait pour quel motif il quitta sa patrie et se rendit à Crotone, colonie d’Achéens, fondée à l’extrémité occidentale du golfe de Tarente. Cette ville était l’une des plus florissantes de la Grande Grèce. Les sciences et les arts y étaient en honneur et Pythagore y reçut le droit de cité.
« C’était alors, nous dit M. Chaignet (Pythagore et la philosophie pythagoricienne), un homme d’une quarantaine d’années, d’une grande taille, plein de grâce et de distinction dans la voix, dans la physionomie, dans sa personne, unissant à une beauté de visage qui le fit d’abord comparer, puis confondre avec Apollon, une gravité austère qui ne se permettait jamais le rêve, ni la conversation enjouée, ni la plaisanterie. Doué d’une rare éloquence, d’un beau génie, rempli d’une science profonde, étendue, sévère, qu’il avait puisée dans les livres et dans les entretiens des sages et dans le commerce des hommes, Pythagore essaya de réaliser dans Crotone un plan systématique, un idéal de vie, une réforme morale, religieuse et politique qu’il avait sans doute conçue antérieurement. Sa tentative fut d’abord couronnée d’un plein succès. »
Il prêchait à la façon d’un missionnaire. Ses discours excitaient la plus vive admiration. On accourait en foule autour de lui ; les citoyens les plus distingués se rangeaient au nombre de ses disciples ; la jeunesse surtout recueillait avec enthousiasme ses éloquentes paroles. » Louis Humbert, Notice sur Pythagore, Poètes Moralistes de la Grèce.
« Pythagore professait une philosophie dont le but était de délivrer et d’affranchir de ses entraves et de ses liens l’Intelligence qui a été renfermée en nous, intelligence sans laquelle on ne saurait apprendre ni percevoir de quelque façon que ce soit rien de sensé ni de vrai : car, disait Pythagore, « c’est l’intelligence qui voit tout, qui entend tout ; le reste est sourd et aveugle. » Or, quand l’intelligence s’est purifiée, il faut lui venir en aide. Pythagore lui venait en aide par sa méthode : il enseignait à s’accoutumer insensiblement à la contemplation des choses qui sont éternelles et immatérielles, qui demeurent perpétuellement dans un état identique et immuable, en débutant par les plus simples et en s’avançant graduellement, pour éviter le trouble d’un changement subit et immédiat, qui rebuterait et découragerait l’âme longtemps asservie à des habitudes vicieuses. Les mathématiques, l’étude des objets qui occupent un rang Intermédiaire entre les corps et les êtres incorporels (car les objets dont traite la géométrie ont trois dimensions comme les corps, et ils sont dépourvus d’impénétrabilité, comme les êtres incorporels) servaient à Pythagore d’exercice préparatoire pour conduire peu à peu l’âme à la contemplation des êtres véritables, en détournant son attention des choses corporelles qui ne restent pas deux instants de suite dans un état identique et immuable, et en l’amenant méthodiquement à désirer acquérir les connaissances qui forment sa nourriture. De cette manière, il élevait les hommes à la contemplation des êtres véritables et il les rendait heureux. Voilà pourquoi il exerçait ses disciples aux mathématiques. » Porphyre, Vie de Pythagore.
« Bientôt il établit une sorte d’institut ou de collège qui avait quelque analogie avec les ordres monastiques nés plus tard du sein du christianisme. Les disciples habitaient tous ensemble, avec leurs familles, dans un vaste édifice appelé omachoion ou auditoire commun. Ils n’étaient admis qu’après un examen minutieux. Les deux premières années étaient consacrées à une sorte de cours d’éducation : un silence rigoureux était prescrit aux élèves qui devaient surtout exercer leur mémoire en apprenant par cœur des sentences morales et religieuses. L’austérité de ces études était tempérée par la promenade, le chant, la musique, la danse. Après ce noviciat, les jeunes gens étaient admis à entendre directement le maître dont la voix ne leur était parvenue jusqu’alors qu’à travers une cloison : ils le consultaient, ils rédigeaient ses leçons.
L’idée fondamentale de son enseignement était que la force et l’épreuve de tous les êtres repose sur un rapport de nombres qui y est contenu, que le monde consiste par l’harmonie et la concordance des divers éléments et que l’harmonie morale est le but suprême de l’éducation humaine. Au bout de cinq ans, les disciples se répandaient dans toutes les parties du monde ancien, mais restaient rattachés par les liens d’une sorte de confrérie à laquelle on a comparé quelquefois l’ordre des Jésuites. Quelques-uns furent même appelés par différentes villes pour y fonder des lois ou pour y établir la concorde, à Caulonia, par exemple, et à Métaponte.
En même temps que Pythagore donnait cet enseignement scientifique, moral et religieux, et s’adressait, dans des sortes de conférences publiques, même aux femmes auxquelles il apprenait les devoirs de leur sexe, il exerçait une grande influence sur le gouvernement de Crotone. À côté des pouvoirs légaux, il avait organisé un pouvoir nouveau qui les dirigeait et les dominait. C’était une société d’environ trois cents membres, appartenant surtout à la classe noble et riche, liés par une communauté de principes moraux, de pratiques religieuses et de sacrifices, et s’engageant envers le Maître et envers l’Ordre à un secret absolu, comme cela avait lieu dans l’initiation des mystères. Cette société, riche, intelligente, disciplinée, finit par déplaire aux Crotoniates. [...] Un soulèvement eut lieu ; soixante membres de l’ordre, cernés, incendiés dans le lieu habituel de leurs séances, périrent au milieu des flammes. Pythagore avait pris la fuite ; mal reçu à Locres et à Tarente par les habitants qui voyaient en lui un dangereux réformateur, il se retira à Métaponte, où il se laissa mourir de faim dans le temple des Muses. C’était vers l’an 500 avant Jésus-Christ ; il avait par conséquent quatre-vingts ans. » Louis Humbert, Notice sur Pythagore, Poètes Moralistes de la Grèce.
« Il recommandait l’abstinence de toute viande, afin que les hommes s’accoutumassent à une manière de vivre plus commode, qu’ils se contentassent d’aliments sans apprêt, qu’ils s’accommodassent de mets qui n’eussent pas besoin de passer par le feu, et qu’ils apprissent à étancher leur soif en ne buvant que de l’eau claire. Il insistait d’autant plus sur la nécessité de sustenter le corps de cette manière, qu’elle contribuait à lui donner de la santé et à aiguiser l’esprit. Aussi ne pratiquait-il ses actes de piété qu’à Délos, devant l’autel d’Apollon le père, placé derrière l’autel des Cornes, parce qu’on n’y offrait que du froment, de l’orge, des gâteaux sans feu, et qu’on n’y immolait aucune victime, dit Aristote dans sa République de Délos. Il passe encore pour avoir été le premier qui avança que l’âme change alternativement de cercle de nécessité, et revêt différemment d’autres corps d’animaux. […] Pour lui, comme le présument quelques uns, il ne vivait que de miel, ou de rayons de miel, avec du pain, et ne goûtait d’aucun vin pendant le jour. La plupart du temps il mangeait avec son pain des légumes crus ou bouillis, et rarement des choses qui venaient de la mer. […] Il trouvait mauvais que l’on gâtât ou détruisît les arbres dans le temps de la maturité de leurs fruits, et que l’on maltraitât les animaux qui ne nuisent point aux hommes. Il inculquait la pudeur et la piété, et voulait qu’on tînt un milieu entre la joie excessive et la tristesse : qu’on évitât de trop s’engraisser le corps ; que tantôt on interrompît les voyages, et que tantôt on les reprît ; qu’on cultivât sa mémoire ; qu’on ne dît et ne fît rien dans la colère ; qu’on respectât toutes sortes de divinations ; qu’on s’exerçât à jouer de la lyre ; et qu’on aimât à chanter les louanges des dieux et des grands hommes. » Diogène Laërce. Vies et doctrines des philosophes de l'Antiquité.
La mort de Pythagore
« Pythagore eut une fin tragique. Il était chez Milon avec ses amis ordinaires, quand quelqu’un de ceux qu’il avait refusé d’admettre dans cette compagnie mit le feu à la maison. [] étant resté seul, Pythagore se trouva près d’un champ planté de fèves, à l’entrée duquel il s’arrêta, en disant : « Il vaut mieux se laisser prendre que fouler aux pieds ces légumes, et j’aime mieux périr que parler. » Ils ajoutent qu’ensuite il fut égorgé par ceux qui le poursuivaient ; que plusieurs de ses amis, au nombre d’environ quarante, périrent dans cette occasion. [...] Dicéarque dit que Pythagore mourut à Métapont, dans le temple des Muses, où il s’était réfugié, et où la faim le consuma au bout de quarante jours. Héraclide, dans son abrégé des Vies de Satyrus, prétend que Pythagore ayant enterré Phérécide dans l’ile de Délos, revint en Italie, se trouva à un grand festin d’amitié que donnait Milon de Crotone, et qu’il se rendit de là à Métapont, où, ennuyé de vivre, il finit ses jours en s’abstenant de nourriture. » Diogène Laërce. Vies et doctrines des philosophes de l'Antiquité.
Les vers dorés
« La doctrine morale de Pythagore est contenue dans une sorte de petit catéchisme poétique qu’on appelle les Vers d’Or ou les Vers Dorés. On s’accorde à reconnaître qu’ils n’ont pas été écrits par Pythagore, et on les attribue généralement à Lysis, un de ses disciples. Mais si la forme n’est pas du maître lui-même, c’est lui qui a inspiré les maximes de cette sorte de décalogue « dont aucune comparaison ne peut faire pâlir la grandeur, la pureté, la simplicité (Chaignet, op. cit.) et à ce titre on peut continuer à les désigner sous le nom de Pythagore. » Louis Humbert, Notice sur Pythagore, Poètes Moralistes de la Grèce.
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PYTHAGORE (vers 580-495 av. J.-C.) : Les mystères d'Apollon - Une vie, une œuvre [1987]
Par Claude Mettra et Christiane Mallarmé. Emission diffusée pour la première fois sur France Culture le 05.02.1987.Trois figures privilégiées symbolisent l'a...