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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

Cosmogonie hopi (les âges successifs)

Source: Mythologie(s) magasine.

 

TOPKELA ET LES PREMIERS MONDES

Le premier monde imaginé par le Grand Esprit est Tokpela. Il le crée à partir du vide, fait tonitruer les laves, tresse les vents, joue la musique de sa volonté.

Depuis l'Espace infini il apaise la tempête qu'il a provoquée.

Pour donner corps, agencer une œuvre si puissante et si dynamique, il va concevoir Sotukuani, son neveu, et cocréer avec ce jeune musicien une forme d'Être qui rassemble et répartit l'énergie dans neuf univers.

Un royaume pour Taïowa, un autre pour lui-même, sept autres pour les Temps du déploiement de la Vie.

Une fois les eaux réparties, il pacifie les puissances de l'air, crée le Mouvement et la Vie.

Taïowa est satisfait. Sotukuani sollicite une mère pour enfanter Tüwagachi, les mondes imaginés par le Grand Esprit.

Kokyang-Whuti, Femme-Araignée, est conçue, et ce qui apparaît désormais vit, se meut, s'infuse dans son énergie féminine. Sotukuani et la mère façonnent la Terre avec les quatre éléments.

Le 1er monde, ce monde prodigieux et beau n'ayant personne pour le contempler, ils créent les Jumeaux Sacrés afin de s'en occuper, le protéger et l'habiter. Avec eux naît le mythe des opposés le monde duel.

Jeune Frère va fabriquer le Chant de la Création dédié aux quatre coins de l'Univers et reçoit les humains, quatre races possédant leurs couleurs, leurs chefs et leur destin. Les humains vivent en harmonie, puis ils se désaccordent et les animaux s'éloignent, le Chant se perd. Les hommes se réfugient dans la fourmilière.

 

Sotukuani, avec fougue, fait Topka, le deuxième monde. Lorsqu'il se rend à la porte souterraine, il rappelle les promesses faites par l'être humain : de n'être pas « ceux qui prennent » et qui projettent l'ombre sur l'autre ou sur eux-mêmes, qui souillent la femme au lieu d'honorer son esprit et son corps. Comme Kokyang-Whuti, Femme-Araignée, la femme est conçue opulente, gorgée d'énergie sacrée. Le monde est verdoyant, parcouru d'animaux de toutes sortes participant à l'équilibre et à la vitalité. Ainsi les bêtes sauvages contribuent au mouvement de l'ensemble des créatures et à leur enthousiasme. Les humains vont dans les quatre directions et vivent un temps sous les auspices du Chant. Mais malgré l'abondance naturelle, certains sont enclins à accumuler : ils se servent dans le bien commun, projettent leur ombre sur l'autre, font du corps des femmes un objet de convoi- tise, de propriété. Une nouvelle émergence s'impose, seuls ceux qui connaissent encore le Chant vont être épargnés. Ils retrouvent la fourmilière tandis que les terres du monde vont geler.

 

Le troisième monde est une profusion humaine de civilisations, de technologies. Cette puissance réclame une conscience accrue, toute velléité de s'en prendre au Chant risque de détruire plus vite, plus fort que jamais. Après une période éclairée, un temps de déclin survient, le pouvoir des nuisibles s'accroît, fait régner la terreur. Ils se prennent pour des dieux, cherchent à modifier la création de Taïowa, élèvent les autres hommes comme du bétail. Sotukuani et Kokyang- Whuti ne peuvent se résigner à tout faire disparaître sans sauver ceux qui portent encore en leur être le Chant de la Création. Ils trouvent une fourmilière abandonnée, disent aux hommes de couper un roseau creux pour émerger quand les eaux se seront retirées. Les flots se déchaînent.

Kokyang-Whuti demeure avec eux sous la terre.

 

KOYAANISQATSI, LE MONDE ACTUEL

 

Le quatrième monde est le nôtre, celui de notre émergence, une ère qui commence avec cette question récurrente : saurons-nous conserver le Chant et l'honorer ?

Quand les vivres commencent à manquer, les survivants du troisième monde font remonter le roseau creux. Comme l'eau ne s'écoule pas, ils envoient en éclaireurs des oiseaux. L'un d'eux revient avec la bonne nouvelle : ce monde est achevé et

Masaw le dieu gardien de la terre nourricière, père du Maïs donne son accord pour l'émergence. En file indienne le peuple remonte par le roseau creux, en chantant.

« Ici tout est parent, dit Masaw, les animaux, les arbres, les fleurs, les oiseaux, les quatre pattes, les humains. Tout, nuage, pluie, air, ciel, eau, poissons. Enfants de Taïowa, vous pouvez communiquer par la voie de l'esprit avec le Créateur. Je vous confie cette Terre et tout ce qui vit : vous en êtes désormais les gardiens. » Les hommes contemplent ce monde dont ils ont la garde : il est plein de beauté comme les précédents mais contrasté, tissé de creux et de montagnes, de froidure et de canicule, de sécheresse et d'humidité.

[qu'ils] fassent leur ascension le moment venu dans le monde suivant, le cinquième, sans destruction. »

Cosmogonie hopi (les âges successifs)
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