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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

La JUSTICE et le CONTRAT (divinités indo-européennes)

La justice

La justice ne peut être que cosmique et divine, car elle est la force qui fait subsister l'Univers. Respecter cette force est l’enjeu d'une vie spirituelle. Dans le védisme, cet ordre universel est appelé le Rta, dans l'hindouisme, il s'agit du Dharma, personnifié sous la forme du dieu Dharmadeva.

 

 

La divinité du contrat et de la Justice

védique

Rta - Mitra (la Parole donnée, la promesse) – Aryaman (garant des mariages)

hindou

Dharmadeva (La lois de l'Univers)

aryen du Mittani

Mihitra (Mitra)

mazdéen

Mithra

kalasha

Jestak - Mahadeo (Shiva)

hittite

Hatti Istanu (« soleil du ciel »)

ossète

Uastyrdzhi

grec

Zeus Pistios – Thémis - Zeus Téléios, Zeus Gamelios (mariage)

romain

Dius Fidius

germanique

Tiwaz (Thiuz, Tyr)

scandinave

Tyr - Forseti (dieu de la justice) – Var (déesse du mariage, punit les parjures) - Syn

slave

Siebog (garant des mariages) - Prowe

chrétien slave*

Saint Jean (« fraternité et d’adoption », D. d'Istria)

serbe et dalmate

Proven, Prove

 

Le Contrat (Mithra)

Mithra transforme les gorges les plus vastes en champs fertiles. » Avesta, yesht […] C'est pourquoi il faut honorer Mithra, à haute voix et par des offrandes purifiées.

Avesta, yesht 10

Si le désir est si puissant, c'est qu'il est le fruit des passions. Des règles doivent donc pouvoir exister pour les juguler. À l'instinct reproductif et prédateur, succède alors le contrat et le mariage. De telles cérémonies, de tels engagements, se prennent alors sous l'égide d'un dieu tutélaire, qui en est alors le témoin.

Dans la mythologie aryenne il s'agit de Mithra, « l’œil du monde », une divinité solaire, donc omnisciente. Chez les Hittites, Hatti Istanu est lui aussi « l’œil du monde. » Il est le témoin de tout ce qui est fait ou dit sur la Terre. Dans la mythologie slave, le garant des mariages est Siebog. Dans la mythologie nordique, le dieu de la justice est Forseti et c'est la déesse Var qui préside aux mariages. Cette dernière punit les parjures.

« Celui qui, dans le panthéon indo-européen, tient le rôle du Mitra védique ou du Mithra avestique est le Lumineux de la Foi jurée et des contrats. Dieu de l'esprit, il exerce la fonction royale, puisqu'il est le roi de notre monde qu'il n'a pas créé. Il donne ses lois aux hommes et veille sur eux en même temps qu'il s'occupe de gérer les choses dont ils ont besoin. Il est représenté par le Zeus Pistios des Grecs, le Dius Fidius des Romains, le Thiuz germanique qui deviendra Tyr dans la mythologie Scandinave. Appelé aussi le « Lumineux père », C'est lui que nous invoquons quand nous prions « Notre Père, qui es aux cieux… » Il est également surnommé le « Partageur », ou le « Contrat ». Il est le contrat personnifié, le dieu de l'ordre et de l'harmonie, le garant de la loyauté et des serments. Il est l'ami des hommes, le très serviable. Il s'intéresse plus à ce qui est proche de la communauté humaine. Il est le dieu des formes visibles et usuelles du feu et de l'ambroisie. Par le jeu des dons et contre-dons, de l'hospitalité, des pactes et des contrats, il facilite entre les hommes les traités et les alliances. Amical et bienveillant, il est doux, progressif, rassurant. Lui appartient ce qui se casse de soi-même, ce qui se cuit à la vapeur, la boisson qui enivre, l'intelligence des choses. » L.-Ch. Prat, Mithra et le mithriacisme.

Chez les Védiques, Mitra est célébré en même temps que ses frères Varuna et Aryaman. Il est le dieu des promesses, tandis que son frère, le déva Aryaman, est spécifiquement le garant des mariages et le protecteur de la lignée des Aryens.

Associé à Ahura-Mazda en Perse, c'est naturellement à Varuna qu'est associé Mitra en Inde :

« Le déva Mitra et l'asura Varuna sont couramment accouplés comme les deux faces antithétiques et complémentaires de la Souveraineté. Mitra en incarne l'aspect juridico-sacerdotal, bienveillant, conciliant, lumineux, proche de la terre et des hommes ; Varuna incarne l'aspect magique, violent, terrible, ténébreux, invisible et lointain. Mitra et Varuna garantissent tous deux, comme dieux souverains, le Rta, c'est-à-dire l'ordre cosmique, sacré et moral. Mais Mitra, dieu « ami », règle, les problèmes à l'amiable par des contrats entre les parties et par leur bonne volonté réciproque. Il harmonise, tandis que Varuna, dieu « lieur » est le gardien statique et redoutable du Rta. Mitra incarne donc quelque chose de la négociation réfléchie, de l'équité. Il est « force délibérante » tandis que Varuna est « force agissante ». » L. Ch. Prat, Mithra et le mithriacisme.

Les premières mentions de Mithra se trouvent dans les traités diplomatiques entre l'Empire Hittite et le Royaume du Mitanni (v. -1400), deux zones géographiques où les Aryens étaient présents avant même leur entrée en Inde et en Perse. Mais c'est son hymne avestique, bien plus tardif (v. -600) qui nous fournit le plus d'informations sur lui.

« Ahura-Mazda assigna à Mithra comme demeure l'étendue de la Terre et du monde physique. Pour lui, il construit un immense et lumineux palais au sommet de la montagne sacrée du Hara, où il n'y a ni nuage, ni jour ni nuit, ni vent glacé ni chaleur ardente, ni maladie, ni cause de mort, ni souillure démoniaque. Les Amesha-Spenta vivent aussi dans ce palais, tous unis au soleil et dévoué à Mithra. Depuis le sommet du Hara, le regard de Mithra s'étend donc sur le monde physique tout entier. Au plus haut du ciel, depuis son vaste observatoire, Mithra ne dort pas mais veille sans cesse. Et lorsque le coupable ou le méchant s'apprêtent à commettre leur méfait, il attelle son char et accompagné de l'archange Sraosha et de l'ange du Feu, il lui assène de violents coups et le frappe de ses rayons. Par ailleurs, vivant dans des grottes aux sommets des montagnes de la Terre, les ministres de Mithra observent les traîtres, enregistrent les fraudes et ne manquent pas de les lui rapporter. Personne ne peut tromper Mithra, ni le chef de maison, ni le chef de quartier, ni le chef d'un village, ni le chef d'une province. Si un chef de maison, un chef de quartier, un chef d'un village ou un chef d'une province cherche à le tromper, alors Mithra sera offensé et il détruira la maison et le quartier, le village et la province. Mithra irrité et offensé, s'en ira de ces régions et ne leur offrira plus sa protection céleste. Ceux qui trahissent Mithra, même en courant ne peuvent atteindre leur but et même en chevauchant, ils n'avancent pas, de même qu'ils ne peuvent diriger leur char. La flèche que lance l'ennemi de Mithra revient en arrière, portée par le vent et même si elle touchait sa cible, elle ne la blessera pas. Implacable, Mithra, fait pénétrer la terreur dans le corps même de ceux qui veulent le tromper. » Mihr yasht, yesht 10.

À la fin du premier millénaire av. J.-C. le culte de Mithra semble subir de nombreuses variations, pour finalement investir la Méditerranée sous la forme d'un culte à mystères dont on ne sait que très peu de choses. De divinité du contrat, de la justice et de sa vengeance, Mithra devient donc une divinité solaire, mais surtout une divinité guerrière. À la suite des conquêtes en territoire perse (Arménie, expédition dans le désert d'Arabie, émissaires en Sogdiane, Bactriane et même Chine), ce culte connaîtra une véritable popularité dans les armées romaines. Pour eux, le dieu-soleil, « œil du monde », sacrificateur du Taureau de vie, annonciateur du printemps, mais aussi fils de Dieu sur Terre, est alors le moyen d'atteindre le Dieu du ciel.

 

Mithra

 

La JUSTICE et le CONTRAT (divinités indo-européennes)
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