6 Février 2022
Traduction de Harlez
Remerciement à Ahura-Mazda
Khorda Avesta, Namazi Ormazd
Adapté de la trad. Darmesteter, Une prière judéo-persane.
Prière au Créateur Ormazd, brillant et glorieux ; qui connaît tout, savant ; puissant et qui rend puissant ; qui sait pardonner et qui pardonne ; qui nous donne tout bien, nous conserve tout bien, qui écarte tout mal ;
Roi majestueux, droit et victorieux ; créateur majestueux et pur.
Je remercie le Créateur Ormazd : je le remercie en pensée, je le remercie en parole, je le remercie en action.
Merci à toi, ô Créateur, pour les bons jours qui sont venus : je te remercie pour les mauvais jours qui ne sont pas venus.
Je te remercie pour la beauté du ciel, pour la largeur de la terre, la longueur des rivières, la hauteur du soleil, les eaux qui courent, les plantes qui poussent, le soleil qui réchauffe, la lune qui éclaire, les étoiles qui sont dans le ciel, depuis la création jusqu’à ce jour et depuis ce jour jusqu’à la résurrection et la vie future.
Je te remercie, ô Créateur Ormazd : je te remercie en pensée, je te remercie en parole, je te remercie en action.
Ô Créateur, je te remercie de ce que tu m’as fait Aryen et de la bonne religion ; et de ce que tu m’as donné à présent l’intelligence et la mémoire, le cœur, la clarté de l’œil, la main, le pied, et de bons aliments et de bons vêtements et de toute chose bonne, à mon souhait.
Ô Créateur, merci à toi en pensée, en parole, en action, mille fois chaque jour, mille fois mille.
Merci à toi, ô Créateur, de ce que tu m’as fait de la race des hommes ; de ce que tu m’as fait entendant, parlant, voyant ; de ce que tu m’as créé libre et non pas esclave ; de ce que tu m’as créé homme et non pas femme ; de ce que tu m’as fait de ceux qui prient avant le repas et non de ceux qui parlent en mangeant.
Prière aussi à toi, ô Créateur, de ce que je vois cette création : le ciel élevé, le soleil qui réchauffe, la lune qui contient le germe du taureau, le feu rouge, brûlant et resplendissant ; la gloire du Roi et son riche trésor ; la terre fertile, l’eau qui va ; les plantes qui poussent, arbustes, arbres et herbes ; la femme obéissante, belle, glorieuse ; le fils populaire, haut de taille, à la langue agile, aimable, et qui fait ses prières ; les amis, les voisins, les frères, les parents, qui réjouissent le cœur ; et le plaisir des saveurs ; et une pensée qui ne désire que le bien ; et tous ces biens dont tu disposes, l’utilité, la gloire, le bien-être, au sein desquels tu me fais vivre, en ce monde du bien, par ton secours.
Que le Paradis soit leur part ! Que l’Immortalité vienne à leur âme ! Qu’ils se reposent dans le brillant Paradis ! mes père et mère, mes frères, sœurs, parents, amis, coreligionnaires, qui ont été et qui sont passés. Qu’à eux tous, le Paradis soit leur part !
Que ce monde terrestre soit leur part ! Que les bonnes œuvres de ce monde soient leur part !
Que toute chose, de pensée, de parole et d’action, soit sur la bonne route, sur la voie de Dieu !
Hymnes mazdéens
Avesta, Yasna Haptanghaiti
Ceux que nous honorons (37e yasna)
Nous honorons par ce culte Ahura-Mazda qui a créé la vache et la sainteté,
Qui a créé les eaux et les plantes pures, les astres et la terre, ainsi que toute chose.
À lui, le pouvoir souverain, la grandeur et les œuvres puissantes et glorieuses.
Nous l'honorons au-dessus de tous les autres esprits dignes d'un culte, qui décident du sort du bétail et que nous honorons sous de nombreux noms magiques.
- Ô Ahura-Mazda, esprit parfait, très saint ! -
Nous les honorons par nos corps et nos âmes.
Nous honorons aussi les âmes [Fravashis] des hommes et des femmes fidèles
Nous honorons aussi la pureté parfaite, qui est sublime, sainte et immortelle, d'une nature scintillante et renfermant chaque existence.
Nous honorons aussi le bon esprit, la bonne puissance et Vohu-khshathra [désir de justice, d'agir correctement].
Enfin, nous honorons la loi sainte [Asha, Arta, Rta], la puissance juste et la sainte Armaiti [Terre].
41e yasna
Nous honorons les sources des eaux et le cours des ondes.
Nous honorons la bifurcation des routes et leur réunion.
Nous honorons les montagnes d'où les eaux se précipitent et les lacs qui reçoivent les eaux.
Nous honorons les grains croissants, leur protecteur et leur producteur.
Nous honorons Mazda et Zarathoustra, la terre et le firmament.
Nous honorons le vent au choc violent, créé par Mazda.
Nous honorons l'axe de l'Univers, qui est la montagne Hara et son sommet le pic du Taera.
Nous honorons la Terre et toutes ses richesses.
Nous honorons la justice [Vohu-Manah] et les âmes des justes.
Nous honorons l'âme pure qui se tient au milieu du divin océan, que nous honorons aussi.
Nous honorons la plante sacrée du homa, qui écarte la mort et possède des reflets dorés et de larges branches. Poussant en altitude, elle fait prospérer les mondes.
Nous honorons l'écoulement des eaux et le vol des oiseaux.
Nous honorons le retour des prêtres, qui s'en reviennent après avoir propagé la sainteté dans les contrées lointaines.
Nous honorons tous les Amesha-Spenta [Esprits Saints].
La profession de foi mazdéenne (35e yasna)
Par amour de la sainteté, par amour de la sainte loi mazdéenne, nous honorons Ahura-Mazda, chef pur du monde pur. Nous honorons les Amesha-Spenta, maîtres bons et sages. Nous honorons toute la création de l'esprit pur, qu'elle soit de nature céleste ou terrestre.
Nous sommes les apologues des bonnes pensées, des saintes paroles et des bonnes actions, qui, ici ou ailleurs, ont été faites ou se feront encore. Nous sommes les imitateurs de tout ce qui se fait de bien. Ce que nous préférons, ô Mazda, c'est tout ce qui est bon et beau. L'objet de nos pensées, de nos paroles ou de nos actions, c'est la perfection des œuvres humaines se rapportant aux deux mondes.
À travers nos bonnes actions, nous exprimons un vœu : que nos troupeaux soient en sécurité et que leur pâture soit abondante. Et que tout ceci soit offert à celui qui étudie la loi, comme à celui qui ne l'étudie point, et en faveur du puissant comme du faible.
La puissance t'appartient, maître bon et suprême. C'est pourquoi nous t'adressons des dons, des offrandes et des sacrifices.
Tout ce qu'un homme ou une femme sait, avec certitude, être bon, qu'il le fasse et l'enseigne à d'autres, qui très certainement mettront en pratique ce qui doit l'être. Nous devons prendre garde au respect du culte et de l'honneur d'Ahura-Mazda, ainsi qu'au foin de nos troupeaux. [...]
Ahura-Mazda, tu es l'auditeur et l'interprète. Par la sainteté, le bon esprit et la bonne puissance, tes louanges sont au-dessus de toute louange. Tes paroles sont au-dessus de toute parole. Ton culte est au-dessus de tout autre culte.
Pour vivre épanouis (40e yasna)
Sur ces offrandes, Ahura-Mazda, répand la grandeur et l'abondance.
Par cette offrande qui t'est faite, ô chef des intelligences, par ce qui est déposé sur ton autel en vertu des lois, donne-moi, en plénitude, cette récompense qui me revient.
Donne-moi cette récompense afin qu'elle nous complète pour ce monde et pour le monde céleste et afin que nous nous attachions à toi et à la sainteté, pour tous les siècles à venir.
Donne-nous, ô Ahura-Mazda, des hommes justes, avides de pureté, prompts, laborieux, qui soient une source de force persistante, donne-nous des compagnons puissants, qui nous soient fidèles et nous apportent le bonheur.
Qu'il nous soit aussi donné un chef, une domesticité et des compagnons qui nous aident et nous servent.
Ô Ahura-Mazda, faits aussi que nous soyons justes et fidèles aux sacrifices et aux offrandes.
Pour obtenir les dons terrestres et célestes (41e yasna)
Ces hommages de louange et de respect, nous les offrons.
Nous les présentons, à Ahura-Mazda et à Asha Vahista, nous les proclamons.
Afin que nous parvenions pour l'éternité à ton heureux royaume, ô Ahura-Mazda, toi qui es pour nous tous, hommes comme femmes, un souverain parfait.
Maître des deux mondes, tu as constitué les êtres d'une manière parfaite, et par nos dons, nous te rendons régulateur souverain de toute chose, abondant en tous biens, digne d'honneur, ami de la sainteté.
Mais toi, en retour, sois pour nous la vie et le soutien du corps pour les deux mondes.
Ô toi qui as constitué les êtres de la manière la plus parfaite, faits que nous méritions tes récompenses, et fais-nous triompher, ô Ahura-Mazda !
Fais-nous désirer une longue vie passée dans ton bon plaisir !
Grâce à toi, fais-nous puissants ! Rends-nous durablement heureux, ô Ahura, sois notre salut ; ô toi qui es l'assembleur parfait des êtres !
Ô Ahura-Mazda, nous avons recours à toi en chantant tes louanges et en répétant les hymnes qui te sont consacrés. En toi nous nous complaisons et c'est à toi que nous nous donnons.
Cette récompense que tu as promise et qui selon ta loi nous est destinée, ô Ahura-Mazda, donne-la-nous en ce monde et dans le monde céleste, afin que nous arrivions à ton royaume, et à celui d'Asha pour l'éternité.
Aux esprits des troupeaux et des hommes (39e yasna)
Honorons l'âme du taureau et son créateur,
Et aussi nos âmes et celles de nos bêtes, qui œuvrent à nous conserver la vie,
Nous honorons les âmes par qui les animaux existent et qui existent pour eux
Nous honorons les âmes des animaux sauvages rapides,
Nous honorons les âmes des hommes et des femmes justes
Dont les natures pures triomphent, triompheront ou ont jamais triomphé,
Et ce quel que soit le lieu où ils sont nés,
Nous honorons les saints et les saintes, immortels, toujours vivants, toujours grandissants,
Tous ceux et celles qui restent attachés au bon esprit.
Tu as pensé, ô Ahura-Mazda, puis tu as dit, et tu as établi, créant tout ce qui est bon,
C'est pour cela que nous te faisons des offrandes, que nous te présentons ces sacrifices.
Nous te vénérons, nous dirigeons nos désirs vers toi, ô Ahura-Mazda !
Parce que nous appartenons au monde du bien et de la sainte pureté.
Pour obtenir la puissance juste, et la sainte sagesse,
Nous avons recours à toi, ô Ahura-Mazda !
Les 101 noms sacrés d'Ahura-Mazda
Ces 101 noms sont invoqués lors de la cérémonie du Baj, durant laquelle sont chantés les yasnas.
1. Yaz [esprit céleste digne d'adoration]
2. Tout puissant
3. Sachant tout
4. Maître de tout
5. Sans commencement
6. Sans fin
7. Origine de la création
8. Fin de toute chose
9. Cause première
10. L’exalté [le plus haut, le plus noble]
11. Le plus pur des purs
12. Le détaché de toute chose
13. Le connecté à toute chose
14. L’inatteignable
15. Celui qui peut rejoindre tout le monde
16. Le plus juste [le meilleur, le plus honnête]
17. Le souteneur de tout ce qui est
18. Celui qui est au-delà des causes
19. Raison souveraine
20. Celui qui va de l'avant
21. Toujours prolifique
22. pourvoyeur équitable
23. Nourricier
24. Protecteur du monde
25. Jamais changeant
26. Sans forme
27. Le plus ferme des intraitables
28. Seigneur Invisible
29. Omniscient
30. Complétude
31. Digne de profonds remerciements
32. Bienveillance pénétrante
33. Sainte Lumière pénétrante
34. Destructeur de la douleur
35. Au-delà de l'affliction
36. Immortel
37, Pourvoyeur des saints désirs
38. Créateur de sainteté
39. Juge compatissant
40. Pourvoyeur généreux
41. Pourvoyeur abondant
42. Imperturbable
43. Le plus libre des libres [sans inquiétude]
44. Délivré du Mal
45. Qui ne trompe jamais
46. Qui n'ait jamais trompé
47. Sans pareil
48. Maître du désir
49. Maître et gestionnaire des désirs
50. Âme suprême
51. Qui n'oublie pas
52, Qui tient de justes comptes
53, Qui sait toute chose
54, Sans peur
55, Sans douleur
56. Le plus élevé
57. Toujours le même
58. Invisible créateur de l'Univers
59. Créateur des créations les plus invisibles
60. Caché dans l'esprit
61. transformateur du feu en air
62. Transformateur du feu en eau
63. Transformateur de l'air en feu
64. Transformateur de l'air en eau
65. Transformateur de l'air en Terre
66. Transformateur suprême de l'air en vent
67. Suprême transformateur du feu en étincelles divines
68. Qui étend l'air partout
69. Créateur des eaux qui donnent la vie
70. Transformateur de la poussière en feu
71. Transformateur de la poussière en air
72. Transformateur de la poussière en eau
73. Maître des martres artisans.
74. Réalisateur des désirs
75. Créateur de l'humanité et de ses actions
76. Créateur de toute chose humaine ou animale
77. Créateur des quatre éléments
78. Créateur des planètes et des autres mondes [étoiles]
79. Jamais en doute
80. Sans âge
81. Toujours éveillé
82. Toujours en alerte
83. Toujours protecteur
84. Se souvenant de ce que font les hommes
85. Victorieux
86. Maître de l'univers
87. Maître de sagesse
88. Protecteur de la création
89. Renouveleur de la création
90. Embrassant toute sa création
91. Pourvoyeur de toute chose
92. Infiniment patient
93. Maître de l'existence
94. Pardonneur des péchés
95. Créateur divin
96. Rayonnant de gloire
97. Auréolé de lumière
98. Maître de la justice
99. Maîtres des justes récompenses
100. Libérateur
101. Réveilleur du printemps éternel
Hymne à Mithra
Extraits du Mihr Yesht, 10e yesht de l'Avesta
Mithra, création d'Ahura-Mazda
Lorsque Ahura-Mazda créa Mithra, l'incarnation divine de la Promesse, il le fit aussi vénérable et aussi digne de louange que lui-même. Pour lui, il célébra un rituel au plus haut du ciel, dans son domaine divin du Garonmana. Il fit de lui le soutien et le gérant de la prospérité de tous les êtres terrestres. C'est pour cela qu'il le créa avec mille oreilles et dix mille yeux, afin qu'il garde avec vigilance mes créatures.
Ahura-Mazda demanda ensuite à Rashnu, l'ange de la justice, de créer sur Terre la famille et les foyers, afin d'établir les liens d'une société durable. Puis il fit de Mithra le gardien de ces maisons, le protecteur des hommes honnêtes et le soutien des hommes qui ne fautent point. C'est grâce à Mithra que Rashnu fonda la société parfaite, et c'est sur ce fondement que les premiers hommes qui ont cherché à tromper Mithra se sont brisé.
Pour célébrer sa naissance, Homa, le divin sacrificateur, chanta et sa voix s'éleva jusqu'aux astres, parcourut la terre et se répandit sur les sept continents. Pour le remercier de l'avoir si bien honoré, Mithra prit Homa et le travailla dans un mortier émaillé d'étoiles, d'où est sorti le tout premier jus du nectar d'immortalité. Puis le soleil honora Mithra.
Ahura-Mazda assigna à Mithra comme demeure l'étendue de la Terre et du monde physique. Pour lui, il construit un immense et lumineux palais au sommet de la montagne sacré du Hara, où il n'y a ni nuage, ni jour ni nuit, ni vent glacé ni chaleur ardente, ni maladie, ni cause de mort, ni souillure démoniaque. Les Amesha-Spenta vivent aussi dans ce palais, tous unis au soleil et dévoué à Mithra.
Depuis le sommet du Hara, le regard de Mithra s'étend donc sur le monde physique tout entier. Au plus haut du ciel, depuis son vaste observatoire, Mithra ne dort pas mais veille sans cesse. Et lorsque le coupable ou le méchant s'apprête à commettre leur méfait, il attelle son char et accompagné de l'archange Sraosha et de l'ange du Feu, il lui assène de violents coups et le frappe de ses rayons. Par ailleurs, vivant dans des grottes aux sommets des montagnes de la Terre, les ministres de Mithra observent les traîtres, enregistrent les fraudes et ne manquent pas de les lui rapporter.
Personne ne peut tromper Mithra, ni le chef de maison, ni le chef de quartier, ni le chef d'un village, ni le chef d'une province. Si un chef de maison, un chef de quartier, un chef d'un village ou un chef d'une province cherche à le tromper, alors Mithra sera offensé et il détruira la maison et le quartier, le village et la province. Mithra irrité et offensé, s'en ira de ces régions et ne leur offrira plus sa protection céleste. Ceux qui trahissent Mithra, même en courant ne peuvent atteindre leur but et même en chevauchant, ils n'avancent pas, de même qu'ils ne peuvent diriger leur char. La flèche que lance l'ennemi de Mithra revient en arrière, portée par le vent et même si elle touchait sa cible, elle ne la blessera pas. Implacable, Mithra, fait pénétrer la terreur dans le corps même de ceux qui veulent le tromper.
Le cortège solaire
Marchant devant le soleil immortel et ses chevaux rapides, les bras levés, glorieux, Mithra s'avance depuis le Garonmana [Paradis] vers le pays des Aryens.
Il dépasse alors la cime de la montagne sacrée du Hara, porté par un char éclatant de beauté et tiré par quatre chevaux blancs nourris de célestes aliments, ce qui les rend immortels. Leurs sabots avant sont recouverts d'or, ceux de leurs pattes arrière sont en argent.
Ces quatre chevaux sont attelés au timon par une solide cheville de métal.
Sur la droite de Mithra, marche le juge céleste Rashnu et l'archange Sraosha, l'ange du soir, celui qui écoute les prières et bénit les champs et le bétail.
Sur sa gauche s'avance la Sagesse, vêtue de blanc et portant des offrandes.
Après eux vient la puissante Malédiction de l'esprit, sous la forme d'un sanglier gras et fort aux dents aiguisées et aux défenses acérées, aux jambes de fer, aux pieds de fer, aux défenses de fer, à la queue de fer et aux mâchoires de fer.
Ce sanglier en colère, capable de fondre sur son adversaire pour le tuer d'un seul coup et qui ne lâche pas sa victime avant de lui avoir tout à fait broyé les os de la colonne vertébrale, n'est autre qu'un avatar de Verethraghna, la plus puissante des créatures célestes.
Cet enragé cochon céleste, après avoir triomphé de ses ennemis, répand sur Terre leurs os, leurs cheveux, leurs têtes et le sang des mortels qui se rebellaient contre Mithra, ouvrant ainsi la voie à sa procession.
L'armée de Mithra
À la suite du sanglier céleste, s'avancent le Feu, la sainte Puissance, puis les eaux, les plantes et tout un cortège de saints devenus anges gardiens après leur mort.
La grande et noble Ashi-Vanuhi, déesse pourvoyeuse des récompenses, tient les rênes du char de Mithra et c'est la loi mazdéenne qui lui ouvre la route.
Des chevaux célestes d'un fauve éclatant le tirent.
Ce cortège céleste est suivi par la Majesté et la Victoire, deux autres des créations d'Ahura-Mazda qui l'entourent en formant une auréole.
Devant un tel cortège, tremblent les démons du monde invisible et les hommes corrompus.
Pour la garde du char de Mithra se dressent un millier de flèches en os, lesquelles sont armées sur des arcs dont les cordes sont des nerfs de bœuf.
Autour de Mithra, se dressent mille autres flèches à la pointe en or, au fût en fer, à l'encoche en ivoire et dotés de plumes d'aigle, mais aussi mille lances acérées comme des couteaux, mille poignards de bronze, aux deux côtés élimés, mille épées à double tranchant, mille gourdins en fer.
Toutes ces armes, c'est par la force de la pensée que Mithra les envoie sur la tête des démons et il n'existe aucune cible qui soit assez lointaine pour que les flèches de Mithra ne les atteignent, ni aucun guerrier qui soit assez habile pour les éviter.
La massue en or est l'arme favorite de Mithra, car c'est la plus puissante et la plus victorieuse entre toutes. Il l'arbore levée bien haut au-dessus de l'humanité : brillante, facile à manier et dotée de cent poignées et d'autant de pointes acérées, c'est cette divine massue qui tombe avec violence et écrase les hommes.
Les bras de Mithra peuvent tout attendre, ce qui est à l'orient de l'Indus comme ce qui est au plus lointain de l'Occident, ainsi que tout ce qui suit le cours des fleuves et vit aux extrémités de la Terre.
C'est sur ce char que Mithra parcourt les sept continents et qu'il s'avance, en maître des régions, depuis l'extrémité orientale de la vaste Terre. Angra-Mainyu, ainsi que tous les démons de l'Univers et tous les vicieux de la Terre tremblent alors de peur sur son passage.
Si quelque part Mithra se sent honorer à sa juste valeur, il transforme les gorges les plus vastes en champs fertiles, où il gouvernera à son gré les troupeaux et les hommes qui lui appartiennent.
Portant un casque d'argent, une cuirasse d'or, armé d'une épée, en puissant et rapide guerrier, en chef de clan, s'avance puissamment, amenant avec lui les maladies qui dévasteront les pays qui lui sont rebelles. Mithra fixe le monde de son regard étincelant et demande :
« Qui m'honore, qui veut me nuire ?
Qui m'honore d'un culte, et qui pense ce culte coupable ?
Moi qui en suis le pouvoir, à qui accorderai-je la richesse et l'éclat ?
À qui apporterai-je la santé du corps ?
À qui accorderai-je une abondance de biens éclatants ? Pour qui ferai-je naître une descendance ?
À qui donnerai-je la force, des armes fracassantes et de nombreuses armées ?
À quel vaillant souverain qui frappe sans être frappé et qui tient fermement à l'exécution des châtiments imposés pour des fautes, donnerai-je la puissance ?
À qui, moi qui le peux, donnerai-je la maladie et la mort, et la sombre déchéance ?
De qui détruirai-je d'un seul coup la descendance ?
À qui enlèverai-je, sans qu'il s'en aperçoive, la force, les armes et les nombreuses armées ? »
C'est à lui que s'adressent les sacrifices des chefs des clans qui guerroient pour disputer la souveraineté de la Terre aux armées barbares, car Mithra rend vainqueur les commandants qui l'invoquent en premier et avec une sincère dévotion.
C'est pourquoi les guerriers de char sacrifient sur le dos de leurs chevaux en lui demandant la vigueur pour leurs équipages et la santé pour les corps.
« Ô Mithra, chantent-ils, garde un œil sur nos ennemis, afin que nous puissions mieux les exterminer.
Enlève la vigueur à leurs bras, la force à leurs pieds, la lumière à leurs yeux et l'ouïe à leurs oreilles.
Ni les flèches ni les lances ne peuvent atteindre celui que tu viens secourir.
Donne-nous l'abondance, la force, la victoire, le bien-être, la santé, la gloire, l'habileté, la mesure, la sainte intelligence, la victoire par la justice, la suprématie qui permet de triompher de tout et qui trouve son origine dans la pureté parfaite, et le goût pour l'étude de la loi sainte.
Fais-nous triompher des démons et de nos ennemis. Venez à notre secours, divins maîtres Mithra et Ahura, tandis que les glaives sortent en sifflant de leurs fourreaux, que les crinières des chevaux s'agitent, que les épées se heurtent et que les cordes des arcs lancent leurs flèches. »
Par de telles prières, le souverain d'un pays, les mains levées vers le ciel, appelle à son secours, ainsi que le font les chefs de tribu, les chefs de clan, les époux unis, mais aussi le pauvre qui pratique la doctrine sainte et qui est privé de ses droits.
C'est alors que son divin cortège arrive au-dessus des contrées ennemies et que Mithra lance sa massue sur leurs habitants et leurs troupeaux de chevaux : et tous s'enfuient en tremblant.
C'est Mithra qui motive les guerriers, forme les armées et les fait marcher vers la bataille. Alors, au milieu d'eux, il se tient dans la bataille brisant les rangs ennemis et déroutant les armées barbares, répandant en elles la désolation et la terreur, arrachant les têtes des traîtres et les jetant dans le lointain.
Quant aux maisons auxquelles appartiennent ces traîtres, elles deviennent funestes et sont dès lors privées d'une descendance.
Lorsque Mithra rencontre ses adversaires, leurs flèches, même agrémentées de plumes d'aigle et lancées par une corde tendue, ne percent que l'air.
Leurs glaives, leurs massues, prêts à retomber, ne frappent que l'air.
Devant lui, le génie du Mal Angra-Mainyu fuit en tremblant, Aeshma le monstre efféminé s'enfuit lui aussi, de même que Bushyansta, le démon de la paresse.
Devant lui fuient tous les démons du monde invisible, tous les pervers qui se livrent à l'impudicité.
Mithra est le mal et le bien des nations, car il est celui qui décide de la tranquillité ou du chaos d'un pays.
La nation qui lui ment, il rend oblique les sentiers droits, détruits ses dynasties, lui confisque la victoire et le laisse sans défense, livré aux guerriers exterminateurs.
Cependant, lorsqu'il est honnête avec lui, Mithra délivre l'homme de l'oppression et le sauve de toute perdition.
C'est lui qui soutient les colonnes des palais et les rend inébranlables.
Dans les foyers où on l'honore, il procure hommes et bestiaux, mais au contraire il détruit les maisons qui l'offensent.
Il rend les maisons glorieuses grâce à leurs femmes, et belles par les tapis qui y sont étendus, par les coussins qui y sont déposés.
Il rend glorieuse la demeure de celui qui, fidèle à la loi, lui rend un culte en lui offrant des offrandes et en célébrant son nom.
Le fidèle qui le fraude est aussi nuisible qu'une centaine de mécréants, et le pervers qui lui ment fait périr toute sa nation avec lui.
Ainsi, ne romps jamais une promesse, ni celle que tu as conclue avec un méchant, ni celle que tu as conclue avec un juste qui suit la loi.
Car chacun, bon comme méchant, doit fidélité à une promesse.
C'est pour cela que Mithra donne des chevaux rapides à ceux qui ne le fraudent pas, de même que le Feu rend leur chemin parfaitement droit, et que leurs anges gardiens leur garantissent une descendance.
C'est pourquoi il faut honorer Mithra, à haute voix et par des offrandes purifiées, l’éclatant et majestueux Mithra, qui règne sur les campagnes et en qui réside le bonheur des pays aryens.
Qu'il vienne pour nous secourir, qu'il vienne pour nous donner la prospérité, qu'il vienne pour nous donner la joie, qu'il vienne pour effacer nos fautes, qu'il vienne pour nous guérir, qu'il vienne pour nous donner la victoire ; qu'il vienne pour notre bien-être ; qu'il vienne pour nous purifier, lui, le puissant, l'impétueux génie qui règne au loin sur les campagnes et que l'on ne peut tromper dans le monde visible.
Hymne à la Lune
Avesta, 7e yesht.
Honneur à Ahura-Mazda ! Honneur aux Amesha-Spenta !
Honneur à la lune qui contient le germe des troupeaux !
Honneur à la lune lorsqu'elle est regardée ! Honorons-la, en la contemplant !
Combien de jours la lune croît-elle ? Combien de jours décroît-elle ? Elle croît quinze jours et en décroît quinze.
Ses croissances sont aussi grandes que ses décroissances et ses décroissances que ses croissances.
Nous honorons la lune qui contient le germe des troupeaux, et qui est le maître saint du monde pur.
C'est pourquoi je veux contempler la lune, je veux lui rendre hommage ; je veux contempler sa brillance et ainsi lui rendre hommage.
Les Amesha-Spenta se tiennent près d'elle, et soutiennent son éclat majestueux ; les Amesha-Spenta sont là et distribuent sa lueur éclatante sur toute la terre créée par Mazda.
Lorsque la lune éclaire sa lumière, il pleut de cet astre des plantes aux couleurs dorées, afin qu'elles croissent de terre en leur temps, que ce soit aux nouvelles lunes, aux pleines lunes ou aux lunaisons intermédiaires.
Nous honorons donc la nouvelle lune, maître pur du monde pur.
Nous honorons aussi la pleine lune, maître pur du monde pur.
Nous honorons enfin les lunaisons intermédiaires, chefs purs du monde pur.
J'honore la lune qui contient le germe du bétail, être divin, brillant, majestueux, répandant les eaux et la lumière, se mouvant puissant, source de richesse, salvateur, favorables aux êtres, véritable génie qui développe la verdure, répand les biens et guérit les malheurs.
J'honore son éclat et sa majesté par des chants de louange, car elle contient le germe du taureau.
Nous honorons la lune, maître pur du monde pur, avec le Homa et le Baresma.
Je voue culte, honneur, force, vigueur à la lune qui contient le germe du bétail, au taureau créé seul, au taureau des diverses espèces.
Hymne mazdéen au feu sacré
Avesta, 62e yasna.
Hymne adressé au soleil levant
Je te consacre le sacrifice, les louanges, l'offrande, les prières et les hommages, l'offrande de paroles de dévouement, à toi, ô feu, fils d'Ahura-Mazda !
Tu es digne d'hommage et de louange. Sois honoré, sois loué dans les demeures des mortels.
Bonheur soit à l'homme qui t'offre avec persévérance des sacrifices,
Tenant à la main le bâton sacré [Baresma], la tasse et le mortier.
Sois toujours pourvu du bois conforme à la règle, des bons parfums, faits tes libations conformément aux règles.
Aie toujours un entretien complet, un entretien conforme aux rites, ô feu, fils d'Ahura-Mazda !
Sois constamment allumé dans cette demeure ; sois constamment brillant dans cette demeure. Élève ta flamme dans cette demeure ;
Pendant la longue durée du temps, jusqu'à la brillante restauration de toutes choses, au moment de la puissante restauration du monde.
Donne-moi, ô feu fils d'Ahura-Mazda,
Un prompt éclat, une prompte nourriture, des moyens de vivre.
Donne-moi l'éclat, l'abondance, la nourriture, les moyens de vivre.
Donne-moi la sagesse et la prospérité.
Facilite mon élocution.
Donne à mon âme, clairvoyance et intelligence, et une gloire toujours croissante.
Donne-moi l'intrépidité et le viril courage,
Donne-moi aussi :
Des pieds toujours dressés (pour la marche), l'absence de sommeil pour un tiers des nuits, la promptitude de la marche, la vigilance,
Une descendance qui se développe, reste proche et soigne les sillons ; une descendance sage, bien faite, bienfaisante, aux œuvres saintes ;
Une descendance riche en hommes qui délivrent leurs pères des peines de l'autre vie et qui fasse prospérer ma maison, mon bourg, ma tribu, ma province, mon pays.
Faits, ô feu, que je parvienne à une récompense excellente, à une bonne renommée, à un état durable de bonheur parfait pour mon âme.
Le feu, fils d'Ahura-Mazda, adresse cette demande à tous ceux pour qui il brûle nuit et jour.
De tous, le feu désire une offrande pure, une offrande de bénédiction, une offrande de dévouement.
De tous ceux qui passent près de lui, le feu d'Ahura-Mazda regarde les mains.
Nous honorons donc le feu sacré, rapide, guerrier.
Si nous ajoutons dans le brasier du bois d'une essence sacrée, alors le feu d'Ahura, satisfait, nous bénira en abondance, en disant :
« Puisse-t-il échoir en partage un troupeau de bœufs et un grand nombre d'hommes !
Puisse-t-il t'être donné un esprit et une âme agissant bien !
Vis l'âme heureuse et tous les jours que tu vivras ! »
Telles sont donc les paroles de bénédiction que le feu adresse à celui qui lui apporte du bois sec purifié et propre à brûler.
Hymne en l'honneur de Verethraghna
Avesta, Bahram yesht, 14e yesht.
Constamment sur les contrées aryennes s’abattaient à cette époque de violentes calamités ainsi que de très nombreuses et féroces armées.
Nos guerriers périssaient en grand nombre. C'est alors que Verethragna prononça ces paroles :
« Que tout cela cesse ! Puisque les dévas sont violents, et que leurs adorateurs répandent le sang et exercent de nombreuses violences, l'âme du taureau créé par le créateur ne doit plus être l'objet de culte ou d'hommages de la part des hommes ! À cause des dévas et de leurs partisans, le mauvais bois s'est enflammé. À présent les violents dévas et les hommes qui les adorent, lancent l'attaque, faisant entrer dans le combat le gros de leurs troupes : que celui qui frappe tombe et ne frappe plus, que celui qui tue tombe et ne tue plus. Puisqu'ils s'obstinent à se tenir écarté de la vraie doctrine, qu'un génie détourne leurs regards ! »
Verethragna frappe les ennemis en rang pour combattre et plein d'ardeur, il couvre leurs yeux d'un voile, il enlève l'ouïe à leurs oreilles, il ne soutient plus leurs pieds.
Nous honorons Verethragna car il forme les rangs des armées, puis les brise, les disperse, les réunit encore et fait s'entrechoquer avec violence les rangs des dévas et des hommes, des démons et démones, des princes et des prêtres.
Nous honorons Verethraghna, la source de virilité, le distributeur de la mort, le destructeur, car il est aussi celui qui opère le renouvellement.
C'est à lui que sacrifia le pur Zarathoustra, que Verethraghna rendit fort, sain et heureux. Il lui donna le pouvoir de la carpe, qui voit clair même dans l'eau trouble, du cheval qui peut apercevoir une paille dans la plus sombre des nuits, et du vautour qui depuis le plus haut du ciel aperçoit le moindre bout de viande.
Nous honorons Verethraghna.
Qu'il fasse resplendir notre demeure, qu'il fasse sur elle descendre l'immense oiseau divin, comme les nuages gonflés d'eau s'abattent sur les montagnes.
« Ahura-Mazda, esprit très saint, quand doit-on invoquer le nom de Verethraghna et quand doit être faite sa louange ? Comment lui sacrifier en conformité avec la sainte loi »
Il faut mener les rituels à Verethraghna lorsque les armées s'entrechoquent, afin que les justes ne soient pas blessés par les pointes des méchants et pour que Verethraghna passe à son aise entre les rangs des armées, en semant la désolation parmi ses ennemis.
Là où a été invoqué la première fois Verethraghna, là sera la victoire.
Avant les combats, tout en jetant dans le vent les plumes sacrées qui s’envoleront vers les deux armées, il faut que les prêtres récitent ce mantra magique :
« Je bénis la Force et Verethraghna, les deux maîtres, les deux défenseurs, les deux soutiens, qui tous deux écrasent, qui tous deux écartent, qui tous deux mettent en fuite, qui tous deux arrachent, qui tous deux effacent. »
Zarathoustra, ne fais connaître ce mantra à personne d'autre qu'au père, au fils ou au frère né du même sein ou au prêtre de famille.
Voilà des paroles qui seront pour toi puissantes et de ferme soutien.
Elles t'assureront la victoire comme la guérison.
Ce sont ces paroles qui purifieront la tête criminelle et feront siffler la flèche lancée depuis l'arrière et scintiller l'arme levée pour frapper.
Si les hommes honorent Verethraghna, qu'ils lui offrent ce qu'il y a de meilleur à offrir pour les sacrifices et qu'ils lui envoient les plus belles louanges.
Ainsi, sur les contrées aryennes ne fonderont ni armées, ni maux qui puissent entraver son bien-être, ni lèpre, ni sortilège, ni char, ni bannière ennemie.
Que depuis toutes les contrées aryennes lui sont portées des offrandes.
Que vers lui s'étende la baguette sacrée du rituel.
Qu'on rôtisse pour lui la tête d'un bovin, pourvu que la tête de l'animal sacrifié soit de la même couleur, ou d'une couleur ressemblant à celle du homa, c’est-à-dire blanche ou jaune.
Cette nourriture sacrée, qui ne devra être consommée ni par les criminels, ni par les femmes de mauvaise vie, devra aussi être tenue à l'écart des mazdéens qui désolent le monde en combattant la loi ma loi et la tienne.
De toute manière, si un criminel, une femme de mauvaise vie, un mauvais mazdéen ou un adversaire de notre loi prend part à ce sacrifice, alors Verethraghna ne le soignera pas.
Verethraghna apparut alors à Zarathoustra une première fois.
S'avançant vers lui sous la forme du vent puissant, il lui apportait la splendeur et la majesté, la guérison et la force.
Scintillant d'une aura divine, il dit lui alors :
« Ma force est la plus puissante, mes victoires sont les plus nombreuses, mon éclat est le plus vif, ma générosité la plus grande, mon utilité absolument essentielle, et je suis le remède le plus efficace. Pourtant, c'est bien moi qui détruirais la nuisance de tous ceux qui nuisent, qu'ils soient démons, sectateurs des démons, hommes et soldats des légions d'Angra Mainyu, sorciers ou sorcières, dirigeant ou gouverneurs corrompus. »
Verethraghna apparut à Zarathoustra une seconde fois. Il s'avança vers lui sous la forme d'un beau taureau virile aux oreilles d'or et aux sabots d'or.
Debout sur de tels sabots, ce grand et bel animal représentait la force bien contenue et bien faite.
Verethraghna apparut à Zarathoustra une troisième fois.
Cette fois-ci, il s'avança vers lui sous la forme d'un beau cheval blanc luminescent, aux oreilles d'or, aux poils et à la crinière dorés, sur le front duquel reposait la force bien contenue et bien faite.
Verethraghna apparut à Zarathoustra une quatrième fois.
Cette fois-ci, il s'avança vers lui sous la forme d'un chameau.
Cet animal était mordeur et se débattait avec force, alors qu'il était revêtu d'un vaste caparaçon.
Bien domestiqué et agissait en familier, il désirait avant tout se trouver au milieu des femelles et répandre par sa présence la force et l'adresse parmi les mâles.
Cependant les femelles étaient gardées au mieux, protégées par un autre chameau, grand et puissant, aux bosses vigoureuses, au long poil, à l’œil vif et qui avait la tête auréolée d'une aura brillante.
Malgré tout, au cœur de la nuit, les femelles entendirent les appels de Verethraghna, lequel se tenait debout dans l'obscurité, en alerte, tel un chef, un maître et un roi.
Verethraghna apparut à Zarathoustra une cinquième fois.
Cette fois-ci, il s'avança vers lui sous la forme d'un sanglier chargeant son ennemi.
Il avait les dents aiguisées, les sabots pointus et tandis qu'il allait, gros et gras, colérique et belliqueux, un seul de ses coups était fatal.
Verethraghna apparut à Zarathoustra une sixième fois.
Cette fois-ci, il s'avança vers lui sous la forme d'un bel adolescent de quinze ans, lumineux, à l’œil vif, et au talon mince.
Verethraghna apparut alors à Zarathoustra pour la septième fois, sous la forme de l'oiseau Varagna, le plus rapide des oiseaux, le plus léger de tous les êtres, capable d'aller où même le meilleur des attelages ne va pas.
Plein de joie, désirant que la nuit soit sans ténèbres et la première faible lueur du jour, brillante comme l'aurore, il arrive aux premiers rayons de l'aurore qui se lève.
Il frôle les flancs des collines, les sommets des montagnes, les gorges des vallées, les têtes des arbres, désirant faire entendre la voix des oiseaux.
Ahura-Mazda dit alors à Zarathoustra :
« Si tu es accablé par les imprécations, par les malédictions tes nombreux ennemis, procure-toi, ô saint Zarathoustra, une plume de Varagna l'oiseau de paix. Tu t'en frotteras ensuite le corps, et ainsi tu conjureras ton adversaire. Sache que la Terre qui nous porte n'est autre que le corps de ce rapide oiseau, dont tu devras prélever la plume. Sache aussi que l'ensemble des plumes de tous les oiseaux du monde assure le secours de cet oiseau suprême. Un homme en possession de la véritable puissance, ne le frappera pas, ne le repoussera pas, mais il lui fera de nombreux et riches hommages. Même le roi des oppresseurs, même le champion des criminels, même le plus fatal des tueurs de héros, aussi malfaisants soient-ils, ne peuvent même pas lui porter leurs coups… Et quand bien même ils réussissaient à en placer ne serait-ce qu'un seul, l'oiseau causera aussitôt leur perte. Ainsi, tous les héros craignent pour l'oiseau comme pour leur propre vie, et tous les méchants en craignent la force et la victorieuse puissance, car cet oiseau est l'intelligence établie dans le corps pour diriger ce corps. C'est cet oiseau que doivent implorer les chefs ainsi que leurs alliés et les hommes de bonne renommée. »
Verethraghna apparut à Zarathoustra une huitième fois. Cette fois-ci, il s'avança vers lui sous la forme d'un beau bélier sauvage aux cornes abaissées.
Verethraghna apparut à Zarathoustra une neuvième fois.
Cette fois-ci, il s'avança vers lui sous la forme d'un magnifique cerf aux cornes pointues.
Verethraghna apparut à Zarathoustra une dixième fois.
Cette fois-ci, il s'avança vers lui sous la forme d'un bel homme qui tenait un glaive à poignée d'or finement décoré et qui était revêtu de toute sorte de parures.
Il venait apporter à l'humanité la juste lumière, celle qui fut créée par Ahura-Mazda, mais la guérison et la force.
Ossuaire Mulla Kurgan, deux prêtres mazdéens, Samarcande State Museum of History, Art and Architecture
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