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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

Le YAJNA (concept indien)

Extrait de Harivamsa, traduction A. Langlois

 

Il y eut anciennement des Brahmanes, fils de Bharadwâdja, qui s’étaient livrés avec fruit à l'exercice de la dévotion et de la méditation mais qui prirent ensuite une route toute différente et s'éloignèrent du sentier du devoir. À présent, c'est sans aucun doute qu'ils subissent la peine de leur erreur.

Car enfin, égarés par leurs frivoles désirs, sans avoir réparé ce mal par la piété, ils seront tous engagés de nouveau dans les liens de la mort et de la renaissance. Ainsi déchus de cet état désirable d’union sainte avec le grand Être, après avoir longtemps habité avec les Lui, ils renaîtront dans un pays quelconque et dans une famille de rien. Telle sera leur destinée.

Conservant dans leur mésaventure l’amour raisonné du devoir, ils honoreront leurs ancêtres les Pitris ; et lorsqu’en punition de leur faute ils descendront dans l’échelle des êtres, ils garderont, grâce à leurs protecteurs et pour prix de leurs anciens mérites, la mémoire du passé dans leurs naissances successives.

C’est alors qu’attachés à la loi divine, toujours attentifs à éviter le mal, ils mériteront enfin par leurs œuvres de redevenir Brahmanes, c'est à dire des hommes pures, justes et honorables. Reprenant cette dévotion qu’ils possédaient dès leur première naissance, ils arriveront de nouveau à la perfection, et obtiendront une demeure éternelle.

Car, il ne faut pas en douter, la Science consiste en l’accomplissement du devoir ; heureux des exercices de cette piété identifie avec Dieu, il nous faut posséder la perfection.

Mais cette piété est rare ; quelques sages à peine peuvent y parvenir. Quelquefois, même maîtres de ce trésor, ils le perdent, et même chez les meilleurs des hommes, le vice étouffe la vertu.

Les hommes qui se plaisent dans les bonnes œuvres, qui respectent toujours leur maître, qui ne demandent rien de ce qu’ils ne doivent pas obtenir, qui sont les protecteurs de ceux qui les implorent, qui ne méprisent pas les malheureux, qui n’abusent point de l’art de tirer les flèches, qui dans leur repos, leurs promenades, leurs actions, leurs méditations, leurs lectures, ne perdent jamais de vue leur dévotion, qui ne poursuivent pas des richesses mortes, qui s’abstiennent des plaisirs et ne mangent ni viande ni miel, qui ne préfèrent point leurs passions à tout, qui respectent les prêtres et aiment les saints récits, qui ne dérogent pas à leurs habitudes, qu'ils souhaitent calmes et tranquilles, qui ne sont pas trop orgueilleux et n’aiment pas les assemblées, voilà les hommes qui arrivent à cette union divine qu’on appelle Yoga, Satori, Moksha ou encore Nirvana, et qui s’obtient rarement sur la terre.

Les doux, les vainqueurs de leur colère, ceux qui sont exempts d’orgueil et de préjugé, tels sont les pénitents qui sont des vases d’élection pour le bonheur suprême.

Ainsi furent autrefois ces brahmanes que nous avons mentionné. Se rappelant la faute qu’ils avaient commise dans l’excès de leur égarement, à force de se livrer à la méditation et à la lecture saintes écritures, concentrés à faire le vide et à atteindre l'état de non-être, le Sunyata, la vacuité absolue, ils obtiendront enfin cet état de tranquillité suprême qui est le bonheur.

Il faut donc s'attacher à la dévotion ; que ce soit là le premier des devoirs, sur le chemin qui mène à la perfection. Rien n’est au-dessus de cette union qui s’établit entre l’homme et l'Être Cosmique.

Enfin, la pratique du Yoga est la plus belle des occupations qui soit. Il faut s’y livrer sans relâche et apprendre avec le temps à se mortifier pour triompher des sens.

Le zélé pénitent qui agira ainsi, sans négliger pour autant la vie monastique, pourra se vanter du nom de yogi.

Le YAJNA (concept indien)

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