23 Décembre 2021
« La doctrine de Zoroastre est fondée sur l’existence de deux principes, le principe du bien, Ahura-Mazda (Ormuz, le sage vivant), et le principe du mal, Ahriman (Angra-Mainyu, le mauvais esprit), qui n’est pas encore nommé dans les Gathas, mais qui s’y trouve certainement, car il y est dit : « Dès le commencement il existe une paire de jumeaux, deux esprits, ayant chacun une activité propre. Ce sont le bien et le mal par la pensée, la parole et l’action. Choisissez entre les deux. Soyez bons, ne soyez pas méchants. » [...] Seulement Ormuz doit remporter à la longue, « car il est le véritable créateur de la pureté, le seigneur réel du monde ». En attendant la victoire finale, une lutte acharnée se poursuit entre le bien et le mal. Ormuz a créé toutes les choses parfaites. Ahriman pénètre dans cette œuvre pour la bouleverser ; il y jette l’hiver, les mauvaises pensées et les mauvaises actions, la paresse, la pauvreté, la maladie, la mort, les animaux destructeurs, les plantes nuisibles. Dans cette lutte le bien a pour auxiliaires les Yazatas, ayant à leur tête les sept Amesha Spenta (les saints immortels) dont Ormuz est le premier, et les Fravashis, esprits purs, qui sont les génies des hommes sages et des animaux utiles ; c’est avec l’aide et sous la direction de cette milice céleste que les hommes luttent contre l’armée du mal. Celle-ci se compose de l’innombrable milice des Daevas avec sept chefs, dont Ahriman est le premier ; elle est assistée par tous les êtres malfaisants, hommes, animaux, plantes, tous enfants d’Ahriman. » J.-Ch.-F. Hoefer, article « Zoroastre » dans Nouvelle Biographie générale. Orthographe modernisée.
« Religion à la base pessimiste, puisqu’elle implique l’idée de chute et de rachat, le mazdéisme ne conclut pas, comme le bouddhisme, à la suppression de l’action et à l’anéantissement de la pensée ; il ne verse pas, comme quelques sectes chrétiennes, dans l’ascétisme. Le Persan a le goût le plus vif de la vie et de l’action. Ce n’est pas dans la résignation, mais dans la lutte, qu’il fait consister la vertu. Multiplier la vie et les œuvres de vie, c’est accroître le domaine de Dieu. La vie est le moyen qu’il nous a donné pour mériter les récompenses de l’éternité. « Quelles sont, demande Zarathoustra, les trois choses qui causent le plus de joie à la terre ? — C’est d’abord, répond le dieu, la piété de l’homme juste ; puis c’est là où un homme juste se bâtit une demeure, pourvue de feu, pourvue de bétail, de femmes, d’enfants et de gens de service excellents ; la troisième, c’est là où se cultivent le plus de grains, d’arbres, de pâturages et d’arbres portant des fruits, où l’on arrose les terrains secs et où l’on dessèche les terrains humides. » Qui sème le blé, sème la sainteté ; il fait marcher la loi de Mazda. L’homme marié, dit encore le législateur, est préférable à celui qui ne l’est pas, le père de famille à celui qui n’a pas d’enfant, le possesseur de terre à celui qui n’en a point. » A. Gasquet, Le culte et les mystères de Mithra.
« Zoroastre enseigne aux hommes comment ils peuvent combattre le mal et contribuer au triomphe du bien. Il leur recommande surtout l’agriculture, parce qu’elle met en fuite les Daevas, favorise les bonnes mœurs. Le Yasna et le Vendidad abondent en préceptes d’une morale excellente. Zoroastre prescrit la prière, mais il prescrit aussi le travail, car la vie est un combat, et « un long sommeil ne convient pas à l’homme ». Après la lutte il trouvera le repos et la récompense dans la vie immortelle. Les âmes pures « vont auprès d’Ormuz, vers les trônes d’or des Amesha Spenta, dans Garonmana, qui est la demeure d’Ormuz ». Le méchant est précipité dans les ténèbres. » Hoefer, op. cit.
Zoroastre avec Khosro Khazaï Pardis
France Culture, For Intérieur, émission du 3 juin 2011. Avec Khosro Khazaï Pardis, historien directeur du '' Centre Européen d'Etudes Zoroastriennes '' à Bru...