28 Novembre 2024
Vers -12 000 à -10 000, commence la grande scission des langues du Néolithique, qui sera plus tard encouragée par l'explosion du commerce et le partage du pouvoir entre quelques cités en quête d'hégémonie. La diffusion des langues suit alors celle de la néolithisation, c'est-à-dire en remontant les cours d'eau et en suivant les littoraux.
Vers -6000 à -3000, les habitants du Tibet utilisent un dialecte sino-tibétain, ceux des fleuves sibériens utilisent des langues turciques, coréennes, japonaises, altaïques ou ouraliques. L'Europe adopte des dialectes indo-européens, dont le « proto-celto-germanique », qui se diffuse à la suite de l'établissement sur le Danube, le Rhin, le Rhône et le Pô des Proto-Celto-Germains émigrés des steppes eurasiennes (Yamna, Ukraine). À terme, le roman s'impose dans le sud, le celtique à l'ouest, le germanique au nord et le balto-slave au nord-est.
En Asie, les langues aryennes se diffusent à la suite de l'établissement des Indo-Iraniens (Aryens) le long des fleuves principaux : Oxus, Indus, Gange, Narmada, ainsi qu'en Perse.
En Afrique de l'est, le chamitique s'impose dans les vallées nilotiques égypto-nubiennes. Autre langue apparentée à la famille sémitique, le punique se diffuse depuis le Levant (phénicien) vers les côtes méditerranéennes puis colonise le Sahara à travers les étapes des caravansérails.
Depuis l'Anatolie et le Levant (Natoufien, v. -12 500), l’agriculture se diffuse vers Sumer (v. -4000) et l'Inde en direction de l'est et vers l'Europe danubienne vers l'ouest (v. -6000). Pour participer à l'essor de la civilisation de l'Indus, des commerçants sémites, Proto-Assyriens, porteurs de l'haplogroupe Y-J, émigrent dans la vallée de l'Indus. Parmi eux se trouvent vraisemblablement les architectes qui battirent les premières cités indusiennes sur le modèle des villes de Babylonie, avec de larges avenues bordant des grandes bâtisses en brique rouges.
Le néolithique est marqué par la diversification des croyances : les mythologies se diffusent, se confrontent et s'acculturent. Chaque communauté, chaque cité, revendique son propre dieu tutélaire, dont les attributs ne varient cependant que très peu des divinités tutélaires voisines. C'est l'âge d'or des polythéismes classiques, dominés par un dieu du tonnerre et de l'éclair, tels l'Aryen Indra, le Grec Zeus, le Balto-Slave Perkoun-Péroun, le Sumérien Enlil, le Sémites Baal-Adad.
Les inégalités sociales accompagnent l'urbanisation et la naissance de la propriété privée. La hiérarchisation du panthéon illustre alors la hiérarchie des sociétés humaines. La hiérarchie sociale existait déjà au Paléolithique, comme en témoigne le mobilier funéraire inégalement répartie entre les tombes individuelles et les tombes collectives. Cependant ces inégalités demeuraient faibles. Les groupes paléolithiques étaient composés d'entre 25 à 50 personnes, jamais plus, afin de mieux gérer les conflits. La société urbaine néolithique est cependant tout autre : des centaines voire des milliers de personnes s'entassent dans des cités où le confort se paie ; les plus puissants possèdent des palais et des villas, tandis que les plus pauvres ne possèdent pas même leur propre existence (esclavage).
La Ville de Babylone, au temps de Nabuchodonosir II selon les fouilles de 1899 et 1917, par Maurice Bardin
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