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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

LA GENÈSE GRECQUE selon Hésiode

Récit mythologique extrait de

la Théogonie et des Travaux et des Jours

Traduction Leconte de Lisle
 

 

Avant toutes choses fut Chaos et puis Gaïa au large sein, siège toujours solide de tous les Immortels qui habitent les sommets du neigeux Olympe.

Puis le Tartare sombre dans les profondeurs de la terre spacieuse.

Puis Éros, le plus beau d’entre les Dieux Immortels, qui rompt les forces, et qui de tous les Dieux et de tous les hommes dompte l’intelligence et la sagesse dans leur poitrine.

De Chaos naquirent Érébes et la noire Nyx. De Érébes et Nyx, unis d'amour, naquirent Éther et Hèmérè.

Gaïa enfanta son égal en grandeur, l’Ouranos étoilé, afin qu’il la couvrit tout entière et qu’il fût une demeure sûre pour les Dieux heureux. Et puis, elle enfante les hautes montagnes, fraîches retraites des divines nymphes.

Seule, elle donna naissance à Pontos, la mer stérile qui bout furieuse.

De nouveau unie à Ouranos : elle enfanta Océan aux tourbillons profonds, et de nombreux dieux-titans, dont : Hypérion, Rhéa, Théia, [...], Mnémosyne, Téthys et le dernier : Kronos. Ce dernier, le plus terrible des enfants, prit en haine son vigoureux père.

Gaïa enfanta les violents Cyclopes, en tout point semblables aux dieux, mais avec un œil unique et circulaire au milieu du front. La vigueur, la force et la puissance éclataient dans leurs travaux et c'est eux qui remirent à Zeus le tonnerre et forgèrent la foudre.

De Gaïa et d’Ouranos naquirent trois autres fils, grands, très-forts, horribles à nommer : Kottos, Briaréôs et Gygès, race superbe. Cent bras se roidissaient de leurs épaules, et chacun d’eux avait cinquante têtes qui s’élevaient du dos, au-dessus de leurs membres robustes. C'étaient des Géants, de tous les enfants nés de Gaïa et d’Ouranos, ils étaient les plus puissants.

Ces créatures étaient odieuses avec leur père. Comme elles naissaient l’une après l’autre, Ouranos les ensevelissait dans les profondeurs de la terre et les privait de la lumière. Il les lia d’une forte chaîne, et, admirant leur courage formidable, leur beauté et leur grande taille, il les renferma sous la terre large. Et là, sous la terre, pénétrés de douleurs, ils demeuraient aux extrémités de la vaste terre, gémissants, et le cœur plein d’une grande tristesse.

Gaïa gémissait, pleine de douleur, puis elle conçut un mauvais dessein :

Dès qu’elle eut créé l'acier, Gaïa s'en fit une grande faux, et, avertissant ses enfants, elle les excita et leur dit le cœur plein de tristesse :

« Mes chers enfants, fils d’un père coupable, si vous voulez obéir, nous tirerons vengeance de l’action injurieuse de votre père, car, le premier, il a médité un dessin cruel. »

Elle parla ainsi et la crainte les envahit tous, et aucun d’eux ne parla. Enfin, ayant repris courage, le grand et subtil Kronos répondit ainsi à sa mère vénérable :

« Mère, certes, je le promets, j’accomplirai cette vengeance. En effet, je n’ai plus de respect pour notre père, car, le premier, il a médité un dessein cruel. »

Il parla ainsi, et la grande Gaïa se réjouit dans son cœur. Et elle le cacha dans une embuscade, et elle lui mit en main la faux aux dents tranchantes, et elle lui confia tout son dessein. Et le grand Ouranos vint, amenant la nuit, et, sur Gaïa, plein d’un désir d’amour, il s’étendit tout entier et de toutes parts. Et, hors de l’embuscade, son fils le saisit de la main gauche, et, de la droite, il saisit la faux horrible, immense, aux dents tranchantes. Et les parties génitales de son père, il les coupa rapidement, et il les rejeta derrière lui. Et elles ne s’échappèrent point en vain de sa main.

Toutes les gouttes qui en coulèrent, sanglantes, Gaïa les recueillit ; et, les années étant révolues, elle enfanta les robustes Érinnyes et les grands Géants aux armes éclatantes, tenant en main de longues lances, et les Nymphes que sur la terre immense on nomme Mélies.

Les parties qu’il avait coupées, Kronos les mutila avec l’acier, et les jeta, de la terre ferme, dans la mer aux flots agités. Elles flottèrent longtemps sur la mer, et une blanche écume jaillit du débris immortel, et une jeune fille en sortit. Elle aborda, la belle et vénérable Déesse, et l’herbe croissait sous ses pieds charmants. Et elle fut nommée Aphrodite, la Déesse aux belles bandelettes, née de l’écume. Éros l’accompagnait tandis qu’elle se rendait à l’Assemblée des Dieux. Et, dès l’origine, elle eut cet honneur de présider, par le choix de la Moire, parmi les hommes et les Dieux immortels, aux entretiens des Vierges, aux sourires, aux séductions, au doux charme, à la tendresse et aux caresses.

Ces enfants qui l'avaient agressé, Ouranos les nomma Titans et les maudit, disant qu’ils avaient étendu la main pour commettre un crime immense dont il serait un jour vengé.

Nyx enfanta seule l’odieux Thanatos. Elle enfanta aussi Hypnos et la foule des Songes. Elle enfanta les Hespérides, à qui, par-delà l’illustre Océan, les pommes d’or sont confiées, et les arbres qui les portent. Elle enfanta les Moires, qui aux mortels naissants dispensent les biens et les maux, et des hommes et des Dieux poursuivent les crimes, et ne renoncent jamais à leur colère inexorable qu’après avoir tiré du coupable une vengeance terrible.

Et puis elle enfanta Némésis, ce fléau des mortels, puis : les Batailles, et le Carnage de la guerre, les Parjures et les mensonges, et les contestations et le Mépris des Lois... et Horkos, qui est terrible pour les mortels, et qui frappe si l’un d’eux tente de se parjurer.

Et Pontos engendra Néreus, véridique et ennemi du mensonge, le plus âgé de ses fils. On le nomme le Vieillard, parce qu’il est doux et véridique, et qu’il n’oublie point la justice, et que ses décisions sont équitables et sages. Et de Néreus naquit la race charmante des Déesses, cinquante filles habiles aux irréprochables travaux, nées dans la mer stérile.

[De nombreux monstres furent créés, qui résident en enfer ou dans l'océan : l'hydre, le lion de Némé, Cerbère...]

Téthys conçut d’Océan et enfanta les Fleuves tourbillonnants. Téthys enfanta aussi la race sacrée des Nymphes qui, sur la terre, élèvent les jeunes hommes à l’aide d'Apollon. Il en existe une multitude : trois mille filles rapides d’Océan sont dispersées sur la terre et dans les lacs profonds, et qui habitent de toutes parts, illustre race de Déesses. Il y a autant de fleuves au cours retentissant, fils d’Okéanos et de la vénérable Téthys.

Unie d’amour à Hypérion, Théia enfante le grand Hèlios et la luisante Sélènè, ainsi qu'Éôs qui apporte la lumière à tous les hommes terrestres et aux Dieux immortels qui habitent le large Ouranos. Éôs, unie à Astraios, enfanta les Vents impétueux : l’agile Zéphyr et le rapide Borée, puis l’Étoile porte-lumière, née au matin, et les Astres resplendissants dont Ouranos est couronné.

Phoibè enfanta l’illustre Astériè. Et Astériè, devenue enceinte, enfante Hékatè, qu’entre toutes Zeus Kronide honora ; lui ordonnant de commander sur la terre et sur la mer stérile. Aujourd’hui encore, quand sont menés des sacrifices expiatoires, on invoque Hékatè, qui accorde promptement ses faveurs. Tous les honneurs que les enfants de Gaia et d’Ouranos ont reçus de la Moire, Hékatè les possède, car le Kronide ne lui enleve ni la puissance ni aucun des honneurs qu’elle possédait sous les anciens Dieux-Titans. Celui qu’elle veut aider magnifiquement, elle l’aide, et il brille dans les assemblées des hommes, si elle le veut. Quand les guerriers s’arment pour le combat terrible, alors la Déesse favorise qui elle veut, et à ceux-ci elle accorde une prompte victoire et elle donne la gloire. Elle s’assied auprès des Rois vénérables, quand ils jugent. Quand les guerriers, réunis, se livrent aux luttes, la Déesse leur est propice et les aide. À celui qui l’emporte par son courage et sa force un beau prix est promptement accordé, et, joyeux, il donne la gloire à ses parents. Et ceux qui fendent la glauque mer agitée, quand ils supplient Hékatè et le retentissant Poseidaôn, la Déesse illustre leur accorde aisément une proie abondante, ou, la leur montrant, elle la leur ravit aisément, si elle veut. Avec Hermès, elle multiplie, dans les étables, les troupeaux de bœufs, et les troupeaux de chèvres, et les troupeaux de brebis laineuses ; et, à son gré, elle en accroît le nombre ou le diminue. Le Kronide en a fait la nourrice de tous les hommes qui, après elle, de leurs yeux verront la lumière de l’étincelante Éôs. Ainsi, dès le commencement, elle nourrit les jeunes hommes, et tels sont ses honneurs.

Et Rhéia, domptée par Kronos, enfanta une illustre race : Hestia, Déméter, Héra aux sandales dorées, et le puissant Hadès qui habite sous terre et dont le cœur est inexorable, et le retentissant Poséidon, et le sage Zeus, père des Dieux et des hommes, dont le tonnerre ébranle la terre large.

Mais le grand Kronos les engloutissait, dès que du sein sacré de leur mère, ils tombaient sur ses genoux. Kronos procédait ainsi afin que nul, parmi les illustres Ouranides, ne possédât jamais le pouvoir suprême entre les Immortels. Il avait appris une prophétie de Gaia et d’Ouranos : un jour un de ses fils le détrônerait et depuis, il dévorait ses enfants.

Rhéa était accablée d’une grande douleur et quand il fut sur le point d'accoucher de Zeus, elle supplia ses chers parents, Gaïa et Ouranos, de lui enseigner le moyen de cacher son enfantement afin qu'elle puisse se venger des fureurs paternelles contre ses autres enfants. Gaia et Ouranos l’envoyèrent à Lyktos, une riche cité de Crète, juste au moment où elle allait enfanter le dernier de ses fils : le grand Zeus. La grande Gaïa le reçut dans la vaste Crète, le nourrit et l’éleva, caché dans des cavernes et sous d’épaisses forêts.

De retour à l'Olympe et afin de tromper Kronos, Rhéa enveloppa dans une lange une grosse pierre. Kronos l'engloutit aussitôt et grâce à cette pierre, Zeus put vivre, devenir fort et terrasser son père.

Battu, Kronos vomit la pierre qu'il avait avalée, mais aussi tous les autres Ouranides. Et Zeus délivra de leurs chaînes accablantes ses oncles, qu’avait enchaînés leur père en démence. Pour le remercier, ils lui donnèrent le tonnerre, et la blanche foudre, et l’éclair, que, jusque-là, la grande Gaia avait cachés dans son sein. Depuis, confiant dans ces armes, Zeus commande aux hommes et aux Dieux.

Puis Japet épousa l’Océanide Klyménè, qui enfanta Atlas, Prométhée subtil et rusé et l’insensé Épiméthée. Par une dure nécessité, Atlas soutient le large Ouranos, aux extrémités de la terre, en face des sonores Hespérides, se tenant debout. Et il le soutient de sa tête et de ses mains infatigables, car le prudent Zeus lui a fait cette destinée.

Et Zeus attacha par des chaînes solides le subtil Prométhée, et il l’attacha avec de durs liens autour d’une colonne. Et il lui envoya un aigle aux ailes déployées qui mangeait son foie immortel. Et il en renaissait autant, durant la nuit, qu’en avait mangé tout le jour l’oiseau aux ailes déployées. Mais Héraclès tua l’aigle, et chassa ce mal horrible loin de Prométhée, et le délivra de ce supplice. Qu'avait donc fait Prométhée pour mériter une telle punition ?

Quand les Dieux et les mortels se disputaient dans Mèkônè, Prométhée montra un grand bœuf qu’à dessein il avait partagé, voulant tromper l’esprit de Zeus.

D’une part, les chairs et les entrailles gosses, il les mit dans la peau, en les recouvrant du ventre de l’animal ; et, de l’autre côté, avec une ruse adroite, les os blancs du bœuf, il les disposa habilement et les recouvrit d’une belle graisse. Puis, feignant de mener un sacrifice en son honneur, il s'adressa à Zeus :

« Très-glorieux Zeus, le plus grand des Dieux éternels, choisis de ces parts, celle que ton cœur te persuadera de choisir. »

Il parla ainsi, plein de ruse ; mais Zeus, dans sa sagesse éternelle, ne se méprit point et reconnut cette fraude, et, dans son esprit, prépara des calamités aux hommes mortels ; et ces malheurs devaient s’accomplir. De l’une et l’autre main, il enleva la blanche graisse, et il s’irrita, et la colère envahit son cœur, dès qu’il eut vu les os blancs du bœuf et cette ruse adroite. Et c’est depuis ce temps que la race des hommes, pour les Dieux, brûle les os blancs sur les autels parfumés. Très irrité, Zeus dit à Prométhée :

« Très habile entre tous, ô cher, tu n’as point oublié tes ruses adroites. »

Et depuis ce temps, se souvenant toujours de cette fraude, Zeus refusa la force du feu inextinguible aux misérables mortels qui habitent sur la terre.

Prométhée le trompa encore : lui ayant dérobé une portion splendide du feu inextinguible qu’il cacha dans une férule creuse. Et il fut mordu au fond de son cœur, Zeus qui tonne dans les hauteurs ; et la colère ébranla tout son cœur, dès qu’il eut vu, parmi les hommes, resplendir l’éclat du feu. Et, à cause de ce feu, il les frappa d’une prompte calamité. Et Héphaïstos fit avec de la terre, par ordre du Kronide, une forme semblable à une chaste Vierge. Et Athéna l’orna et la recouvrit d’une blanche tunique ; et, sur sa tête, elle posa un voile ingénieusement fait et admirable à voir. Puis, une guirlande fleurie de fleurs nouvelles fut mise sur sa tête par Pallas Athéna. Et autour de son front une couronne d’or fut posée, qu’avait faite lui-même l’illustre Boiteux [Héphaïstos] qui l’avait travaillée de ses mains pour complaire au Père Zeus. Et, dans cette couronne, de nombreuses images étaient sculptées, admirables à voir, de tous les animaux que nourrissent la terre ferme et la mer. Et de ces images jaillissait une grâce resplendissante, admirable, et elles semblaient vivantes. Et quand il eut formé cette belle calamité,il conduisit, là où étaient réunis les Dieux et les hommes, cette Vierge ornée par Athéna, née d’un père puissant. Et l’admiration saisit les Dieux immortels et les hommes mortels, dès qu’ils eurent vu cette calamité fatale aux hommes. Car c’est d’elle que sort la race des femmes femelles, la plus pernicieuse race de femmes, le plus cruel fléau qui soit parmi les hommes mortels, car elles s’attachent, non à la pauvreté, mais à la richesse. Et de même que les abeilles, dans leurs ruches couvertes de toits, nourrissent les frelons qui ne font que le mal, et que, pendant le jour, jusqu’au déclin de Hèlios, matinales, elles travaillent et font leurs cellules blanches, tandis que les frelons, pénétrant dans les ruches couvertes de toits, s’emplissent le ventre du fruit d’un travail étranger ; ainsi il donna ces femmes funestes aux hommes mortels, Zeus qui tonne dans les hauteurs, ces femmes qui ne font que le mal.

Et il leur envoya aussi une autre calamité : celui qui, fuyant le mariage et le souci pénible des femmes, ne prend point d’épouse, s’il atteint la vieillesse lourde, sera privé des soins donnés au vieillard ; et, s’il n’a point vécu pauvre, du moins, à sa mort ses biens seront partagés entre ses parents éloignés. Pour celui que la Moire a soumis au mariage, s’il a une femme chaste et ornée de sagesse, sa vie n’en sera pas moins mêlée de bien et de mal ; pour celui qui aura épousé une femme d’un mauvais naturel, il aura dans sa poitrine une douleur sans fin, et son âme et son cœur seront la proie d’un mal irrémédiable ; car il n’est point permis de tromper Zeus, et on ne lui échappe point.

Ainsi Prométhée fils de Japet, qui n’était digne d’aucun châtiment, excita la lourde colère de Zeus, et, sous le coup de la nécessité, malgré toute sa science, il subit une chaîne pesante.

 

Version alternative dans Les Travaux et les Jours. La narration commence alors que Prométhée vient de voler le feu à Zeus :

 

« Alors, Zeus qui amasse les nuées, dit, indigné :

« Fils de Japet ! le plus subtil de tous, tu te réjouis d’avoir dérobé le feu et trompé mon esprit ; mais ceci te sera un grand malheur ainsi qu’aux hommes futurs. Je leur enverrai, à cause de ce feu, un mal dont ils seront charmés, et ils embrasseront leur propre fléau. Il parla ainsi et il rit, le Père des hommes et des Dieux, et il ordonna à l’illustre Héphaïstos de mêler promptement la terre à l’eau et d’en former une belle Vierge semblable aux Déesses immortelles, et à qui il donnerait la voix humaine et la force. Et il ordonna à Athéna de lui enseigner les travaux des femmes et à tisser la toile. Et il ordonna à Aphrodite d’or de répandre la grâce sur sa tête et de lui donner l’âpre désir et les inquiétudes qui énervent les membres. Et il ordonna au messager Hermès tueur d’Argos de lui inspirer l’impudence de la chienne et les mœurs furieuses.

Il ordonna ainsi, et ils obéirent au roi Zeus. Aussitôt l’illustre Boiteux des deux pieds, par les ordres de Zeus, modela avec de la terre une image semblable à une Vierge vénérable ; la Déesse Athéna aux yeux clairs la ceignit et l’orna ; les Déesses Kharites et la vénérable Peithô attachèrent à son cou des colliers d’or ; les Heures aux beaux cheveux la couronnèrent de fleurs printanières ; Pallas Athéna orna tout son corps ; et le Messager tueur d’Argos, par l’ordre de Zeus retentissant, lui inspira les mensonges, les flatteries et les perfidies. Et le Messager des Dieux lui donna un nom, et il nomma cette femme : Pandore, parce que tous les habitants des demeures Olympiennes lui avaient fait chacun un don, pour la rendre le fléau des hommes luxurieux.

Ayant achevé cette œuvre pernicieuse et inévitable, le Père Zeus envoya vers Épiméthée l’illustre Tueur d’Argos, prompt messager des Dieux, avec ce présent ; et Épiméthée ne songea point que Prométhée lui avait recommandé de ne rien accepter de Zeus Olympien et de renvoyer ses présents, de peur qu’il en arrivât malheur aux mortels. Mais il accepta celui-ci, et il ne sentit le mal qu’après l’avoir reçu.

Avant ce jour les générations des hommes vivaient sur la terre exemptes de maux, et du rude travail, et des maladies cruelles que la vieillesse apporte aux hommes. En effet, par l’affliction, les mortels vieillissent vite. Et cette femme, levant le couvercle d’un grand vase qu’elle tenait dans ses mains, répandit les misères affreuses sur les hommes. Seule, l’Espérance resta dans le vase, arrêtée sur les bords, et elle ne s’envola point, car Pandore avait refermé le couvercle, par l’ordre de Zeus tempétueux qui amasse les nuées.

Et voici que d’innombrables maux sont répandus maintenant parmi les hommes, car la terre est pleine de maux, et la mer en est pleine ; nuit et jour les maladies, accablent les hommes, leur apportant en silence toutes les douleurs, car le sage Zeus leur a refusé la voix. Et ainsi nul ne peut éviter la volonté de Zeus. »

 

 

Retour à la Théogonie :

 

Pour fédérer un groupe, Zeus s'adressa à tous les Dieux immortels dans le large Ouranos, leur disant qu’aucun des Dieux qui combattrait avec lui contre les Titans ne serait privé de récompenses, mais qu’il garderait les honneurs qu’il possédait déjà parmi les Dieux immortels. Et il dit que ceux qui de Kronos n’avaient eu ni honneurs ni récompenses recevraient ces honneurs et ces récompenses selon la justice.

La première, Styx, vint dans l’Olympe avec ses enfants, selon les conseils de son père bien-aimé ; et Zeus l’honora, et il lui fit des dons précieux, et il voulut qu’elle fût le grand Serment des Dieux et que ses enfants demeurassent toujours avec lui. Et de même, les promesses faites aux autres Dieux, il les tint, car il est très-puissant, et il règne.

Afin de remporter une éclatante victoire contre les Titans, Gaïa suggéra à Zeus de compter sur l'aide des Géants. Zeus libéra donc ces derniers de leur prison souterraine et ils combattirent longtemps, livrant de terribles batailles. Au sommet de l’Othrys, étaient les glorieux Titans, et au sommet de l’Olympe, étaient les Dieux. Ils combattaient sans relâche depuis plus de dix ans. Et cette guerre n’avait ni trêve, ni fin, et se perpétuait entre eux à chances égales. Mais, quand Zeus offrit aux Géants ces mets excellents que sont le Nectar et l’Ambroisie, dont les Dieux eux-mêmes se nourrissent, un plus grand courage s’enfla dans leurs poitrines ; et après que Zeus les eut harangué, leur cœur désira la guerre plus que jamais. Et tous engagèrent la violente bataille, en ce jour, tous, tant qu’ils étaient, mâles et femelles, les Dieux-Titans et les Dieux nés de Kronos, et les monstres géants que Zeus avait rendus à la lumière. Opposés aux Titans dans cette guerre, ils portaient dans leurs mains solides d’énormes rochers. Et les Titans, de l’autre côté, affermissaient leurs phalanges avec ardeur, et la vigueur des bras et le courage éclataient des deux parts.

La mer immense résonna horriblement, et la terre mugissait avec force, et le large Ouranos gémissait, tout ébranlé, et le grand Olympe tremblait sur sa base au choc des Dieux ; et un vaste retentissement pénétra dans le Tartare noir, bruit des pieds, tumulte de la mêlée, et violence des coups. Les uns contre les autres, ils lançaient les traits et leur clameur confondue montait jusqu’à l’Ouranos étoilé, tandis qu’ils s’exhortaient et qu’ils se heurtaient avec de grands cris.

Alors, Zeus cessa de contenir ses forces, et son âme s’emplit aussitôt de colère, et il déploya toute sa vigueur, tandis que de l’Ouranos et de l’Olympe il se précipitait flamboyant. Et les foudres, avec le tonnerre et l’éclair, volaient rapidement de sa main robuste, roulant au loin la flamme sacrée. Et, de toutes parts, la terre féconde mugissait, flamboyante, et les grandes forêts crépitaient dans le feu, et toute la terre brûlait, et les flots d’Océan et l’immense Pontos s’embrasaient, et une chaude vapeur enveloppait les Titans terrestres. Et la flamme dans l’air divin montait largement, et les yeux des plus braves étaient éblouis par la splendeur irradiante de la foudre et de l’éclair.

Et l’immense incendie envahit le Chaos, et il semblait qu’on vît de ses yeux et qu’on entendit de ses oreilles le bouleversement de ces temps où, jadis, la terre et le large Ouranos élevé se heurtaient, lorsque, dans un retentissement sans bornes, l’une allait être fracassée par l’autre qui se ruait d’en haut, tant était horrible le bruit du combat des Dieux ! Et tous les Vents soulevaient avec rage des tourbillons de poussière, au bruit du tonnerre, des éclairs et de l’ardente foudre, ces traits du grand Zeus. Et ils jetaient leurs bruits et leurs clameurs à travers les deux partis. Et un immense fracas enveloppait l’effrayant combat, et la vigueur des bras se déployait des deux côtés. Mais la victoire pencha. Jusque-là, se ruant les uns sur les autres, tous avaient bravement combattu dans le terrible combat ; mais alors, au premier rang, engageant une lutte violente, les Géants insatiables de combats, lancèrent trois cents rochers, de leurs mains robustes, coup sur coup, et ils embrasèrent de leurs traits les Dieux-Titans, et, dans la profondeur de la terre large, ils les précipitèrent chargés de durs liens et ils les enfoncèrent sous la terre, aussi loin que la terre est loin de l’Ouranos ; car l’espace est le même de la terre au noir Tartare. Au-dessus, sont les racines de la terre et de la mer stérile. Et là, les Dieux-Titans, sous le noir brouillard, sont cachés, par l’ordre de Zeus qui amasse les nuées, dans ce lieu infect, aux extrémités de la terre immense.

Et ce lieu n’a point d’issue. Poséidon en a fait les portes d’airain et un mur l’entoure de toutes parts ; et là, les Géants au grand cœur habitent, sûrs gardiens. Et là, de la terre sombre et du Tartare noir, de la mer stérile et de l’Ouranos étoilé, sont rangées les sources et les limites, affreuses, infectes et détestées des Dieux eux-mêmes. C’est un gouffre énorme, et, de toute une année, il n’en atteindrait pas le fond celui qui en passerait les portes ; mais il serait emporté çà et là par une impétueuse tempête, affreuse. Et il est horrible aux Dieux immortels eux-mêmes, ce gouffre monstrueux. Et là, de la nuit noire, la demeure horrible se dresse, toute couverte de sombres nuées.

À l’entrée, Atlas soutient le large Ouranos, debout, de sa tête et de ses mains infatigables, et plein de vigueur. C’est là qu’habitent les enfants de l’obscure Nyx, Hypnos et Thanatos, Dieux terribles. Et jamais le brillant Hélios ne les éclaire de ses rayons, soit qu’il gravisse le ciel, soit qu’il en descende.

Tout au fond, sont les demeures sonores du Dieu souterrain, du puissant Hadès et de la terrible Perséphone. Et un chien féroce, effroyable, en garde les portes, et, dans sa mauvaise ruse ceux qui entrent, il les flatte de la queue et des deux oreilles ; mais il ne les laisse plus sortir, et, plein de vigilance, il dévore tous ceux qui veulent repasser le seuil du puissant Hadès et de la terrible Perséphone. Là habite aussi la Déesse effroyable aux Immortels, l’horrible Styx, fille aînée d’Océan au prompt reflux. Loin des Dieux, elle habite des demeures illustres, couvertes de rochers énormes, et dont l’enceinte est soutenue jusqu’à l’Ouranos par des colonnes d’argent.

La grande Gaïa enfanta son dernier-né Typhon, ayant été unie d’amour au Tartare par Aphrodite. Des épaules de Typhon sortaient cinquante têtes d’un horrible Dragon, dardant des langues noires. Et des yeux de ces têtes monstrueuses, à travers les sourcils, flambaient du feu, et de toutes ces têtes qui regardaient, jaillissait ce feu. Et des voix sortaient de toutes ces têtes affreuses, rendant des sons de toutes sortes, ineffables, semblables aux voix mêmes des Dieux, ou à la voix énorme d’un taureau mugissant et féroce, ou à celle d’un lion à l’âme farouche, ou, chose prodigieuse, à l’aboiement des petits chiens, ou au bruit strident des hautes montagnes. Peut-être qu’en ce jour une œuvre fatale eût été accomplie, et que Typhon eût commandé aux mortels et aux Immortels, si le Père des hommes et des Dieux ne l’eût compris aussitôt. Et il tonna avec puissance et avec force, et, de toutes parts, la terre reçut un ébranlement horrible, et, au-dessus d’elle, le large Ouranos, et Pontos, et Océan, et la profondeur de la terre.

Et sous les pieds immortels le grand Olympe chancela, quand le Roi se leva, et la terre gémit. Et, de tous côtés, se répandirent sur la noire mer, et la flamme, et le tonnerre, et l’éclair, et les tourbillons de feu du Monstre, des vents et de la foudre ardente. Et toute la terre, et tout l’Ouranos, et toute la mer brûlaient, et les flots bouillonnaient au loin et le long des rivages, sous le choc des Dieux, et l’ébranlement était irrésistible. Il s’épouvanta, Hadès qui commande aux Morts ; et les Titans frémirent, enfermés dans le Tartare, autour de Kronos, en entendant cette clameur inextinguible et ce terrible combat.

Zeus, ayant réuni toutes ses forces, saisit ses armes, le tonnerre, l’éclair et la foudre brûlante, et, sautant de l’Olympe, frappa Typhon. Et il incendia toutes les énormes têtes du Monstre farouche, et il le dompta lui-même sous les coups. Et Typhon tomba mutilé et la grande Gaïa en gémit. Et la flamme de la foudre jaillissait et du corps dans les gorges boisées d’une âpre montagne.

Et toute la terre immense brûlait dans une vapeur ardente, et coulait comme l’étain chauffé par les forgerons dans une fournaise à large gueule, ou comme le fer, le plus solide des métaux, dans les gorges d’une montagne, dompté par l’ardeur du feu, coule sur la terre divine, entre les mains de

Hèphaistos. Ainsi, la terre coulait sous l’éclair du feu ardent, et Zeus, irrité, plongea Typhôeus dans le large Tartare. Et de Typhon sort la force des vents au souffle humide,

Après que les Dieux heureux eurent accompli leur œuvre, en luttant contre les Titans pour les honneurs et la puissance, ils engagèrent, par le conseil de Gaïa, le prévoyant Zeus à régner et à commander aux Immortels. Et le Kronide leur partagea les honneurs avec équité. Et, d’abord, le Roi des Dieux, Zeus, prit pour femme Mètis, la plus sage d’entre les Immortels et les mortels. Mais, comme elle allait enfanter la déesse Athéna aux yeux clairs, alors, abusant son esprit par la ruse et par de flatteuses paroles, Zeus la renferma dans son ventre, par les conseils de Gaïa et d’Ouranos étoilé.

Ils le lui avaient conseillé, pour que la puissance royale ne fût possédée par aucun des autres Dieux éternels que Zeus ; car il était dans la destinée que, de Mètis, naîtraient de sages enfants, et, d’abord, la Vierge Tritogénéia aux yeux clairs, aussi puissante que son père et aussi sage. Puis, un fils, roi des Dieux et des hommes, devait être enfanté par Métis et posséder un grand courage. Mais, auparavant, Zeus la renferma dans son ventre afin que la Déesse lui donnât la science du bien et du mal.

Et puis, il épousa la splendide Thémis, qui enfanta les Heures, qui mûrissent les travaux des hommes mortels ; et les Moires, à qui Zeus, très-sage, accorda les plus grands honneurs, qui donnent aux mortels de posséder les biens ou de subir les maux.

Puis, Zeus entra dans la couche de Déméter qui nourrit toutes choses, et celle-ci enfanta Perséphone aux beaux bras. Puis, Zeus aima Mnémosyne aux beaux cheveux, de qui sont nées les Muses ceintes de mitres d’or, les neuf Muses à qui plaisaient les festins et la douceur du chant. Pendant neuf nuits, uni à Mnémosyne, le sage Zeus, loin des Immortels, monta sur le lit sacré, près du neigeux Olympe où vivent et s'unissent les Chœurs splendides. Mnémosyne enfanta neuf filles à qui la musique plaisait et qui avaient un cœur tranquille. De leur voix aimable, elles chantent les lois universelles et les coutumes vénérables des Immortels. Pour chanter, elles montèrent au sommet de l’Olympe, et de toutes parts retentit la terre de leurs hymnes.

Et Lètô unie à Zeus enfanta Apollon et Artémis joyeuse de ses flèches, les plus beaux parmi les Ouraniens.

Enfin, Zeus épousa la dernière, la splendide Héra qui enfanta Arès. Héra, seule, enfanta l’illustre Héphaïstos.

D’Amphitrite et du retentissant Poséidon naquit le grand et puissant Triton qui, de la mer, habite la profondeur, auprès de sa mère bien-aimée et de son père royal, dans les demeures d’or du grand Dieu.

Et d’Arès, briseur de boucliers, Kythéréia conçut Phobos et Deimos, Dieux violents, qui dispersent les phalanges des guerriers, dans la guerre horrible, et accompagnent Arès destructeur des cités.

De Zeus et de la fille d’Atlas, naquit le glorieux Hermès, héraut des Dieux.

De Zeus et de Sémélé, naquit le joyeux Dionysos.

De Zeus et Alcmène naquit Héraclès.

 

Les quatre races humaines successives. Extrait de Les Travaux et les Jours.

« D’abord les Immortels qui ont des demeures Olympiennes firent l’Âge d’or. Sous l’empire de Kronos qui commandait dans l’Ouranos, ils vivaient comme des Dieux, doués d’un esprit tranquille. Ils ne connaissaient ni le travail, ni la douleur, ni la cruelle vieillesse ; ils gardaient toujours la vigueur de leurs pieds et de leurs mains, et ils se charmaient par les festins, loin de tous les maux, et ils mouraient comme on s’endort. Ils possédaient tous les biens ; la terre fertile produisait d’elle-même et en abondance ; et, dans une tranquillité profonde, ils partageaient ces richesses avec la foule des autres hommes irréprochables. Mais, après que la terre eut caché cette génération, ils devinrent Dieux, par la volonté de Zeus, ces hommes excellents et gardiens des mortels. Vêtus d’air, ils vont par la terre, observant les actions bonnes et mauvaises, et accordant les richesses, car telle est leur royale récompense.

Puis, les habitants des demeures Olympiennes suscitèrent une seconde génération très inférieure, l’Âge d’argent, qui n’était semblable à l’Âge d’or ni par le corps, ni par l’intelligence. Pendant cent ans l’enfant était nourri par sa mère et croissait dans sa demeure, mais sans nulle intelligence ; et, quand il avait atteint l’adolescence et le terme de la puberté, il vivait très peu de temps, accablé de douleurs à cause de sa stupidité. En effet, les hommes ne pouvaient s’abstenir entre eux de l’injurieuse iniquité, et ils ne voulaient point honorer les Dieux, ni sacrifier sur les autels sacrés des Bienheureux, comme il est prescrit aux hommes selon l’usage. Et Zeus Kronide, irrité, les engloutit, parce qu’ils n’honoraient pas les Dieux heureux qui habitent l’Olympe.

Après que la terre eut caché cette génération, ces mortels furent nommés les Heureux souterrains. Ils sont au deuxième rang, mais, cependant, leur mémoire est respectée.

Et le Père Zeus suscita une troisième race d’hommes parlants, l’Âge d’airain, très dissemblable à l’Âge d’argent. Tels que des frênes, violents et robustes, ces hommes ne se souciaient que des injures et des travaux lamentables d’Arès. Ils ne mangeaient point de blé, mais ils étaient féroces et ils avaient le cœur dur comme l’acier. Leur force était grande, et leurs mains inévitables s’allongeaient de leurs épaules sur leurs membres robustes. Et leurs armes étaient d’airain et leurs demeures d’airain, et ils travaillaient l’airain, car le fer noir n’était pas encore. S’étant domptés entre eux de leurs propres mains, ils descendirent dans la demeure large et glacée d’Hadès, sans honneurs. La noire Thanatos les saisit malgré leurs forces merveilleuses, et ils laissèrent la splendide lumière de Hélios.

Après que la terre eut caché cette génération, Zeus Kronide suscita une autre divine race de héros, plus justes et meilleurs, qui sont nommés Demi-Dieux sur toute la terre par la génération présente. Mais la guerre lamentable et la mêlée terrible les détruisirent tous, les uns dans la terre Kadmèide, devant Thèbes aux sept portes, tandis qu’ils combattaient pour les troupeaux d’Oidipous ; et les autres, quand, sur leurs nefs, à travers les grands flots de la mer, étant allés à Troie, à cause d’Hélène aux beaux cheveux, l’ombre de la mort les y enveloppa. Et le Père Zeus Kronide leur donna une nourriture et une demeure inconnue aux hommes, aux extrémités de la terre. Et ces héros habitent paisiblement les Îles des Bienheureux, par-delà le profond Océan. Et là, trois fois par année, la terre féconde leur donne ses fruits mielleux.

Oh ! si je ne vivais pas dans cette cinquième génération des hommes ! si, plutôt, j’étais mort auparavant, ou né après ! En effet, maintenant, c’est l’Âge de fer. Les hommes ne cesseront d’être accablés de travaux et de misères pendant le jour, ni d’être corrompus pendant la nuit, et les Dieux leur prodigueront les amères inquiétudes. Cependant les biens se mêleront aux maux. Mais Zeus détruira aussi cette génération d’hommes, après que leurs cheveux seront devenus blancs. Le père ne sera point semblable au fils, ni le fils au père, ni l’hôte à l’hôte, ni l’ami à l’ami, et le frère ne sera point aimé de son frère comme auparavant. Les vieux parents seront méprisés par leurs enfants impies qui leur adresseront des paroles injurieuses, sans redouter l’œil des Dieux. Pleins de violence, ils ne rendront point à leurs vieux parents le prix des soins qu’ils ont reçus d’eux. L’un saccagera la ville de l’autre. Il n’y aura nulle pitié, nulle justice, ni bonnes actions ; mais on respectera l’homme violent et inique. Ni équité, ni pudeur. Le mauvais outragera le meilleur par des paroles menteuses, et il se parjurera. Le détestable Zèlos, qui se réjouit des maux, poursuivra tous les misérables hommes. Alors, s’envolant de la terre large vers l’Olympe, et délaissant les hommes, Hadès et Némésis, vêtues de robes blanches, rejoindront la race des Immortels. Et les douleurs resteront aux mortels, et il n’y aura plus de remède à leurs maux. »

LA GENÈSE GRECQUE selon Hésiode
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