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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

La préparation du sacrifice du cheval (ASHVAMEDHA)

Jean-Antoine Dubois, Exposé de quelques-uns des principaux articles de la théogonie des Brahmes :

 

Le cinquième mois, on se mit en recherche d'un cheval propre au sacrifice. Pour cela on se procura une jument pleine, de couleur rouge et noire. Après l’avoir payée sa juste valeur, et lui avoir mis sur le cou des guirlandes de fleurs, on la conduisit à l’écurie qui lui était destinée. Dès qu’elle s’y serait rendue, on la purifierait par le bain. [...]

On ne lui donna à boire que du lait de vache, seulement une fois par jour, à midi. Vingt hommes bien armés la gardaient. Si elle venait à mourir ou à être enlevée, il faudrait s’en procurer une autre, et recommencer toutes les cérémonies.

On mena après cela le cheval auprès du prêtre. On le frotta en sa présence avec de l’huile et du safran, puis on le couvrit de toiles blanches. On lui attacha au cou une clochette. On l’orna de joyaux et on lui mit au cou une corde d’or à laquelle on attacha une feuille de palmier sur laquelle était écrite :

« Cheval ! Va parcourir toute la terre, et reviens vainqueur de tous les rois qui règnent dessus. »

On le lâcha ensuite, en murmurant en même temps des mantras à ses oreilles :

« Cheval ! Parcours les montagnes, les déserts, les forêts, les villes. Foule tout sous tes pieds et sois vainqueur de tous les rois. Fais périr tout ce qui existe de voleurs, de démons, de malfaiteurs. Fais-les tous périr au plus vite. Effraie-les par des hennissements terribles et chasse-les à coups de pied et à coups de dent. »

Cette prière finie, on lâcha le cheval et on mit à sa suite une compagnie de cent soldats aguerris, qui l’accompagneraient partout et le défendraient jusqu’à son retour. Ces soldats étaient des jeunes hommes issus de la plus haute aristocratie, fils de princes, de généraux, de ministres et de gouverneurs. Ils étaient en charge de tout ce dont le cheval pouvait avoir besoin et devaient prendre soin de lui en toutes circonstances.

Le cheval était alors associé au Soleil et à sa course annuelle. S'il se promenait sur des terres qui n’appartenaient pas au roi, alors ces territoires devaient se soumettre ou être conquis, comme le soleil conquiert le monde : sans obstacle.

Si un prince ou un quelconque monarque refusait la suzeraineté du roi, s'il ne se soumettait pas aux cent soldats qui accompagnaient la bête et ne les traitait pas avec déférence en leur offrant le gîte et le souper, il devait être soumis par la force.

Le rebelle au pouvoir royal était alors libre d'opposer cent de ses champions aux cent gardiens du cheval. Si après la période allouée à son errance, aucun rival n'avait capturé ou tué la bête, la souveraineté du roi serait déclarée absolue et le cheval serait ramené dans sa capitale.

Cependant, s'il n’était pas revenu au bout de six mois, on devait envoyer une autre garde, pour en avoir des nouvelles. S’il venait à mourir ou à être enlevé, sans qu’on pût le délivrer, il fallait s’en procurer un autre et recommencer toutes les cérémonies décrites précédemment.

La préparation du sacrifice du cheval (ASHVAMEDHA)
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