26 Novembre 2023
Extrait de la page Wikipédia
La mythologie inuite connaît plusieurs similitudes avec certaines religions d'autres régions polaires. Des pratiques en matière religieuses traditionnelles des Inuits pourraient être très brièvement récapitulées comme une forme de chamanisme basée sur des principes animistes.
L'écrivaine inuite Rachel Attituq Qitsualik a dit : « Le cosmos inuit n'est régi par personne. Il n'y a pas de figures divines maternelles ou paternelles. Il n'y a pas de dieux du vent ou des créateurs du Soleil. Il n'y a pas de punitions éternelles dans l'au-delà, tout comme il n'y a pas de punition pour les enfants ou adultes ici, aujourd'hui. »
La genèse du monde telle qu'elle est racontée chez les Inuits ne comporte pas de meurtre rituel du père, contrairement aux cosmogonies de nombreux autres peuples : Titanomachie chez les Grecs (dans une perspective cyclique), meurtre d'Ymir chez les Vikings (démembrement d'un géant primordial). Il n'existe pas de chaos ou de vide initial d'où émerge le monde. Au commencement, il y a un Homme et une Femme, sans créateur divin et sans créature animale.
La Femme demanda à Kaïla, dieu du ciel, de peupler la terre. Il l'envoya creuser un trou dans la banquise pour y pêcher. La Femme sortit alors du trou, un à un, tous les animaux. Le caribou fut le dernier. Kaïla lui dit que le caribou était son cadeau, le plus beau qu'il puisse faire, car il nourrirait son peuple. Le caribou se multiplia et les fils purent le chasser, manger sa chair, se vêtir et confectionner des tentes avec sa peau.
Cependant, les fils de la Femme choisissaient toujours les caribous gros et gras. Un jour, il ne resta plus que les faibles et les malades dont les Inuits ne voulurent pas. La Femme se plaignit alors à Kaïla, qui la renvoya sur la banquise. Elle y pêcha l'esprit loup, envoyé par Amarok, pour qu'il mange les animaux faibles et malades. C'est pour cela que, selon la mythologie inuit, « le caribou nourrit le loup, mais c’est le loup qui maintient le caribou en bonne santé ».
Les Inuits croyaient que, à l'instar des humains, toute chose possède un esprit ou une âme (en inuktitut anirniq, « souffle », au pluriel anirniit), et que ces esprits perduraient après la mort — croyance commune à la plupart des cultures. Cette foi en l'omniprésence des esprits — base structurelle de la mythologie inuite — n'était cependant pas sans conséquence. Une expression inuite affirme en effet : « Le grand danger de notre existence réside dans le fait que notre régime alimentaire est entièrement constitué d'âmes. » Ainsi, pour celui qui croit que chaque chose a une âme équivalente à l'âme humaine, tuer un animal revient quasiment à tuer un homme. Et une fois l’anirniq du mort (animal ou humain) libéré, il est libre de se venger. Cet esprit ne peut alors être apaisé que par l'observance des coutumes, en évitant de commettre des tabous et en pratiquant les rituels adaptés.
Parfois, l’anirniq d'un humain ou d'un animal devenait une figure respectée ou influente, au travers d'un haut fait relaté dans un conte traditionnel. Dans d'autres cas, c'était un tuurngaq malfaisant, tel que décrit ci-dessous.
À l'avènement du christianisme chez les Inuits, anirniq a pris le sens chrétien du mot « âme », formant la racine d'autres vocables chrétiens : anirnisiaq signifiant « ange », et « Dieu » pouvant être traduit par anirnialuk — « le grand esprit ».
Genèse
La genèse du monde telle qu'elle racontée chez les Inuits ne comporte pas de meurtre rituel du père, contrairement aux cosmogonies de nombreux autres peuples : titanomachie chez les grecs, meurtre d'Ymir chez les Vikings. Il n'existe pas de chaos ou de vide initial d'où émerge le monde. Au commencement, il y a un Homme et une Femme, sans créateur divin et sans créature animale.
La Femme demanda à Kaïla, dieu du ciel, de peupler la terre. Il l'envoya creuser un trou dans la banquise pour y pêcher. La Femme sortit alors du trou, un à un, tous les animaux. Le caribou fut le dernier. Kaïla lui dit que le caribou était son cadeau, le plus beau qu'il puisse faire, car il nourrirait son peuple. Le caribou se multiplia et les fils purent le chasser, manger sa chair, se vêtir et confectionner des tentes avec sa peau.
Cependant, les fils de la Femme choisissaient toujours les caribous gros et gras. Un jour, il ne resta plus que les faibles et les malades dont les Inuits ne voulurent pas. La Femme se plaignit alors à Kaïla, qui la renvoya sur la banquise. Elle y pêcha l'esprit loup, envoyé par Amarok, pour qu'il mange les animaux faibles et malades. C'est pour cela que, selon la mythologie Inuit, « le caribou nourrit le loup, mais c’est le loup qui maintient le caribou en bonne santé ».
Anirniit
Les Inuit croyaient que toute chose a un esprit ou une âme (en inuktitut anirniq, « souffle », au pluriel anirniit), tout comme les humains. Ces esprits persistaient après la mort - croyance en commun avec la plupart des cultures. Toutefois, la croyance en l'omniprésence des esprits - à la racine de la structure de la mythologie inuit - a des conséquences. Les Inuit disent : « Le grand danger de notre existence réside dans le fait que notre régime consiste entièrement d'âmes. » En croyant que toute chose, y inclus les animaux, ont des âmes comme les humains, tuer un animal n'a guère de différence avec tuer un humain. Une fois l'anirniq du mort (animal ou humain) est libéré, il est libre de se venger. L'esprit du mort ne peut être calmé qu'avec l'obéissance aux coutûmes, en évitant des tabous, et en faisant les rites indiqués.
La vie dure et aléatoire dans l'Arctique assura que les Inuit vivent dans une peur constante de forces invisibles. Une série d'événements malheureux et suppliant aux pouvoirs potentiellement fâchés et vengeurs pour les nécessités de la survie est une conséquence d'une existence précaire même aujourd'hui. Pour un Inuit, offenser un anirniq impliquait risquer l'extinction. Le rôle principal du chaman dans la société inuite était de conseiller et de rappeler aux autres les rituels et tabous auxquels ils devaient obéir pour calmer les esprits ; le chaman pouvait les voir et les contacter.
Les anirnit faisaient partie de la sila - le ciel ou l'air tout autour - et étaient tout simplement prêtés de la sila. Même si l' anirniq de chaque personne était individuelle, formée par sa vie et le corps qu'il occupait, il faisait en même temps partie du tout. Ceci impliquait que les Inuit pouvaient emprunter les pouvoirs ou les caractéristiques d'un anirniq en prenant son nom. En plus, les esprits d'une classe d'organismes - mammifères aquatiques, ou ours polaires ou plantes - étaient dans un sens tous les mêmes, et pouvaient être invoqués à travers une sorte de maître ou gardien connecté à cette classe. En certains cas, c'est l'anirniq d'un humain ou d'un animal qui est devenu une figure respectée ou de grande influence sur les animaux ou les choses de par une action racontée dans un conte traditionnel. Dans d'autres cas, c'est un tuurngaq.
Depuis l'arrivée du christianisme dans la culture inuite, anirniq est devenu le mot accepté pour « âme » dans le sens chrétien du terme. C'est le mot à la racine d'autres termes chrétiens : anirnisiaq veut dire « ange » et « Dieu » est anirnialuk - « le grand esprit ».
Tuurngait
Certains esprits n'étaient pas liés à des corps physiques. Ils sont appelés tuurngait (au singulier : tuurngaq), et sont perçus comme maléfiques et monstrueux, responsables des expéditions de chasse ratées et des outils cassés. Ils pouvaient posséder les humains, comme raconté dans l'histoire d'Atanarjuat. Les chamans pouvaient les combattre ou les exorciser, ou les éloigner par des rituels, mais il pouvaient aussi être capturés et asservis par des chamans, qui pouvaient par la suite les utiliser pour combattre des tuurngait libres.
Tuurngaq a pris une seconde définition depuis l'arrivée du Christianisme, devenant l'équivalent du « démon » chrétien.
Angakuit
Le chaman (en inuktitut : angakuq, des fois orthographié angakok ; au pluriel angakuit) d'une communauté n'en était pas le chef, mais une espèce de guérisseur et psychothérapeute qui pouvait guérir les blessures physiques et offrir des conseils ainsi qu'invoquer les esprits pour aider les humains ; il pouvait aussi combattre les esprits ou les éloigner. Son rôle était de regarder, interpréter et encourager ce qui est subtil ou invisible. Les chamans n'étaient pas entraînés : on les pensait nés avec les capacités des chamans, et ils les montreraient au fur et à mesure qu'ils grandissaient. La musique de tambour rhythmique, les chants et les danses furent utilisés souvent pendant le travail du chaman. L'illumination (en inuktitut qaumaniq) était souvent utilisée par les chamans pour décrire une aura spirituelle qui, si enlevée ou détruite, pouvait entraîner la mort.
La fonction du chaman n'est presque plus visible dans la société inuite christianisée.
Dieux
Les Inuit n'avaient tout simplement pas de dieux, mais on voit souvent des noms des traditions inuit appelés dieux dans les médias non-inuites. Ce qu'ils avaient étaient des figures, qui sont vus ailleurs dans des histoires d'horreur : des êtres méchants, invisibles, vengeurs, arbitraires et très puissants qui étaient soit des tuurngait, soit des anirniit animaux ou humains particulièrement puissants devenus des entités craintes à cause d'une histoire d'abus ou d'horreur.
Parmi eux on trouve Sedna (ou Sanna, Nerrivik, Arnarquagssaq, ou Nuliajuk), maître des animaux aquatiques, Nanuq (ou Nanuuq, Nanook...), maître des ours polaires, et Tekkeitsertok, maître des caribous.
Sedna, La Déesse de la Mer (Mythologie Inuit)
Bonjour! Aujourd'hui nous explorons le mythe de la déesse de la mer et des animaux aquatiques dans la mythologie Inuite, la belle et redoutable Sedna. Si vous aimez la vidéo, n'hésitez pas à la...