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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

Similitudes entre COSMOGONIES égyptienne et indienne

Il existe de nombreuses ressemblances, si ce n'est des similarités, qui unissent les mythologies indo-européennes et égyptiennes.

Principalement en raison de l'éloignement géographique, une connexion indo-égyptienne lors de la plus haute Antiquité peut sembler difficilement concevable... Nourrissons donc notre réflexion avec ces quelques lignes extraites d'Arthur de Gobineau :

« À la vérité, il est quelquefois dangereux d’ajouter une foi trop explicite aux conclusions tirées de comparaisons semblables. Les idées peuvent souvent voyager à demi mortes et venir se régénérer sur un terrain propre à les faire réussir, après avoir passé par bien des milieux. Ainsi se trouveraient déçues les espérances que l’on aurait pu concevoir de leur présence à deux points extrêmes, pour constater une identité de race chez leurs possesseurs différents. Cette fois, cependant, il est difficile de se tenir en méfiance. L’hypothèse la plus défavorable à la communication directe entre les Hindous et les Égyptiens serait de supposer que les notions théologiques des premiers seraient passées du territoire sacré dans la Gédrosie [Baloutchistan], de là chez les diverses tribus arabes, pour tomber enfin chez les seconds. Or, les Gédrosiens étaient de misérables barbares, détritus immondes des tribus noires. Les Arabes s’adonnaient entièrement aux notions des Chamites, et on ne trouve pas trace, parmi eux, de celles dont il s’agit. Ces dernières venaient donc directement de l’Inde, sans transmission intermédiaire. » Essai sur l’inégalité des races humaines.

Dans La mythologie égyptienne (2005), l'ouvrage de référence des universitaires et égyptologues N. Guilhou et J. Peyré, se trouve une synthèse des différentes cosmogonies égyptiennes. On y retrouve les thèmes précédemment abordés :

- L'Océan initial :

 Toutes [les cosmogonies égyptiennes] définissent les origines comme un Océan primordial, immensité d'eau et de ténèbres, le Noun, dans lequel le démiurge est en puissance, et au sein duquel il va s'éveiller. 

Guilhou et Peyré, La mythologie égyptienne.

- Le temps cyclique :

Cet Océan représente le début du monde, mais aussi la fin des temps (avant un nouveau recommencement), puisque c'est à l'état de Noun que tout ce qui existe est censé revenir.

Ibid

- Tout comme Zurvan, Brahma, Vishnou et Ymir :

Le créateur apparaît, vient à l'existence par lui-même ; Atoum est seul. 

Ibid

- Le mythe de l'oiseau initial :

Atoum est seul, sans un endroit où se poser (tel un oiseau, Grand et Lointain, dans la cosmogonie d'Edfou).

Ibid

- La création se fait à partir d'une terre qui émerge d'un univers avant cela uniquement aquatique :

Apparaît une butte primordiale (butte de terre ou fourré de papyrus) : c'est alors que la création peut commencer. 

Ibid

Le mythe du bateau sauvé des eaux est une variation de ce mythe de la « butte de terre ». Les navires de Noé et de Manu échouent en effet au sommet d'un tertre, depuis lequel ces deux patriarches vont recréer la vie, c'est-à-dire respectivement faire pousser la vigne, ou rédiger la Loi (Manusmriti).

- Le créateur céleste donne naissance au ciel et à la terre, sous la forme d'un couple de divinités genrées, Ciel et Terre :

 Le démiurge donne ainsi naissance à deux émanations : les principes masculin et féminin Chou et Tefnout, principes de vie et norme. [...] De ces deux émanations vont se créer Geb et Nout : c'est avec eux que commence la création par mode « normal » (reproductif, sexué). 

Ibid

- L'étape initiale de la création n'est pas la conséquence d'une union, mais d'une émanation, qu'elle soit verbale ou substantielle :

La création se fait par étapes : [d'abord] la création à partir de soi (le démiurge créateur étant solitaire) : Atoum (dont le nom signifie « Celui qui est la totalité », « Celui qui est et qui n'est pas »). Elle se fait donc par émanation (liquide créateur, pensée, parole, jeux de mots). […] La première création ne sera pas une création sexuée mais, selon les cosmogonies, une création par masturbation, par crachat ou par parole, soit dans tous les cas une émanation du démiurge lui- même, émanation généralement liquide, cette valeur fondamentale de la liquidité créatrice étant déjà patente dans l'existence même de l'Océan primordial. 

Ibid

La création issue de la transpiration d'un démiurge est un autre mythe indo-européen commun. Il existe en effet de très nombreuses légendes faisant naître monstres et héros de la semence, des pleurs ou de la transpiration d'une divinité, qu'elle soit un dieu, comme Shiva ou Brahma, ou un saint, comme le rishi Atri.

En illustration, voici un conte croate (« L'origine de l'homme ») cité par Louis Léger dans ses Contes populaires slaves :

Au commencement, il n’y avait rien que Dieu ; or Dieu dormait et rêvait. Ce sommeil dura des siècles. Le moment fixé pour son réveil arriva. Il s’éveilla brusquement, regarda autour de lui, et chacun de ses regards créa une étoile. Dieu s’étonna et se mit à voyager pour voir ce que ses yeux avaient créé. Il voyagea... Il voyagea, sans terme et sans fin. Enfin il arriva à notre Terre, mais il était déjà las et la sueur lui gouttait du front. Une goutte de sueur tomba sur la Terre, cette goutte s’anima et ce fut le premier homme.

Similitudes entre COSMOGONIES égyptienne et indienne

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