24 Décembre 2021
De longues années passèrent. La communauté prospérait. Le Bouddha arriva, sur les bords du Gange, au lieu où l’on construisait la ville de Pâtalipoutra. Il bénit les murs qui commençaient à sortir de terre, passa le fleuve, en allant vers Vaiçâlî. Dans le village de Bailva, il fut frappé d’une grave maladie. Il souffrait d’horribles douleurs. Ananda pleurait, le voyant déjà mort. Mais il se souvint qu’il avait à visiter encore de nombreux disciples et qu'il ne lui convenait pas d’entrer dans le nirvana sans leur avoir donné les derniers enseignements, et, par la force de sa volonté, il dompta la maladie, et la vie ne l’abandonna pas. Il recouvra la santé.
Dès qu’il fut guéri, il sortit de la maison où il avait trouvé un asile, et il s’assit sur un siège qui lui avait été préparé devant la porte et il dit :
« j’ai quatre-vingts ans, j’arrive au bout de mon chemin. Soyez, vous, votre propre flambeau, ne cherchez pas qui vous éclaire. Celui qui, après que j’aurai quitté ce monde, sera son propre flambeau, prouvera qu’il a pénétré tout le sens de mes paroles ; il sera mon vrai disciple, Ananda ; il connaîtra la droite manière de vivre. »
Il reprit sa route, et il arriva à Vaiçâlî. Il alla à travers la ville, de porte en porte, quêtant sa nourriture. Et, tout à coup, il vit Mara qui s’était dressé devant lui.
« Voici l’heure, dit le Malin ; entre dans le nirvâna, ô Bienheureux.
— Non pas, répondit le Bouddha. Mieux que toi, Malin, je connais l’heure où il faudra que j’entre dans le nirvâna. Quelques mois encore, et l’heure sera venue. Trois mois encore, et j'entrerai dans le nirvâna. »
À ces paroles, la terre trembla, le tonnerre gronda : le Bouddha avait détruit la volonté par quoi il retenait la vie, et il avait fixé le temps où il entrerait dans le nirvâna.
Il domina sa fatigue, et il arriva au bord de la Kakoutsthâ. La rivière était paisible et pure. Le Maître se plongea dans l’onde limpide. Après le bain, il but, puis s’en alla vers un bois de manguiers. Là, il dit au moine Ananda:
« Plie mon manteau en quatre, que je me couche et me repose. »
Le disciple fut heureux d’obéir au Maître et il se hâta d’étendre à terre le manteau plié en quatre. Le Maître se coucha, et Ananda s’assit auprès de lui.
Au bout de quelques heures, le Maître se leva. Il se remit en marche et il arriva enfin à Koushinagar. Là, sur le bord de la Hiranyavatî, il y avait un petit bois, riant et calme.
Le Maître dit :
« Va, Ananda, et prépare-moi un lit entre deux arbres jumeaux. Que la tête soit tournée vers le nord. Je suis malade, Ananda. »
Ananda prépara le lit, et le Maître alla s’y étendre.
Ce n’était pas la saison où les arbres fleurissent, et pourtant aux deux arbres qui abritaient le Maître il y avait des fleurs. Les fleurs pures tombaient sur le lit avec douceur, et, du ciel, descendaient lentement des chants tranquilles.
Le Maître dit au pieux Ananda :
« Vois : nous ne sommes pas dans la saison des fleurs, et ces arbres pourtant se sont couverts de fleurs, et sur moi pleuvent les fleurs pures. Écoute l’air : il est joyeux des chants qu’au ciel chantent les Dieux heureux en l’honneur du Bouddha. Mais au Bouddha revient un honneur plus durable : moines, nonnes, croyants, croyantes, tous ceux qui voient la Vérité, tous ceux qui vivent dans la loi, tous ceux-là font l’honneur suprême du Bouddha. Il faut donc, Ananda, vivre ; selon la Loi, et, jusque dans les moindres actes de la vie, suivre le pur chemin des saintes vérités. »
Ananda pleurait : il voulut cacher ses larmes, il s’éloigna.
« Ah, pensait-il, que de fautes ne me sont pas remises ! Que de fautes je suis prêt à commettre encore ! Je suis loin du but sacré et celui qui avait pitié de moi, le Maître, va entrer dans le nirvâna. »
Mais le Maître le rappela et lui dit :
« Ne va pas gémir, Ananda, ne va pas te désespérer. Souviens-toi de mes paroles : il n’est rien de ce qui charme, il n’est rien de ce qu’on aime dont il ne faille un jour se séparer. Comment ce qui est né ne serait-il pas périssable ? Comment ce qui est né ne serait-il pas instable ? Comment ce qui est né, comment ce qui est créé ne passerait-il pas ? Tu m’as longtemps honoré, Ananda ; tu as été, pour moi, un tendre ami ; ton amitié fut joyeuse, et tu lui fus toujours fidèle en pensées, en paroles et en actes. »
La nuit monta. Ceux de Kouçinagara avaient appris que le Maître était couché sous deux arbres jumeaux, et ils venaient en foule lui rendre hommage. Ils étaient les dernier parmi les fidèles qui eurent la joie de voir le Maître face à face.
La nuit était belle. Ananda était assis auprès du Maître. Le Maître dit :
« Peut-être, Ananda, penserez-vous : « Nous n’avons plus de Maître. » Il ne faut pas que vous pensiez ainsi. La loi reste, la loi que je vous ai enseignée, Ananda : qu’elle vous guide, quand je ne serai plus entre vous. »
Il dit encore :
« En vérité, moines, tout ce qui est créé est périssable : ne cessez jamais de lutter. »
Puis son esprit monta aux régions de l’extase. Son visage était d’un or lumineux. Il entra dans le nirvana. On sentit trembler la terre, et l’on entendit le tonnerre gronder.
Sous les remparts, au lever du soleil, ceux de Koushinagar dressèrent un grand bûcher, comme pour un roi du monde, et y brûlèrent le corps du Bouddha.
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