23 Décembre 2021
En faisant le récit de la campagne d'Alexandre, l'écrivain grec Arrien (v. 95 – v. 175) se fait le chroniqueur des nombreuses défaites aryennes. Les chapitres 6 et 7 de l'Expédition d'Alexandre sont consacrés à la conquête de la Sogdiane et de la Bactriane. Si la Bactriane se rendit rapidement, la soumission de la Sogdiane pris plus de temps et réclama pour tout le génie stratégique d'Alexandre. Ces événements sont assez importants dans l'Histoire indo-européenne, et plus particulièrement dans celle du peuple aryen, pour en faire le récit détaillé :
« Alexandre marche de nouveau vers l'Oxus, contre les Sogdiens retirés dans leurs places fortes, après avoir refusé d'obéir au satrape qu'il leur avait donné. » Le Macédonien divise ensuite son armée en cinq corps et les disperse dans les territoires occupés afin de prévenir les révoltes et les attaques des Scythes, alliés des Perses. Puis, « il entre dans la Sogdiane, dont il soumet facilement les villes occupées par les Barbares révoltés. Cependant Spitamène, avec une poignée de transfuges sogdiens qui s'étaient retirés en Scythie, et six cents chevaux Massagètes, attaque une place frontière des Bactriens, la surprend, égorge la garnison et en fait le commandant prisonnier. Enflé de ce succès, il s'approche peu de jours après de Bactres, et se contente, sans l'assiéger, de ravager les environs.
Les Grecs avaient laissé malades dans ces murs plusieurs cavaliers des Hétaïres[...]. Ils étaient convalescents mais ils pouvaient déjà porter les armes et monter à cheval. À la nouvelle de l'incursion des Scythes, rassemblant quatre-vingts chevaux stipendiaires laissés en garnison à Bactres, et quelques-uns des adolescents, ils courent sur les Massagètes. Cette sortie imprévue les rend maîtres de tout le butin des Scythes dont ils égorgent une grande partie. Comme ils se retiraient en désordre, sans chef, Spitamène et d'autres Scythes, sortent d'une embuscade, fondent sur eux, tuent sept Hétaïres et soixante stipendiaires. »
Doté d'un nom typiquement zoroastrien (Spitama étant le nom de famille du clan auquel appartenait Zarathoustra), Spitamène est le général achéménide qui est à la tête de ce qu'il reste des troupes perses. Il mourra au combat, sans savoir que sa fille sera mariée à Séleucos (v. 358 - 281), le lieutenant d'Alexandre qui devint diadoque à la mort d'Alexandre, puis premier roi séleucide de Perse.
« Instruit de cette défaite, Cratérus marche contre les Massagètes qui fuient aussitôt dans le désert : mille chevaux se réunissant à eux, Cratérus les atteint et les défait malgré la résistance la plus opiniâtre. Cent cinquante cavaliers scythes demeurent sur le champ de bataille, le reste se sauve dans les déserts où les Macédoniens ne peuvent les poursuivre.
Cependant Alexandre nomme Amyntas satrape de la Bactriane, emploi que la vieillesse d'Artabaze ne pouvait plus remplir. Il laisse près de lui, en quartier d'hiver, Coenus à la tête de sa troupe, de celle de Méléagre, de quatre cents chevaux Hétaires, de toute la cavalerie des archers, des Sogdiens et des Bactriens qu'Amyntas avait commandés : ils ont ordre de protéger le pays ; et de surprendre Spitamène s'il tentait quelque incursion.
Spitamène voyant les places remplies de garnisons macédoniennes qui lui ôtaient tous moyens d'échapper par la fuite, se porte sur les troupes de Coenus, dont l'attaque lui paraissait moins difficile. Arrivé à Gabes, place forte sur la frontière des Sogdiens et des Massagètes, il entraîne facilement dans son parti trois mille chevaux scythes. Ce peuple pauvre, sans villes, sans retraites fixes, n'ayant rien à perdre, est toujours prêt à guerroyer.
Coenus marche avec son armée au-devant de Spitamène, lui livre un combat sanglant ; l'avantage reste aux Macédoniens ; ils ne perdent que vingt-cinq chevaux et douze fantassins, tandis que l'ennemi laisse huit cents cavaliers sur le champ de bataille. Après cette défaite, les Sogdiens et les Bactriens ; qui avaient pris parti pour Spitamène, vinrent trouver Coenus et se rendre à discrétion. Les Scythes Massagètes fuient avec leur chef dans le désert après avoir pillé le bagage de leurs alliés ; mais apprenant qu'Alexandre marchait contre eux, ils lui envolent la tête de Spitamène, espérant ainsi le détourner de son projet. »
Après s'être reposées pendant l’hiver, les troupes d'Alexandre entreprennent l'attaque de la « Roche sogdienne », ainsi que se nommait la dernière place forte aryenne encore rebelle. Arrien raconte la ruse employée par le général macédonien contre ce fort réputé imprenable car bâti entre deux montagnes. Cette nouvelle défaite marqua la fin de la culture aryenne en Perse.
« Au printemps, on part pour assiéger la roche des Sogdiens. C'est dans cette place inexpugnable que s'étaient réfugiés une foule d'habitants [...]. La prise de ce poste enlevait aux Sogdiens leur dernier boulevard. Alexandre s'approche mais il ne voit de tous côtés qu'une hauteur escarpée, couverte de neige ; inabordable. Les Barbares étaient approvisionnés pour un long siège, et ne manquaient point d'eau. Alexandre leur fait proposer d'entrer en composition, avec la facilité de se retirer chez eux ; mais les Barbares se prenant à rire, lui demandent si ses soldats ont des ailes ; qu'ils se croyaient au-dessus de toute atteinte. Irrité de cette réponse superbe, Alexandre, pour satisfaire à la fois sa vengeance et sa gloire, résolut d'emporter la place. Il fait publier par un héraut, que le premier de tous qui montera à l'assaut obtiendra douze talents ; le second, le troisième et tous ceux qui leur succéderont, des récompenses proportionnées, jusqu'au dernier, qui recevra trois cents dariques.
Des Macédoniens, excités à la fois par leur courage et la récompense, se présentent au nombre de trois cents, choisis parmi ceux exercés à ces sortes de travaux. Ils sont armés de crampons de fer qu'ils doivent ficher dans la glace ou dans la roche, et auxquels ils attachent de fortes cordes. Se dirigeant pendant la nuit du côté le plus escarpé et le moins gardé, à l'aide de ces crampons et d'efforts redoublés, ils arrivent de différents côtés sur le sommet. À cet assaut, trente roulèrent dans les précipices et dans les neiges ; on ne put retrouver leurs corps. Arrivés sur le sommet, les Macédoniens élèvent un drapeau, c'était le signal convenu. Alexandre députe un héraut vers les postes avancés des Barbares pour leur annoncer qu'ils aient à se rendre ; que ses soldats ont des ailes ; qu'ils lèvent les yeux, les hauteurs sont occupées par les Macédoniens. À cet aspect imprévu, s'imaginant que les assaillants étaient en plus grand nombre et mieux armés, les Barbares se rendirent. »
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