25 Juin 2024
Tout comme en Grèce Antique, ou dans le monde viking, l’exil est pour les Aryens une sentence frappant ceux que l'on juge néfastes à la communauté. C'est souvent suite à des exils que sont fondés des colonies, des comptoirs ou que naissent les grands mouvements de conquête. Par exemple, c'est en suivant le meurtrier Éric le Rouge en exil, que des Vikings coloniseront le Groenland ou Terre-Neuve, de même que ce sont des renégats lacédémoniens qui fondèrent les colonies spartiates de Tarente et de Cyrénaïque.
Dans le Ramayana de Valmiki, Rama compare l'exil à la mort physique, car comme elle, il impose un détachement total envers tout ce que l'on a déjà connu, que l'on a déjà appartenu et que l'on doit laisser derrière soi pour avancer seul vers un lieu inconnu que l'on ne souhaitait pas découvrir. L'épopée du Mahabarata repose elle aussi sur un exil, celui des frères Pandavas qui ont perdu au jeu de dé leur Royaume.
Nous distinguerons l'exil subit, qui est la résultante d'une décision royale, de l'exil volontaire, qui est lui inspiré par le mysticisme et l'ascétisme. Par exemple, les exils de Rama et de Bouddha ne sont pas de même nature. Pour Rama, il s'agit d'un exil involontaire, temporaire, accompagné de sa femme et de son plus fidèle demi-frère. Pour le prince Gotama, il s'agit d'un exil volontaire, irrémédiable, d'une absolue solitude et d'un ascétisme radical. Pour Rama, l'exil est subit, il s'agit d'une décision politique regrettable mais à laquelle il ne peut pas se défier, tandis que pour Bouddha, il est le fruit d'une réflexion métaphysique et d'un profond mal-être : sa présence dans son propre palais lui étant devenue insupportable.