25 Juin 2024
Au début du 19e siècle, faisant face à une ethnie mongole migrant vers l'ouest, le couple Bourboulon, voyageurs et diplomates français, est saisi d'une vision qui aurait pu correspondre, en outre, à celle des Indo-Européens des temps les plus reculés du Néolithique :
« Nous venons de rencontrer, en arrivant à Nara [sud-ouest à la sortie du désert de Gobi], une tribu émigrant, et emportant avec elle vers de plus gras pâturages tout ce qu'elle possédait. Les hommes et les femmes à cheval poussent devant eux leurs troupeaux ; les plus petits enfants, suspendus dans des paniers aux flancs des chameaux, sont arrangés symétriquement d'après leurs poids et leur âge ; au-dessus d'eux sont entassés les tapis et les couvertures en feutre avec les bois formant la carcasse des tentes, des grils en fer, des armes, des marmites de cuivre pour faire bouillir le thé, enfin des sacs de farine d'orge. Je remarque sur un vigoureux chameau qui passe plus près de nous deux gros bébés tout nus au milieu du fouillis pittoresque des ustensiles de ménage ; de l'autre côté et comme équivalent se trouvent une fillette de six ans et un pot de fer. Les pauvres petits voyageurs jouent et rient, comme s'ils étaient à leur aise parmi ce cliquetis effroyable de ferraille qui menacent leurs têtes à chaque cahot. » A et C de Bourboulon, Voyage en Chine et en Mongolie.