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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

Les dieux-animaux à travers le monde (mythologie comparée)

Les dieux-animaux à travers le monde (mythologie comparée)

 

Les dieux zoomorphes

 

 

En Afrique, chez les Akan et les Ashanti, le dieu sculpteur et architecte de l'univers est la « Grande Araignée ».

L'adoration de divinités zoomorphes est attestée en Égypte pour la première fois au milieu du 4e millénaire avant notre ère (période pré-dynastiques). Dans son traité Isis et Osiris, consacré à la mythologie égyptienne, Plutarque (45-125) rapporte que les Égyptiens plaçaient les animaux sacrés presque au même niveau que les divinités classiques. Chaque ville vénérait son propre animal, sans nécessairement respecter l'animal tutélaire de la cité voisine. Par exemple, si les gens de Lycopolis mangeaient de la brebis, afin d'imiter leur animal totem, en revanche les habitants d'Oxyrhynchos (« La ville du poisson corégone ») mangeaient du chien pour se venger des habitants de Cynopolis (« La ville du loup », moderne Assiout), qui mangeaient sans vergogne de l'oxyrhynque. Des sépultures d'animaux, accompagnées d'offrandes, furent découvertes à Maadi, à Héliopolis, à Badari et à Nagada. Il s'agit particulièrement de « sépultures de chacals, de gazelles, mais aussi de béliers et de taureaux. » (E. Fahmuller, dans A. Eggebrecht, La Civilisation égyptienne.) Il s'agit des principaux animaux du bestiaire paléolithique : canidés (chacals), caprins (gazelles), ovidés (béliers) et bien sûr bovins (taureaux).

 

La liste exhaustive des dieux zoomorphes égyptiens serait très longue, mais citons parmi les plus célébrés : Shou le dieu-léontocéphale maître de l'élément air, Hathor la vache céleste, Thouéris la déesse-hippopotame gardienne du foyer et des naissances, Anubis le dieu-chacal de la mort, Horus le dieu-faucon céleste et solaire ou encore Sekhmet le déesse-tigresse furibonde.

Sobek le dieu-crocodile possédait des sanctuaires partout en Égypte, mais deux centres majeurs de culte : à Crocodilopolis au Fayoum et à Soumenou, près de Thèbes capitale religieuse de Haute-Égypte.

En Haute-Égypte, dans la mythologie du temple d'Éléphantine (Esna), Khnoum est le dieu-bélier, identifié tardivement à Amon. À Bast, on vénère la chatte Bastet en lui+ apportant des momies de chat que l'on inhumait avec soin et déférence. À Memphis et On, on adorait des taureaux, en l'honneur de Ptah.

Ce lien entre un dieu et un animal particulier et sacré se retrouve chez d'autres divinités : « Ptah peut résider dans le taureau de Memphis, Khnoum dans le bélier d'Éléphantine et le dieu Sobek dans le crocodile de Kom Ombo. S'il s'agissait seulement au début d'un exemplaire unique et choisi de l'animal, à partir de la Basse Époque on verra naître une zoolâtrie illimitée due à la conception que chaque taureau, chaque crocodile ou bélier pouvait incarner le dieu. » (Fahmuller, op. cit.)

« À Chmounou [ville d'Imhotep, en Moyenne-Égypte, à 290 kilomètres du Caire], les ibis étaient sacrés. Un ibis privilégié recevait les honneurs divins. De toute l'Égypte on apportait des ibis morts et momifiés qui étaient déposés dans une immense caverne. On trouvait partout des faucons sacrés et pas seulement dans la ville de Nekhen [Hierakonpolis], mais aussi en face de Nekhen, à Nekheb et dans tous les endroits que les Égyptiens d'aujourd'hui appellent Damanhour (ville d'Horus) ou Sanhour (protection d'Horus) et dans d'autres encore, par exemple Hathirib où leur nécropole fut rétablie dans son intégralité par Djed-her le sauveur, à Tanis où [on] a retrouvé récemment des squelettes de faucons dans de petites jarres. » (P. Montet, La Vie quotidienne en Égypte au temps des Ramsès, 1988.)

En Grèce, Zeus prend la forme de très nombreux animaux pour s'incarner sur Terre. Ses principaux avatars sont le taureau, le cygne et l'aigle. On retrouve une nouvelle fois la présence des animaux classiques du bestiaire sacré : 1) la vache, symbole de maternité et de fertilité, est l'animal le plus représenté dans les grottes pariétales. 2) le cygne migrateur annonciateur des saisons est sacré en Sibérie, la zone géographique dont sont vraisemblablement originaires les ancêtres paléolithiques des Grecs (Proto-Indo-Européens). 3) l'aigle, dont le vol est emblématique, est l'oiseau solaire, symbole de royauté et d'élévation repris par les chamanes sibériens et amérindiens, mais aussi par les égyptiens sous la forme du faucon.

En Méditerranée, Dionysos est parfois représenté avec des cornes de taureau, mais aussi de bélier. En Gaule, Cernunnos est le dieu coiffé de bois de cerf. En Pays slave, Vélès est le dieu ours. Artio la déesse celtique ourse.

Dans la mythologie yézidie (Irak), Malek Taus le dieu-paon est au sommet du panthéon ; il reçoit directement les paroles du démiurge et les transmet à l'humanité. Malek Taus présente de nombreux points communs avec l'oiseau mazdéen Varagna mais aussi avec le Simorgh perse, la créature ailée que l'on associe au Chérub mésopotamien et au Sphinx égyptien.

En Inde, mentions des incarnations animales de Vishnou : Matsya est le poisson sauveur du déluge, Varaha est le sanglier sauveur de la Terre, Narasimha est le dieu-lion destructeur du démon, Garuda est le faucon de vérité, véhicule de Vishnou et terreur des serpents, Hayagriva est l'homme-cheval... Dans la vallée de l'Indus, celui que l'on nomme Pashupatinath est entouré de nombreux animaux domestiqués et sauvages, particulièrement de buffles, de serpents et de daims. Dans la mythologie shivaïte, le taureau Nandi est le véhicule du Mahadeva, mais aussi sa principale incarnation animale, tandis que le cobra Vasuki est son fidèle ami. Ganesh le dieu à tête d'éléphant est son fils. Au confluence des mythologies vishnouites et shivaïtes, protagoniste du Ramayana, l'épopée indienne la plus populaire, Hanuman est le dieu-singe, adorateur de Shiva et fidèle de Rama. Hanuman est l'inspiration directe du personnage de Sun Wukong, le « roi singe » de la littérature chinoise.

Dans la mythologie typiquement védique, les Ashvins sont les jumeaux à têtes de chevaux, garants de la fertilité agricole et annonciateurs du jour nouveau. Daksha est le rishi à tête de bélier, sa tête humaine ayant été coupée par Rudra-Shiva.

Les indigènes indiens (Adivasis) pratiquent le culte des serpents nagas, génies des eaux, qui peuvent être soit totalement serpentins, soit mi-serpents (bas du corps) et mi-hommes (tels les Naga Kanya du Népal).

Au Népal, à la confluence des mondes indien, tibétain, iranien, tokharien, mongol et chinois, on retrouve la présence de Ganesh, Narasimha (Homme-lion), Varahi (version femelle du sanglier Varaha), Hanuman, Hayagriva (Homme-cheval). Plus typiquement népalaises sont les divinités Hayashya (tête d'oiseau), Sukarasya (tête de truie), Svanasya (tête de chien) et Simbasya (tête de lion).

Au Tibet, le mythe de peuplement met en scène un singe, disciple de Bouddha.

Au Japon, dans la mythologie shinto, Inari est le dieu renard, esprit (kami) du riz, Benten est le kami serpent, Ebisu est le kami daurade, Hachiman est le kami pigeon, le cerf est le véhicule du kami Kasuga, le bœuf est le véhicule du kami Tenjin. Quant aux insectes, ils incarnent les mauvais esprits.

En Mésoamérique (Aztèques), Quetzalcóatl (« Serpent à plumes ») est une figure à la fois homme, serpent et oiseau. L'ennemi de Quetzalcóatl est le « Guerrier-Jaguar ». La mythologie aztèques mentionne aussi le héros « Huit-cerfs » dont le père est « Cinq-alligators », sa mère « Neuf-aigles » et sa femme « Treize-serpents. » Il peut cependant s'agir d'appellations claniques et non de véritables zoomorphes, mais le rôle totémiques des animaux demeure évident.

 

 

Nuwa, divinité primordiale chinoise

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