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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

Le jugement de la reine Mangala (conte jaïne)

Extrait de Les vies authentiques des vingt-quatre Tirthankars, par Up-pravartak Shri Amar Muni

(lecture en français sur https://jainworld.com).

Cet histoire met en scène Sumangala (Mangala,) la femme du roi Megh d’Ayodhya. Elle est la mère de Sumati-nath, 5ème tirthankara.

*

Un jour, deux femmes et un petit garçon vinrent à la cour du roi pour chercher justice. L’une des femmes exposa son cas devant le roi : «  Sire ! Nous sommes toutes les deux veuves d’un riche marchand navigateur. Notre mari est parti pour sa demeure céleste nous laissant, nous deux, un fils et des tas de richesses. L’enfant est vraiment à moi, mais cette seconde femme du marchand prétend que c’est le sien. C’est uniquement une conspiration pour s’approprier les biens dont l’enfant doit hériter. Sauvez-moi, Seigneur ! Je cherche mon fils et justice de votre part ! ».

L’histoire racontée par l’autre femme fut la même. Criant arguments pour et contre, l’une et l’autre, les deux femmes réclamaient la possession de l’enfant. Celui-ci ne pouvait pas indiquer sa véritable mère, car il avait une égale affection pour les deux. Comme le garçon était né dans un lieu éloigné, il n’ y avait pas, non plus, de témoin oculaire valable.

Le roi était devant un dilemme. Même après avoir fait le tour de la question, il ne pouvait pas résoudre le problème. Toute solution mal conçue pouvait aboutir à une injustice pour l’innocent. Le roi et ses ministres étaient tous dans l’embarras. La nuit approchait et le roi allait être en retard pour son repas. Il ajourna la décision et alla dîner dans le palais.

La reine demanda : «  Aujourd’hui, vous êtes en retard pour le dîner, Votre Grandeur ! Qu’elle en est la raison ? Y avait-il quelque problème difficile ?: ».

La roi raconta le cas des deux femmes et de leur enfant et dit : «  Personne n’est capable de dire, de façon sûre, qu’elle est la véritable mère de l’enfant et laquelle est la simulatrice ?: ».

La reine dit, avec un sourire : «  Votre Grandeur ! Laissez une femme résoudre les problèmes de femmes. Chargez-moi de cette affaire et autorisez-moi à en trouver l’issue !: ».

La matin suivant, la reine elle-même vint à la cour du roi. Les deux femmes et leur fils furent introduits devant la reine. Il n’y avait aucune indication apparente dans la conduite et la disposition des deux femmes qui pouvait donner une indication sur la sincérité de l’une ou de l’autre. Tout à coup, la reine eut une inspiration. Elle dit :« Cette énigme n’a pas de solution simple. Il y a un objet et deux prétendantes. L’objet étant une personne ne peut pas être coupé en deux. Dans ces conditions, la seule solution à laquelle je pense c’est de laisser cette affaire pendante. Je porte une âme pieuse dans mon sein. Attendons qu’elle soit née et prête à trouver la solution. En attendant, laissons le fils et la propriété du défunt à la garde de l’État. Jusque là, les prétendantes peuvent attendre ».

Entendant cela, l’une des prétendantes accepta facilement l’arrangement, l’autre se mit à pleurer. D’une voix brisée, elle dit : « Non ! S’il vous plaît ! Ne me séparez pas de mon fils. Je ne serai pas capable de survivre, sans mon fils, pendant une si longue période. Je retire ma requête. Que l’autre femme prenne l’enfant ainsi que les biens de mon mari ! Ma seule demande c’est que je puisse être autorisée au moins à rencontrer l’enfant. Je me contenterai de cela :».

La reine reconnut le chagrin et  l’inquiétude du cœur d’une mère. Elle rendit son jugement.  « La femme qui a donné immédiatement son accord à ma proposition est un imposteur. Son attachement n’est pas pour l’enfant mais pour les biens. Elle doit être emprisonnée. Celle qui désire retirer sa requête est la vraie mère. L’enfant et les biens peuvent lui être donnés en tout honneur ! ».

Tous les présents à l’assemblée furent ébahis par cette méthode pleine de jugement. L’imposteur plaida coupable et demanda à être pardonnée.

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