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Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

Les principales espèces du genre Homo

Cabane péléolithique, ill. T. Gabbey

Cabane péléolithique, ill. T. Gabbey

Les principales espèces du genre Homo

 

Il y a trois millions d'années, en Afrique, l’Australopithèque utilise l'industrie lithique : il s'agit de galets fracassés. Un million d'années plus tard, l'Homo habilis, originaire d'Afrique de l'est, perfectionne cet outillage rudimentaire qui lui permet, ainsi qu'à Homo ergaster, de se hisser au sommet de la pyramide écologique terrestre. Entre l'australopithèque et l'ergaster, la boite crânienne a grossit de 50%. L'Homo est résolument devenu un prédateur : de ses techniques et de son habileté dépendent la réussite de sa chasse et donc la survie de l'espèce.

L'Homo erectus, dont les plus anciens vestiges datent de 1,5 millions d'années, se redresse. Ses mains et sa vue libérées, ses qualités de chasseurs décuplent. De ce gain de rendement émergent du temps libre et un allongement de l'espérance de vie.

Erectus se disperse en Afrique, en Europe et en Asie, où il côtoie Homo heidelbergensis et Homo antecessor. Il domestique le feu, même si celui-ci ne sera vraiment maîtrisé que bien plus tard. La viande cuite plutôt que crue est plus saine et le métabolisme en profite grandement. Le crâne atteint à présent 1050 cm carré, soit plus du double d’australopithèque.

Vers -300 000 ans, la maîtrise totale du feu permet l’émergence de races au cerveau encore plus volumineux et à la puissance physique encore plus redoutable. Tandis qu'une langue articulée se développe, le savoir se transmet de manière intergénérationnelle. Il s'agit des Néandertaliens en Europe, en Afrique du nord et au Moyen-Orient, ainsi que des Dénisoviens en Asie ; deux races apparentées génétiquement.

Néandertal est une race intelligente : sa boite crânienne fait 1500 cm carré tandis que celle d'Homo sapiens (l'homme moderne)1 n'est que de 1400. Les Néandertaliens sont capables d'un artisanat raffiné constitué de colliers, de colifichets et d'une industrie lithique complexe. Plus encore, ils témoignent d'une véritable proto-civilisation. Le culte des morts semble affirmé : l'usage de l'ocre et des tombes collectives en forme de puits, laissent à penser que des cérémonies funéraires et des sacrifices étaient pratiqués.

Les Néandertaliens portent des vêtements et loin de craindre le climat subarctique de l'Eurasie, marqué par un climat plus froid qu'aujourd'hui, ils se complaisent dans cet écosystème où abondent le gibier, les troupeaux de grands mammifères (mammouths) et les poissons.

Moins adaptés que leurs cousins sapiens aux rigoureux changements climatiques qui marquent la fin du Paléolithique (réchauffement, désertification), les Néandertaliens disparaissent vers -40 000 ans. À cette époque, l'Homo sapiens est déjà largement présent en Afrique, en Eurasie et en Asie, il s'apprête à franchir la Béringie pour coloniser l'Amérique.

Homo sapiens serait originaire d'Afrique, probablement de la Corne ou de l'Afrique du nord2, mais cette théorie ne fait plus consensus ; il pourrait tout aussi bien avoir émergé au sud de l'Asie. Sa morphologie est plus sèche et moins musculeuse que celle du Néandertalien, car il est adapté au climat tropical ou semi-désertique des tropiques plutôt qu'au rude climat steppique, forestier et montagneux eurasiatique.

La possibilité d'une hostilité des Sapiens à l'égard des Néandertaliens est souvent évoquée pour expliquer leur disparition, de même qu'une épidémie particulièrement sévère. Les Néandertaliens ont cependant coexisté et se sont même mêlés aux populations sapiens, de sorte que des gènes néandertaliens sont aujourd'hui présents dans quelques 3 à 5% du génome des Européens et des Caucasiens. Il faut compter quelques pourcentages de plus concernant la part d'ADN dénisovienne dans le patrimoine génétique des Asiatiques modernes. Au Tibet par exemple, l'adaptation des populations sapiens à la très haute altitude serait un avantage génétique hérité du brassage génétique qui aurait affecté les premiers Sapiens arrivés dans la région et les dernières populations dénisoviennes qui vivaient sur les hauts plateaux himalayens. L'évolution morphologique du Sapiens africain vers une apparence incluant les spécificités néandertaliennes et dénisoviennes3, expliquerait en partie la si grande diversité morphologique des humains modernes.4

 

 

CHRONOLOGIE SÉLECTIVE

-900 000 à -700 000

Présence en Afrique, Eurasie et Indonésie des Homo Florensis, H. Luzonensis, H. Nalendi, H. Heidelbergensis et H. Erectus.

 

Reconstitution du visage d'Homo heidelbergensis

 

-300_000

Néandertaliens (Afrique du nord et Eurasie), Dénisoviens (Asie) et H. Sapiens (Afrique).

 

Reconstitution du visage d'une femme néandertal

 

v. -275_000

Apparition en Afrique subsaharienne de l'haplogroupe sapiens Y-A.

 

v. -200_000

Extinction finale d'Homo Erectus, qui survivait en Asie de l'est.

Reconstitution d'Homo erectus

 

-150 000 à -75_000

Première sortie des Sapiens hors d'Afrique. Établissement sur les côtes de la mer d'Arabie, de l'océan Indien et jusqu'en Asie centrale.

 

-83 000 à -9_000

Les îles de la Sonde reliées, Sundaland et Sahul sont émergés.

 

v. -50_000

Extinction en Indonésie de l'Homme de Florès.

 

Le visage reconstitué d'Homo florensis

 

 

v. -41_000

Etablissement des Homos en Europe et en Australie.

 

L'homme de Croc-Magnon (Homo sapiens), selon le sculpteur russe Mikhael Gerasimov

 

v. -37_000

Extinction de l'homme de Néandertal en Europe.

 

Néandertal, par M. Kalmenoff

 

-30 000 à -15 000

Extinction des derniers Dénisoviens en Indonésie et aux Philippines.

 

Calotte glaciaire, par M. Kalmenoff

 

v. -30_000

Premier peuplement du continent américain par l'espèce Homo.

 

Cabane péléolithique - ill. de T. Gabbey

 

-9_000 à -6_000

Début de la néolithisation en Inde, en Europe et en Mésopotamie.

Ill. D. Hénon

 

v. -8_000

Submersion des côtes Sahul : Australie, Tasmanie, Nlle-Guinée séparées.

 

-8_000 à -6_000

Submersion du Doggerland en Europe du nord.

 

-6_000 à 5_000

Assèchement de l'Arabie et du Sahara : apparition de lacs.

Ill. Dominique Hé

 

Notes :

 

1Il s'agit de l'homme de Cro-Magnon.

2Ces deux hypothèses rivalisent d'arguments et doivent être réévaluées à chaque nouvelles découvertes archéologiques.

3Mais aussi de bien d'autres races homo encore présentes au paléolithique.

4La morphologie néandertalienne, marquée par une corpulence trapue, des arcades sourcilières prononcées, un nez gros et long, des pommettes hautes et une tête ronde plutôt qu'ovale, se retrouve dans celle des populations actuelles du Caucase et d'Europe de l'ouest (qualifiées au 19e siècle de « race alpine » et dans le langage administratif anglo-américain actuelle de « race caucasienne. »)

 

 

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