Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Arya-Dharma, l'héritage des spiritualités premières

La pelisse, élément littéraire kalasha

Comme le Soslan de la légende des Nartes (Ossétie), il est commun que le héros indo-européen revête la peau d'un animal, que ce soit pour s'emparer de sa force ou pour passer incognito. C'est caché sous la peau d'un animal mort que le héros du conte kalasha Un roi sans fils espère ne pas éveiller l'attention. Ces précautions seront malheureusement vaines :

*

« Le jour que choisit le jeune homme pour redescendre et continuer son chemin, fut aussi le jour choisi par un roi de la vallée pour marier ses trois filles. Celui-ci leur avait dit : « voici trois fleurs, une pour chacune d'entre vous. L'homme que vous toucherez avec cette fleur deviendra votre mari ! » Puis il avait organisé un festival et convié à un festin tous les célibataires du pays pour leur annoncer ce qu'il avait déjà dit à ses filles.

La plus jeune d'entre elles avait aperçu les jours précédant le jeune homme qui dormait au sommet de la montagne dans un hamac. Elle l'avait vu se rendre au marché du village et remonter tout aussi vite vers les hauteurs. Elle avait aussi remarqué qu'avant d'entrer en ville, l'étrange jeune homme prenait soin de se cacher sous une peau de bête malade, de sorte qu'on ne puisse le reconnaître. Son ravitaillement effectué au bazar de la ville, celui-ci cachait sa triste pelure puis remontait dans la montagne sans tarder.

Sans hésiter, la plus jeune des princesses se dirigea vers cet homme recouvert d'une vilaine peau de bêtes et dit d'un ton irrévocable : « voici mon mari ! »

Le roi entra dès lors dans une colère folle : « tu viens de toucher avec ta fleur un homme qui a la peau malade ! Tu m'as déshonoré ! Moi qui suis un homme si respectable ! Tu es la plus belle de mes filles, et tu as pourtant choisi un bien mauvais mari ! »

Ceci dit, il fit mener sa plus jeune fille et le mystérieux étranger dans une grange à bestiaux, tandis qu'il logea ses deux autres filles et ses deux autres gendres dans l'aile du palais réservé aux invités. » Conte narré en 1997, par Babi (Kraka, Chitral, Pakistan), puis transcrit et traduit en anglais par Nabaig, Taj Khan et Jan Heegard Petersen, pour Kalasha texts – With introductory grammar, de Jan Heegard Petersen.

La pelisse, élément littéraire kalasha
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article