23 Décembre 2021
« Comment Strabon nous les dépeint-il les Indiens d’après Mégasthène ? Comme des hommes qui ne parlent que des secrets de la vie et de la mort, qui ne voient dans cette existence qu’une préparation à l’autre, que l’épanouissement d’une destinée nouvelle et impérissable. Le bien et le mal ne sont rien à leur sens : non pas qu’ils ne les distinguent et ne les subordonnent l’un à l’autre, ainsi que le prouvent leurs codes et leurs poèmes ; mais le plus grand bien et le plus grand mal ne leur semblent que de pures chimères à côté de la vérité éternelle. Ne leur demandez ni ambition, ni désir de s’illustrer, ni patriotisme ; ils ne connaissent que l’abnégation et l’extase. Ce fut une nation de contemplateurs et de philosophes. Dans le passé une seule chose les intéressait, une énigme : la création du monde ; dans l’avenir une seule aussi, un mystère : la destinée de l’âme ; quant au présent, il n’était pas digne de leur causer le moindre souci. » A. P. Soupé, Études sur la littérature sanscrite.
Michel Cazenave - Atman et pensée indienne (Continents intérieurs)
http://www.continents-interieurs.info/Michel-Cazenave/Atman-et-pensee-indienne